C’est volontaire, dans l’objectif de désacraliser la notion de justice. On ne peut s’élever l’âme dans un lieu sans âme : le vide appelle le vide.
L’esprit moderniste, mondialiste, tient tout particulièrement à marquer son territoire par une architecture dénuée de notion de charnel. Ce qui produit ces lieux uniformes, froids, vidés de toute substance historique qui puisse être rattachée à une culture spécifique.
Alors ils nous pondent de vrais frigos de bouchers, lisses, faussement sobres pour en masquer la vacuité, à géométrie droite à défaut de savoir faire vivre les rondeurs de la vie, qui finissent par être habités par de vraies carcasses de viande, pendues sur les crocs d’un environnement morne.
C’est ainsi qu’on abouti à des palais de justice hall de gare, des écoles centres commerciaux, des maisons préfabriqués, des immeubles parpaings. Que le beau se taise et que le laid règne, sous le grand alibi de l’argent roi.