Après avoir effectué de profondes fouilles dans les archives cinématographiques d’il y a presque un siècle, nous sommes tombés sur deux bijoux. L’un aurait tendance à nous faire penser que Tarzan, l’homme-singe, était raciste, l’autre pas du tout. Démonstration en images.
Commençons par l’hypothèse Tarzan raciste. Nous sommes en 1932, et pendant que l’Allemagne se réveille (Deutschland, erwache !), une expédition de Blancs s’enfonce dans la jungle à la recherche du cimetière des éléphants.
C’est carrément du racisme à tous les étages, avec du « bwana » en veux-tu en voilà ! Pas besoin de plus de preuves.
Dix en plus tard, en 1943, sort Le Triomphe de Tarzan, en pleine guerre mondiale du Bien contre le Mal. Tarzan piège un nazi avec un lion : il ne peut donc qu’être antiraciste. L’histoire ne nous dit pas, en revanche, si le nazi a battu le lion ou pas : tout est possible, avec ces salauds.
On se demande quand même ce que fout un nazi dans la jungle, très éloignée des sables où évoluait Rommel et son armée d’Afrique (Afrika Korps). Les Allemands ne sont pas toujours très organisés, malgré la légende.
Pourquoi les Noirs ne se révoltent-ils pas ?
En réalité, le premier extrait vidéo montre des Blancs qui traitent les Noirs comme les Américains le faisaient encore jusqu’au milieu du XXe siècle, c’est-à-dire en bêtes de somme (pas le sommeil, le boulot). Tarzan, lui, possède une femme blanche (on ne voit curieusement pas la moindre femme noire dans le film), Jane, et un enfant-singe, nommé Cheetah : il ne commet aucun geste ni aucune parole racistes. Il est blanchi, si l’on peut dire.
Le chef de la section de recherches, le Blanc sûr de lui et dominateur à la moustache Hitler – pas le père de Jane –, est en revanche raciste : il est d’ultradroite. Il n’hésite pas à faire frapper par cons contremaître les porteurs noirs qui n’avancent plus, fatigués qu’ils sont après une journée de labeur sans traitement, enfin sans autre traitement que le fouet. Des conditions de travail indignes, qui sauteraient aux yeux du moindre leader CGT. Depuis les indépendances, les Blancs sont partis, mais les conditions de travail sont restées, allez savoir pourquoi.
Tarzan, qui a fait un enfant-singe à Jane (l’influence du milieu), une féministe un peu chaudasse avant la lettre, est donc le père d’un métis (homme-animal), a comme amis des animaux (c’est très L214) et des Noirs (c’est très SOS Racisme), et se bat contre les racistes : il a donc tout bon, un siècle avant le woke.
Le wokisme expliqué par ce monsieur en moins d’une minute ! À regarder pic.twitter.com/NM2kA80IcE
— Sista Léa (@sistadunet) July 18, 2025
Cependant, vu le recul du woke aux États-Unis, ce virus qui détruit le cerveau des personnes fragiles, il se peut que ce genre de film – antiraciste – soit bientôt banni de nos écrans, dénoncé et décortiqué par un nouveau maccarthysme, qui sera, lui, anti-antiraciste, c’est-à-dire pleinement raciste.
On retrouvera alors, par un mouvement de balancier, des vidéos lynchantes du KKK des années 20, des films allemands antibancaires des années 30 ou des documentaires animaliers sudafricains des années 70. Israël, c’est un peu le mélange entre le Klan, l’Allemagne nazie et l’apartheid sudafricain. Mais, par une sorte de paradoxe inexplicable, les films israéliens, fabriqués principalement à Hollywood, et destinés principalement à l’Amérique et à l’Europe, sont tous sans exception antiracistes alors que leur société est éminemment raciste. Bizarre, non ?
Soulignons, pour terminer cette étude ethno-cinématographique poussée, qu’Israël est le seul pays au monde à détenir deux ambassades aux USA, et quelles ambassades ! La première, destinée aux juifs de droite, s’appelle Wall Street ; la seconde, destinée aux juifs de gauche, Hollywood, d’où sortit la série antiraciste des Tarzan.
Dernière remarque : on peut parler de n’importe quoi, on retombe toujours sur Israël. C’est doit être ça le sens du pays profond...