C’est un basculement hautement symbolique, à dix jours du 10 Septembre. Jean-Pierre Colombie, ancien commandant de la Police judiciaire, s’adresse à ses collègues en activité, qui forment la dernière protection d’un pouvoir rejeté massivement par les Français.

« Toute cette crise, l’ensemble de cette crise, qu’elle soit économique, sécuritaire, sociale, liée à la santé, à l’éducation, est le fait d’un seul homme, d’un seul homme et de son pouvoir absolument toxique, qui s’appelle Emmanuel Macron.

Ce qui m’inquiète, c’est que véritablement des jours assez sombres s’annoncent qui risquent de se caractériser par des troubles sociaux assez forts, c’est assez inéluctable. Et moi tout ce que je souhaite, c’est un vœu que je formule, que je tenais à formuler sur cette plateforme, c’est que mes anciens collègues, les fonctionnaires de police de la base qui vont se retrouver en première ligne, aient bien conscience que ce qu’ils risquent d’avoir à défendre, au cours de manifestations qui ne manqueront pas d’être violentes, c’est un État, c’est un pouvoir qui est foncièrement, fondamentalement corrompu, et cette corruption, je dirais elle s’étage du plus haut niveau de l’État, je pense au Président lui-même, à tous ses relais. C’est-à-dire les directeurs de services centraux, vos chefs, hein, les chefs de la police nationale, et puis tous ces pouvoirs intermédiaires, ces ministres, même plus la peine de les présenter, Darmanin, dont on connaît le passé et les méthodes assez troubles, Retailleau, qui n’a qu’une seule ambition, c’est 2027.

Donc, moi ce que je crains, et c’est un souhait que je formule, c’est que mes anciens collègues, que tous les flics qui sont sur le terrain, ne se laissent pas aller et ne perdent pas leur honneur. Ne perdez pas votre honneur, parce que, tout simplement, tous les autres l’ont perdu. Que ce soit les cadres de la police, comme je viens de le dire, ou même les cadres syndicaux, qui ont été prêts à toutes les bassesses pour grappiller des avantages en nature ou des avantages pécuniaires, hein, ils vous mettent dans une situation totalement improbable.

Il aurait été souhaitable, il serait souhaitable que, dès à présent, il y ait un éveil des consciences pour que vous, la base, vous fassiez savoir à ceux qui vous commandent et à ceux qui vous représentent, que vous ne vous laisserez pas aller à faire n’importe quoi sur le terrain, en refusant d’ores et déjà, en faisant remonter le message que vous êtes concernés, vous êtes concernés, oui vous, les agents de l’État, qui n’ont pas de pouvoir, qui n’avez pas de prise sur le pouvoir, vous n’êtes pas solidaires d’un pouvoir totalement corrompu, et j’insiste là-dessus, véritablement.

Parce que si c’était simplement un problème de philosophe politique, ce serait encore discutable, on pourrait parler, discuter, opposer les points de vue, je dirais les options politiques des uns et des autres, voire les options philosophiques. Mais quand il ne s’agit que – que ! – de protéger des gens, hommes et femmes, qui n’ont qu’une seule obsession, c’est se gaver, se remplir les poches au préjudice du plus grand nombre, du peuple de France à qui on demande des efforts, alors que c’est véritablement le bal des hypocrites au plus haut niveau de l’État, qu’ils s’en mettent plein les poches, qu’ils se gavent, et qu’ils en font profiter bien évidemment celles et ceux qui les ont soutenus pour les élections qui se sont écoulées. Je pense aux grosses fortunes qui manipulent, qui jouent, vous savez, comme un marionnettiste jouerait avec des marionnettes désarticulées et qui se jouent de pantins comme Emmanuel Macron, qui n’a de président que le nom.

Quand je pense que ce pauvre Darmanin, qui cherche à s’en sortir par tous les moyens, a osé dire ce matin, pas plus tard que ce matin, que la France rayonnait à nouveau à l’extérieur grâce à Emmanuel Macron, ben, c’est à mourir de rire, vous me l’accorderez…

Mais voilà, je vais résumer les choses, simplement, moi, c’est un appel que je vous lance, un souhait que je formule avec vous, collectivement, que la police française retrouve son honneur en faisant savoir haut et fort, par la base, par la base justement, qu’elle ne soutiendra pas les débordements ou les ordres illégaux qui risquent de lui être donnés, j’insiste bien là-dessus, les ordres illégaux, les instructions délétères qui risquent de lui être données.

Ne perdez pas votre honneur, les gars, et les filles, ne perdez pas votre honneur en salissant vos mains au nom d’un pouvoir qui, lui, a déjà perdu son honneur, qui n’a d’ailleurs ni grandeur, ni honneur. »