C’est à dire qu’en Suisse, il n’y a que les bureaux - si ce n’est, les boîtes aux lettres paradisiaques - des grandes entreprises internationales : les migrants sont donc embauchés sur l’exploitation locale, pour le coup ; ils économisent donc le ticket de transport... Il faut comprendre que Momo Bomboulo, escaladeur de bacon à ses heures perdues, ce n’est pas à Neufchâtel qu’il va fabriquer les berlingots de Nestlé.
Et puis la Suisse, c’est une date dont chacun se souvient : 1515, Marignan ; alors ce ne sont pas des mercenaires des temps modernes qui vont la leur faire à l’envers. Tout le monde ne s’appelle pas François Ier, merde ; quand même !
Ce que j’aime chez les Suisses, c’est leur côté tiré à quatre épingles, le fait qu’ils t’achètent si tu es de leur cercle plutôt que d’aller courir au moins cher et qu’ils sont, pour tout ceux que j’ai rencontrés, accueillants, presque fraternels : qu’ils soient de la Suisse alémanique, romande, romanche ou italienne.
Tout autant fou de montagne, on aimera la sérénité des alpages. Pour les plus pêchus, le Mont Rose pour redescendre vers le Valsesia, à l’issue : photos époustouflantes à faire ! Pour les plus balèzes encore, le Cervin. Mais comme l’on dit, chasseur un jour, chasseur toujours...
Quant au col du Nufenen, en été, sous la neige impromptue et en propulsion, ça c’est quelque chose !
Pour emmener madame à l’aventure romantique, Château d’Ouchy à Lausanne ou hôtel de la Paix à Genève : j’ai oublié celui de Zurich sur le lac, mais l’aéroport est tellement clean que tu peux pique-niquer par terre... Sans oublier Martigny et Lugano, ainsi que le belvédère Rhonegletscher, après Obergoms, pour ceux qui voudraient tremper leurs arpions à la source du Rhône.
Pour les trompes suisses ou cor des Alpes c’est costaud et amusant de s’y essayer : tout un art si l’on veut éviter le « pouet » !
Et l’on n’oublie pas le fromage et le chocolat entre deux notes d’humour !
Le seul truc que l’on aimera moins, c’est qu’ils balancent aux poulets lorsque l’on passe à l’orange (s’habituer au système de feux)... ou que l’on roule un peu trop fissa : « Y’a l’feu ou bien ? »
Même en berline. L’on n’imagine donc pas ce qu’il en serait d’un migrant, hors des clous...
Bref, j’adore la Suisse, les Suisses et leur système de votation. Et puis le « Contrat social » de leur Rousseau conjugué au Paolisme corse aura écrit de belles pages : pas assez démocrates, encore... Tant la République et ses ors durs maintiennent la pression.