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À l’approche de la présidentielle, les disciples de QAnon essaiment dans l’Hexagone

Ce qui est drôle, c’est la propension de la secte au pouvoir en France à considérer que tout ce qui lui est opposé est forcément un mouvement sectaire. Une inversion accusatoire qui n’étonnera pas, quand on sait d’où elle vient.

Avant, les complotistes, c’étaient ceux qui pensaient que l’homme n’avait jamais marché sur la Shoah un 11 septembre.

Depuis la montée de la résistance informationnelle, le complotiste, selon la définition du Système, c’est celui qui ne veut pas se faire bouffer par le Système.

Si je veux rester en vie, au sens propre comme au sens figuré, je suis un complotiste. Si je me soumets aux injonctions de mon gouvernement, corrompu par toutes les forces occultes démoniaques – donc non démocratiques –, alors je suis un bon citoyen.

Mais aujourd’hui, un bon citoyen est un citoyen mort : surveillé, pucé, piqué, tracé, réprimé, abattu moralement, physiquement et économiquement. Dieu reconnaîtra les siens.

– La Rédaction d’E&R –

 


 

20 Minutes publie une enquête en trois volets sur l’influence des adeptes de la théorie QAnon en France. Véritable éponge conspirationniste, cette théorie promeut l’idée que les États-Unis et le monde sont contrôlés par des puissances occultes que seul Donald Trump est à même de contrer.

Si le mouvement reste marginal en France, il y compte néanmoins plusieurs milliers de sympathisants. La prolifération de son contenu sur Internet et les exactions violentes commises en son nom outre-Atlantique représentent un risque dans l’Hexagone, estiment les spécialistes.

En particulier, l’augmentation du nombre d’adeptes de cette théorie « inquiète au regard de la prochaine élection présidentielle », a écrit la Miviludes (Mission d’information, de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) en février dernier.

« Il y a une forme de suprémacisme qui se met en place aujourd’hui. » En ce 12 mars, Léonard Sojli est révolté par la gestion de la crise du coronavirus, accusant les « élites » de stigmatiser les personnes qui refusent le port du masque. « Ils créent deux niveaux de la société avec deux traitements complètement différents, et la dernière fois que ça s’est passé comme ça dans l’histoire, ça s’est très très mal terminé. »

Face à la dizaine de milliers de spectateurs qui le regarde en direct, l’influent leader des DéQodeurs, une des principales chaînes QAnon francophone, dénonce les « dérives totalitaires » du président Emmanuel Macron.

À l’image des adeptes des DéQodeurs, de plus en plus de Français tombent dans le terrier du lapin, et propagent avec assiduité une idéologie conspirationniste sur Internet et les réseaux sociaux. Notre société serait une dictature sanitaire favorisant les élites, et la démocratie, une fumisterie. « QAnon compte au moins plusieurs dizaines de milliers de sympathisants en France », estime Tristan Mendès-France, maître de conférences associé à l’Université de Paris et spécialiste du complotisme, qui suit ce mouvement de près.

 

Une mouvance née en 2017

Née fin 2017 aux États-Unis, cette mouvance complotiste épouse les messages cryptiques de « Q », un anonyme qui prétend être un haut gradé de l’administration américaine, sur des forums d’extrême-droite (4Chan, puis 8Chan et 8Kun). Ses adeptes, les « Q researchers », ou encore « QAnon », croient dur comme fer que l’ex-président américain Donald Trump combat « l’État profond », une cabale pédophile et sataniste dont feraient partie les « élites » mondiales.

Désignée en 2019 par le FBI comme une menace terroriste potentielle pour les exactions violentes commises en son nom aux États-Unis, le territoire de prédilection de cette théorie conspirationniste est avant tout en ligne. D’abord sur les réseaux sociaux conventionnels, dont le modèle de viralité a facilité la diffusion. Puis sur des plateformes alternatives et plus permissives, telles qu’Odyssee, LBRY, Telegram ou VKontakt, après que les géants du Net ont pris conscience de la dangerosité de QAnon et initié des milliers de fermetures de comptes.

