Ce n’est pas faux, cependant chaque médaille possède deux faces. Il y a aussi du positif. La pétoche visible chez Macron et Griveaux est due à la proximité physique des manifestants, quelle que soit leur provenance, et les force à tourner sept fois leur langue dans la bouche du voisin avant de dire une bêtise. Ce n’est pas rien, même si l’on ne s’en rend pas compte.
D’autre part l’impact médiatique est sans commune mesure à Paris. Je souhaite insister sur ce point précis. On lit dans la presse que les entraves à la distribution, c’est à dire les rond-points et autres actions ciblées en province, entraînent une pression des lobbies sur le gouvernement. Elles sont donc efficaces. Mais on ne parle pas assez des effets du mouvement à Paris sur la scène internationale. Or ils existent bien.
L’industrie du tourisme est touchée de plein fouet. Quant aux investissements étrangers, mieux vaut ne pas en parler. En l’absence d’un lobby puissant pour défendre leurs intérêts, à l’égal de l’industrie ou de la grande distribution, ces pans de l’économie sombrent en silence. Or au final ils représentent des revenus fiscaux importants, que ce soit sous forme d’impôts ou de TVA. Pour le coup c’est Bercy qui mettra la pression sur Macron, en lui rappelant le manque à gagner correspondant.
Finalement il faut aussi se rendre compte que, si le mouvement ne s’exprimait qu’en province, non seulement il aurait un impact bien moindre mais en plus les FDO n’en auraient fait qu’une bouchée. Quand on doit protéger les institutions, l’Elysée, Matignon, ou un Griveaux supersonique, on ne peut se permettre de disperser ses forces dans tous le pays.
Cessons donc de nous diviser inutilement. La France, c’est Paris et la province. Ils sont complémentaires l’un de l’autre tout en agissant dans des domaines différents. Il conviendrait de s’en réjouir plutôt que de s’en plaindre.