Egalité et Réconciliation
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7 janvier 2015 – 7 janvier 2019 : 4 ans déjà que les frères Kouachi ont restructuré la rédaction de Charlie Hebdo

Puisque le droit au blasphème a été arraché de haute lutte par l’équipe de Charlie après le procès qui a suivi la publication de nouvelles caricatures de Mahomet le 19 septembre 2012 dans le journal, nous allons commémorer les attaques du 7 janvier 2015 par un article blasphématoire, et on va bien voir comment la justice va réagir. Une justice Charlie, bien entendu.

 

Mais d’abord, un peu d’histoire. L’année 2011 est un tournant dans l’histoire de cet hebdomadaire satirique volé au Pr Choron avec la complicité très lâche de Cavanna. En 2009 le directeur de publication Philippe Val, lié à l’atlanto-sionisme le plus dur, se fait la malle avec un bon paquet de fric. Et c’est mérité : il a dirigé ce canard pendant près de 17 ans après l’avoir noyauté, lors de sa ressortie, en 1992. Charlie était anar de gauche pro-palestinienne, il deviendra sous sa houlette pro-américain et pro-israélien. Certains partiront, d’eux-mêmes ou virés par Val (Siné), d’autres resteront et seront promus (Charb, Riss).

 

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Ouais, chuis directeur !

 

Grâce à sa proximité avec (Carla) Bruni, mariée avec Sarkozy, Val prend le poste de directeur de France Inter, une promotion en or pour qui a bien travaillé à démolir un des derniers journaux de gauche sans pub. Il aura au moins eu le temps de tirer sur les musulmans avec la première publication des caricatures de Mahomet en 2006.

Les rails sont posés, le train est lancé. Charb, son suivant, et suiveur, restera sur ces rails. Mais en 2010, le canard est à nouveau proche de crever : il ne vend presque plus rien par rapport aux fastes années. En février 2011, Val cède ses parts aux dessinateurs.

 

 

En novembre, les locaux flambent, et les ventes aussi dans la foulée, victimisation oblige. Le journal va mieux, mais une nouvelle fournée de caricatures le relancera encore mieux en 2012. Tout va bien : Charlie, soutenu dans la coulisse par Sarkozy, gagne son procès contre les associations musulmanes qui sont au lobby sioniste ce que MacDo est à la grande cuisine. Las, deux ans plus tard, re-badaboum : les ventes se re-cassent la gueule. Seule l’islamophobie peut sauver le journal, mais la série infernale des repêchages s’arrête le 7 janvier 2015 au matin avec l’irruption de deux tueurs dans les locaux, qui abattent 12 personnes.

Cette énième restructuration [1] sera enfin la bonne : débarrassée des gros salaires et des anciens (qui auraient coûté trop cher à virer), la rédac de Charlie repart de plus belle avec une explosion des ventes jamais vue dans l’univers des médias : le canard vend 5 millions d’exemplaires, passe à 220 000 abonnés et se fait connaître dans le monde entier, alors qu’il est aussi mauvais – sinon plus – qu’avant.

Quel paradoxe : un journal obligé de vomir sa haine sur les chrétiens et les musulmans pour vivre devient le symbole de la liberté d’expression, de la liberté, de l’occident... on a failli dire chrétien. Les Américains applaudissent, Israël aussi, l’Empire a gagné, et on pourrait sous-titrer Charlie Hebdo, le journal de l’Empire.

 

7 janvier, le complot de Riss ?

On n’a pas eu le temps d’appeler Rudy IIIe Reichstadt pour savoir si on a le droit mais on s’est demandé si Riss, devenu millionnaire après la fusillade, n’aurait pas quelque accointance avec les terroristes. Cui bono, demandaient les Romains, à qui profite le crime ? Le plus mauvais dessinateur du Charlie d’avant est devenu le numéro un après le massacre.

Il est riche, il est invité par le CRIF, il présente tous les aspects de la réussite fulgurante d’un Valls en 2014. Mais les amis (goyim) du CRIF finissent souvent mal, après avoir servi la... « république ». Riss, si tu n’es pour rien dans l’élimination de la concurrence interne, fais attention à toi, le CRIF ne paie pas !

On va finir sur une note joyeuse avec le dessin du dessinateur le plus drôle malgré lui de tout Twitter, Nawak. Nawak, on l’a déjà relayé, il bien-pense mieux que tout le monde, il coche toutes les cases de l’idéologie gaucho-bobo-LGBTo-progressiste.

 

 

Et voici la note triste avec une interminable interview de Finkielkraut dans Le Figaro par le compagnon de Noémie Halioua. On sait pas trop pourquoi « Finky » pour un jour de deuil – en plus il dit lui-même que la caricature n’est pas sa tasse de thé vert – mais les voies nationales-sionistes du Figaro nous sont impénétrables.
Morceaux choisis.