En trois ans, QAnon a gagné des millions d’affidés aux États-Unis, revigorés par le président américain lui-même et par ses proches, qui ont affiché une position ambiguë vis-à-vis de la théorie complotiste et de ses adeptes pour gagner des électeurs. C’est cette stratégie qui a permis à ce mouvement antidémocratique « d’infiltrer le système politique américain », selon le spécialiste Alex Kaplan, rattaché à l’ONG Media Matters for America. QAnon trouve également écho au Canada, où la barrière linguistique est franchie pour les francophones, et permet à des influenceurs complotistes tels qu’Alexis Cossette-Trudel, un indépendantiste québécois, de diffuser la bonne parole auprès des Français.

 

Une menace prise au sérieux

C’est courant 2020 que QAnon se fait remarquer en France, alors que l’épidémie de Covid-19 impose une première série de restrictions. Il n’est plus rare de voir la lettre Q apparaître sur des pancartes. Au détour d’une manifestation de « gilets jaunes » ou encore d’une mobilisation contre les mesures sanitaires, comme celles organisées à plusieurs reprises à Annecy et qui ont rameuté des complotistes de tous bords, comme l’a rapporté Le Monde.

Quelques mois plus tard, la théorie y possède désormais de nombreuses ramifications et influenceurs : les DéQodeurs, et leur leader mystique Léonard Sojli, le site d’informations complotiste Q-Actus, l’influent ufologue et vidéaste Silvano Trotta, ou encore la youtubeuse Magali Robin – qui prétend régulièrement obtenir ses informations de l’ex-président Donald Trump lui-même –, pour n’en citer que quelques-uns.

Du côté de l’exécutif, on prend la menace du complotisme et de QAnon très au sérieux. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, déplorait en janvier qu’une partie des Améri­cains se soit « enfermée dans une vérité alternative » sous le mandat de Trump et regrettait, auprès du Journal du Dimanche, « la diffusion répétée depuis quatre ans de faus­ses informations qui érodent la démocratie en enfermant une partie de la population dans une réalité parallèle et artificielle. »

 

Emprise et endoctrinement

Le ministre délégué chargé de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a commandé à l’automne un rapport à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) afin d’évaluer l’influence de différents groupes sectaires sur le territoire, dont QAnon. Paru à la fin du mois de février, il conclut que « l’augmentation des membres et diffuseurs de ces fausses informations inquiète au regard de la prochaine élection présidentielle » de 2022.

« Nous ne sommes pas dans une peur irrationnelle, mais nous préférons nous montrer vigilants, explique le ministre délégué à 20 Minutes. Nous savons que les groupes complotistes tels que QAnon peuvent être la cible d’ingérences étrangères et qu’ils peuvent appeler à la violence, comme cela a pu être le cas aux États-Unis, alors oui, il nous paraît légitime de considérer que cette mouvance est inquiétante à l’approche d’échéances électorales ».

La Miviludes indique avoir été destinataire d’une quinzaine de signalements récents liés à Qanon, qui ont tous permis la constatation d’une forme « d’emprise » et « d’endoctrinement » chez les victimes, sans qu’il n’y ait pour autant de saisine judiciaire. « Ces personnes adhèrent totalement à la rhétorique complotiste de la mouvance QAnon en France, au point de réorienter tous leurs choix de vie en fonction de cette nouvelle vision du monde », précise l’entourage de Marlène Schiappa à 20 Minutes.

La porosité de QAnon à l’ensemble des discours complotistes et sa tendance à infiltrer les mouvements populaires, tels que celui des « gilets jaunes », inquiète Marlène Schiappa, qui craint des actions violentes du même type que celles perpétrées au Capitole américain le 6 janvier dernier, qui ont entraîné la mort de cinq personnes. En conséquence, elle a nommée une magistrate et un conseil d’orientation à la tête de la Miviludes, afin de pouvoir lutter « plus efficacement contre les dérives sectaires ». « J’ai également demandé aux préfets de mobilliser les services de police, de gendarmerie, et de renseignement sur leur territoire », indique le ministre délégué.

Lire l’article entier sur 20minutes.fr

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