J’ai découvert grâce à E&R l’intégralité de la conférence de presse de Dieudo relative à sa candidature aux législatives dans l’Essonne.
Et maintenant, je vois ça.
Il faut se rappeler que Francis avait gagné quelques points de respect dans la catégorie "anti-système" pour s’être élevé haut et fort (et à peu près tout seul) contre Hadopi. Les archives E&R doivent en témoigner çà ou là - dans mon souvenir ; et il faut relire les com’ dans le bon vieux Numérama de l’époque : c’était Dieu sur terre.
Du coup, l’entendre prendre, juste ça, la défense de Valls "Commissaire de la République" (lol, non : juste "Premier Ministre" - * -) en bégayant, remet évidemment le compteur à zéro et lui donne en plus un handicap de classe "neuneu", difficile à dépasser.
Le monde des libertés numériques - au moins celui-là - est en deuil, c’est obligé.
Une préconisation : qu’il arrête de faire des passages radio avant midi, ça lui réussit moyen la gueule de bois, niveau élocution et argumentation (on a d’ailleurs l’impression qu’il est obligé de montrer patte blanche, qu’il traîne de lourds dossiers, tant il est laborieux pour un futur député).
On passe sur les accusations de "soutien aux groupuscules terroristes", qui effectivement à elles seules devraient lui valoir au moins une mini-quenelle judiciaire, sauce tomate, gruyère râpé et poivre cinq baies.
Bon. Sinon, ce n’est plus qu’un trublion grillé et Dieudonné est fort de sa cohérence - on est directement dans une ligne Coluche-Présidentielles de 1981, qui s’est hélas mal terminée pour lui 5 ans plus tard (je ne veux pas faire ma Cassandre, mais il serait normal, dans notre noble démocratie, que des gens aient déjà des plans en main). Pour l’instant, trop populaire = intouchable.
Et son mini-sketch d’acteur-réalisateur en deux clics et trois mouvements de webcam est très drôle et me convainc encore.
Va-z-y Dieudonné, nous sommes certainement des centaines de milliers au moins derrière toi, de Nice à Dunkerque et de Saint-Denis (La Réunion) à Saint-Laurent-du-Maroni.
- * - Commissaire de la République : nom éphémère des préfets sous le premier septennat de Mitterrand. Terme repris de la période de la Révolution Française.