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Coucou Finky, c’est les frères Kouachi

 

« La caricature n’est pas la forme d’humour que je préfère. Mais face à des intellectuels – comme Pierre Rosanvallon qui se permet d’écrire une histoire intellectuelle de la période récente, sans la moindre référence aux attentats qui ont précédé le 11 janvier, ou bien encore Danièle Sallenave, qui dans son dernier livre, L’Églantine et le Muguet, s’en prend aux penseurs “républicains, néoconservateurs” et explique la montée de l’islamisme dans notre pays par notre passé colonial, et la situation qui est faite à nos concitoyens musulmans d’origine immigrée – alors oui, évidemment, face à eux, je suis Charlie et je n’en démordrai pas. »

Bon au moins Finky est Charlie. Tiens, ça marche dans l’autre sens aussi : Charlie est Finky, puisque l’islamophobie les relie. Ensuite, après cette intro où le penseur sioniste se tient encore à peu près, les freins lâchent :

Le 11 janvier 2015, entre 1,2 et 1,6 million de personnes ont marché à Paris contre la terreur et pour la liberté d’expression. Que reste-t-il de cette marche ?

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis la police, je suis la République », lisait-on sur les banderoles de la grande manifestation du 11 janvier. Nuit debout a voulu laver la tache, en investissant la place de la République, pour dénoncer, comme si de rien n’était, la bourgeoisie capitaliste, l’État policier et ses chiens de garde intellectuels. La brèche ouverte par les attentats dans la vision progressiste de l’histoire était colmatée. L’islam radical disparaissait, il n’était plus question des violences antipolicières, ni du nouvel antisémitisme. Tout se ramenait au face-à-face des « dominants » et des « dominés ». C’était désespérant mais cela n’a pas pris ; malgré la ferveur médiatique, le peuple était le grand absent de cette assemblée populaire. On peut donc dire que le 11 janvier vit encore.

Traduction : le vrai problème des Français n’est pas la dominance sioniste mais bien la présence islamiste sur son sol. Puis Finky descend d’un cran dans la haine (ou sa jalousie) : Todd en prend pour son grade.

Un an après, Emmanuel Todd écrivait, Qui est Charlie ?, qui faisait du 11 janvier une marche islamophobe…

À la question « Qui est Charlie ? », Emmanuel Todd répond comme le faisait Guy Bedos, mais avant les attentats : « Charlie est le nom d’une bande de scélérats. » Dès le début de son livre, la sentence tombe : « Blasphémer de manière répétitive, systématique sur Mahomet, personnage central de la religion d’un groupe faible et discriminé, devrait être, quoi qu’en disent les tribunaux, qualifié d’incitation à la haine religieuse, ethnique ou raciale. » Et Todd accable de son mépris les manifestants du 11 janvier, « des millions de Français sont descendus dans la rue pour défendre le droit de cracher sur la religion des faibles ». Ces insultes aux morts, et à ceux qui ont choisi de les honorer, ont valu à l’anthropologue la couverture de L’Obs, ce journal dont Jean Daniel avait su faire l’organe de la gauche antitotalitaire. Raison de plus pour être Charlie.

Et quand Devecchio évoque Plenel, Finky détruit tout dans les locaux du Figaro en psalmodiant la Torah du Godwin.

Pour Edwy Plenel, les musulmans d’aujourd’hui sont les juifs d’hier ?

Ce qui endormait la vigilance des nations dans les années 1930, c’était la hantise d’un retour de l’esprit de 1914 ; ce qui nous démobilise aujourd’hui, c’est la hantise d’un retour des années 1930. Pour Luc Boltanski, pour Enzo Traverso ou pour Edwy Plenel, l’islamophobie prend le relais de l’antisémitisme et ils voient renaître les théories nationalistes et traditionalistes chères à Charles Maurras, dans la bouche d’intellectuels qui auraient été autrefois dénoncés par l’Action française en tant que juifs. À cela, Charb, l’une des victimes de l’attentat du 7 janvier, avait, d’avance, répondu : « En 1931, existait-il un terrorisme international qui se réclamait du judaïsme orthodoxe ? Des terroristes juifs revendiquaient-ils d’instaurer l’équivalent juif de la charia en Libye, en Tunisie, en Syrie et en Irak ? Un Ben Laden avait-il envoyé un biplan s’écraser sur l’Empire State Building ? Je ne suis pas historien mais je ne pense pas. » Les années 1930, c’était la montée irrésistible de l’antisémitisme. Ceux qui comparent notre époque aux années 1930 n’ont qu’un but, occulter le véritable et nouvel antisémitisme, car étant le fait des dominés, il ne cadre pas avec leur vision du monde.

C’est là où le bât blesse dans la démonstration de Finky. Charb, en une série de petites questions faussement innocentes, prouve qu’il ne connaît rien à l’histoire du terrorisme d’État, et précisément de l’État d’Israël, puisque cette entité a commencé dans le terrorisme et se maintient dans le terrorisme. À côté, le terrorisme arabe fait figure de petite bière de brasseurs amateurs. Il se pourrait bien, dans cet ordre d’idées, que l’attentat du 11 Septembre soit le moyen d’inverser les paternités du terrorisme contemporain...

Le blasphème contre l’intelligence, voilà l’ennemi.

 

Notes

[1] Management à l’américaine, c’est-à-dire relativement brutal : on vire les employés trop coûteux et on les remplace par du moins cher.

Charlie, l’Empire et le terrorisme venu d’ailleurs,
lire sur Kontre Kulture

 

Charlie et ses zones d’ombre, sur E&R :

 






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