Tout a été dit sur Brian, le surf, la Californie, le père fouettard, la fratrie, le groupe, les tubes faciles, puis le chef-d’œuvre de 1966, le génie éclatant, les Beatles en PLS. Et tout ça avec une pochette qui défie le temps et l’entendement, cinq gars qui donnent à manger à des chèvres, une sorte de bucolisme psychédélique...
Pour ceux qui n’ont pas écouté cet album et qui ne reconnaissent pas Brian sur la photo, c’est le playmobil avec le caban à boutons dorés. C’est lui qui a tout fait sur l’album (bon, avec 17 vrais musiciens), et qui a souvent refait les voix des frérots. Les autres n’étaient pas au niveau, on peut les pardonner. Pour une fois, on va faire confiance à Radio France, mais c’est la dernière.
Un jour, Brian est passé en concert aux Nuits de Fourvière, mais il était plus proche du légume que du génie de 1966, alors on a préféré passer notre tour. On a vu un court extrait du concert (le festival ne diffuse jamais les vidéos, ces ânes), il ne chantait plus, jouait un peu de piano, la tête ailleurs.
On aurait dit qu’il était resté bloqué en 67, d’ailleurs, sa femme de l’époque a maudit ceux qui lui ont refilé de l’acide, déjà qu’il était un peu Asperger, ou atteint d’un trouble du spectre autistique. D’autres parlent de bipolarité, un machin schizo-affectif... Au fond, on s’en fout, c’était Brian avec sa singularité.
On a appris récemment que la maladie mentale non soignée menait à la mort. Vous allez nous dire, on va tous vers la mort, oui mais là paraît que la pathologie accélère le processus de dégénérescence cérébrale.
Né le 20 juin 42, Brian sort Pet Sounds le 16 mai 66, c’est-à-dire qu’il n’a même pas 24 ans...
L’hommage de Libé, avec le meilleur service photo de toute la presse :
