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Tensions avec l’Iran : les États-Unis envoient 3000 soldats supplémentaires au Moyen-Orient

Les États-Unis vont envoyer des renforts au Moyen-Orient après la mort vendredi en Irak, dans une frappe américaine, d’un puissant général iranien, Qassem Soleimani, que Téhéran a promis de venger. Une escalade qui fait craindre un conflit ouvert entre les deux pays ennemis.

 

Washington va déployer 3000 à 3500 soldats supplémentaires dans la région pour y renforcer la sécurité des positions américaines, a indiqué à l’AFP un haut responsable du Pentagone.

L’Irak a dit redouter « une guerre dévastatrice » sur son sol après le raid inédit qui a tué l’homme clé de l’influence iranienne au Moyen-Orient et son premier lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, ces paramilitaires irakiens majoritairement pro-iraniens.

La frappe, qui a suscité des réactions inquiètes à travers le monde, a été ordonnée par le président américain Donald Trump après une attaque mardi des partisans et des combattants du Hachd contre l’ambassade des États-Unis à Bagdad.

C’est le « tir de précision d’un drone », a indiqué à l’AFP un responsable militaire américain, qui a pulvérisé en pleine nuit les deux véhicules à bord desquels se trouvaient Soleimani et al-Mouhandis, à la sortie de l’aéroport international de Bagdad.

 

Les deux véhicules à bord desquels se trouvaient le général iranien Qassem Soleimani et et son premier lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis ont été pulvérisés par une frappe américaine à la sortie de l’aéroport international de Bagdad.

 

Qassem Soleimani, chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures d’Iran, est mort sur le coup, tout comme al-Mouhandis, homme de l’Iran à Bagdad et ennemi numéro un en Irak des États-Unis depuis des décennies. En tout, dix personnes sont mortes selon le Hachd.

« Soleimani aurait dû être tué il y a des années ! », a tweeté Donald Trump, affirmant que le général iranien avait « tué ou grièvement blessé des milliers d’Américains sur une longue période et prévoyait d’en tuer beaucoup d’autres ».

Son secrétaire d’État, Mike Pompeo, a affirmé que Soleimani préparait une « action d’envergure » menaçant des « centaines de vies américaines ». Les États-Unis ont par ailleurs appelé leurs ressortissants à quitter l’Irak « immédiatement ».

Il s’agit de « la plus importante opération de “décapitation” jamais menée par les États-Unis, plus que celles ayant tué Abou Bakr al-Baghdadi ou Oussama ben Laden  », les chefs des groupes djihadistes État islamique et al-Qaïda, a commenté Phillip Smyth, spécialiste américain.

 

« Plus grave erreur »

Les réactions ont été à la mesure du choc en Irak et en Iran, où Soleimani, 62 ans, était perçu comme intouchable.

« L’Amérique doit savoir que son attaque criminelle contre le général Soleimani a été sa plus grave erreur […] Ces criminels subiront une dure vengeance au bon endroit et au bon moment », a averti le Conseil suprême de la sécurité nationale, la plus haute instance sécuritaire d’Iran.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei et le président Hassan Rohani ont eux aussi appelé à venger celui qui était considéré comme un adversaire redouté des États-Unis.

« L’Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l’Amérique criminelle », a menacé M. Rohani, alors que les autorités iraniennes ont rapidement annoncé un successeur à Soleimani, Esmaïl Qaani.

Trois jours de deuil ont été décrétés en Iran, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aux cris de « Mort à l’Amérique ».

Téhéran n’a pas évoqué les détails du rapatriement du corps de Soleimani. Le Hachd a annoncé qu’al-Mouhandis serait enterré samedi dans la ville sainte de Najaf (sud) après une cérémonie à Bagdad.

Les commandants du Hachd ont appelé leurs combattants à se « tenir prêts ». Il faut, a exhorté Hadi al-Ameri, « serrer les rangs pour bouter les troupes étrangères  » hors d’Irak.

Le Parlement irakien doit se réunir dimanche et pourrait dénoncer l’accord irako-américain qui encadre la présence de 5200 soldats américains sur le sol irakien.

Le turbulent leader chiite irakien Moqtada Sadr a réactivé l’Armée du Mahdi, sa milice dissoute après avoir harcelé l’occupant américain en Irak (2003-2011).

Au Liban, le Hezbollah pro-iranien a promis « un juste châtiment » aux « assassins ».

Et au Yémen, les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran, ont appelé à des « représailles rapides ».

L’assaut de l’ambassade américaine à Bagdad, qui a ravivé pour Washington le traumatisme de la prise d’otages à l’ambassade de Téhéran en 1979, a eu lieu deux jours après un bombardement américain meurtrier d’une base d’une faction du Hachd en Irak.

Ce bombardement était en représailles à des attaques à la roquette contre des installations abritant des Américains en Irak, dont l’une, attribuée par Washington aux paramilitaires pro-iraniens, a tué le 27 décembre un sous-traitant américain.

 

Craintes d’une guerre ?

« Les renseignements américains suivaient (Soleimani) depuis des années, mais ils n’ont jamais appuyé sur la détente. Lui le savait, mais n’a pas mesuré à quel point ses menaces de créer une autre crise des otages à l’ambassade (de Bagdad) changeraient  » les choses, a expliqué à l’AFP Ramzy Mardini, de l’Institut of Peace.

En renversant en 2003 Saddam Hussein, les États-Unis avaient pris la haute main en Irak, mais après leur retrait en 2011 ils ont perdu de leur influence au profit de l’Iran et de ses alliés irakiens.

Le Hachd, désormais intégré aux forces irakiennes, a combattu les djihadistes au côté du pouvoir et de la coalition antidjihadistes emmenée par Washington, mais aujourd’hui certaines de ses factions sont considérées par les Américains comme une importante menace.

À moins d’un an de la présidentielle américaine et alors que le Congrès n’a pas été notifié en amont du raid selon un élu, les avis divergent à Washington : la plupart des ténors républicains ont fait bloc derrière M. Trump, mais les démocrates ont exprimé leurs craintes.

La communauté internationale, elle, a exprimé sa vive inquiétude.

Pour Moscou, l’assassinat de Soleimani risque de « sérieusement aggraver la situation » au Proche-Orient. Paris a dit vouloir « éviter une nouvelle escalade dangereuse ». Pékin et Londres ont appelé à la « désescalade » et l’ONU a estimé que « le monde ne peut se permettre une nouvelle guerre dans le Golfe ».

Les cours du pétrole ont bondi, les marchés craignant une confrontation entre les États-Unis et l’Iran.

 


 

Donald Trump dit avoir agi contre le général iranien Soleimani pour éviter une guerre

 

Le président américain Donald Trump s’est exprimé sur le raid aérien mené par les États-Unis qui a tué le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad.

 

Le chef de l’État américain a assumé avoir lui-même donné l’ordre pour cette opération militaire. Selon Donald Trump, Qassem Soleimani préparait des attaques contre des diplomates américains, ce qui justifiait, à ses yeux, le raid contre le haut-gradé iranien. « Soleimani complotait pour lancer des attaques imminentes et malfaisantes contre des diplomates et du personnel militaire américains mais nous l’avons attrapé sur le fait et l’avons éliminé », a dit Donald Trump à la presse.

Il a toutefois déclaré ne pas chercher un changement de régime en Iran et a exprimé son respect pour le peuple iranien. « J’ai un profond respect pour le peuple iranien », a-t-il ajouté. « Nous ne cherchons pas de changement de régime », a encore dit le président américain qui s’exprimait depuis son club de Mar-a-Lago en Floride où il est en vacances. Le président américain a notamment déclaré avoir agi pour arrêter une guerre, pas pour en commencer une.

Source : francais.rt.com

 

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