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Le procès Weinstein s’ouvre à New York : 90 victimes, 2 plaignantes

 

Tout le monde connaît ou a entendu parler de « l’affaire Weinstein ». La voici, en deux mots : un gros producteur juif new-yorkais doté d’un sacré pif monte sa boîte de prod cinéma il y a 40 ans avec son frère. Le sens de la persuasion de Harvey conjugué au sens de la gestion de Bob font des deux compères des rafleurs d’Oscars dans les années 90. Le géant Disney rachète leur société (Miramax, contraction du nom de leurs parents Miriam et Max), l’argent coule à flots, plus rien n’arrête le roi du cinéma indépendant, devenu presque roi d’Hollywood. Cette pauvre cloche de Meryl Streep, il y a 3 ans jour pour jour, dans son discours aux Golden Globes (une sorte de soirée pré-Oscars), l’appellera justement « God ». Dieu, tout simplement.

 

Quelques mois plus tard, c’est la débandade : une, puis deux, puis dix, puis cent actrices accusent le magnat d’attouchements, d’agressions sexuelles, de viols, bref, de comportements inappropriés comme disent les puritains d’Amérique. Depuis, Meryl Streep a disparu des radars, dommage collatéral d’un fayotage mal calculé. Et aujourd’hui, mardi 7 janvier 2020 s’ouvre le procès au pénal du roi déchu, que les actrices ont renommé The Pig, Le Porc. La reconnaissance du bas-ventre...

 

 

90 grossophobes féministes rétroactives contre le roi de la transac « rôle contre baise »

Concrètement, sur les 90 gonzesses qui ont subi un truc cochon de la part du Porc (ce qui semble logique), seules deux vont au contact, en l’accusant de viol, ce qui est grave. La défense de Harvey est simple, en apparence : il s’agissait non pas d’agressions sexuelles mais de « transactions » rôle contre sexe, ce dont tout le monde se doute. Au départ, Harvey a été défendu par l’avocat qui a sorti DSK du merdier en 2011, Benjamin Brafman, mais ce dernier a lâché l’affaire.

Maintenant, c’est une femme qui défend Le Porc. Une avocate agressive qui va tenter de démolir les accusations de viol pour lesquelles Harvey risque la prison à vie. Pour le reste, les attouchements, les branlettes, les pipes et les cunnis, l’accusé a provisionné près de 50 millions de dollars, oui, vous avez bien lu, 50 barres. La moitié de cette somme est destinée aux plaignantes qui ne veulent pas mettre leurs histoires de deal « rôle contre baise » sur la place publique, un quart pour les avocats de Harvey ou de ses administrateurs, et un autre quart pour les créanciers des studios Weinstein.

 

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Donna Rotunno, la nouvelle avocate du Porc, se fera un plaisir de déchiqueter les témoignages des plaignantes

 

Le Monde relate les circonstances qui ont amené une des deux plaignantes devant le tribunal :

Weinstein invite la jeune femme à l’accompagner à Paris pour un défilé haute couture, mais elle refuse. « J’avais fait comprendre que je n’étais pas intéressée par quelque chose de romantique ou de sexuel. » À son retour, Weinstein l’invite à son domicile new-yorkais de Soho, elle s’y rend car elle voulait « garder de bonnes relations ».

Le producteur la conduit dans la chambre à coucher. « Il était extrêmement insistant et physiquement imposant. J’ai essayé de me dégager, je lui ai répété d’arrêter, mais ce n’était pas possible », a raconté Mme Haleyi. « Là, il m’a imposé un cunnilingus, alors que j’avais mes règles. Il m’a même enlevé mon tampon. J’étais mortifiée, incrédule et dégoûtée. Je me souviens d’Harvey me disant : tu ne trouves pas qu’on est plus proches, maintenant ? », a raconté, en pleurs, la jeune femme.

Le hic, ce sont les messages envoyés par la plaignante :

Son avocat a cherché à démonter le cas de la seconde accusatrice, en produisant un courriel reçu quatre ans plus tard : « Je t’aime, toujours. Mais je déteste me sentir comme un coup d’un soir. » Les avocats de Weinstein y ont vu la preuve d’une relation consentie.

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On peut être très laid et avoir de très jolies femmes

 

Gros déballage sexuel à prévoir

C’est là où tout va se jouer, d’un point de vue du droit. Le consentement, l’obtention du consentement, la persuasion, les limites de la persuasion masculine et, de l’autre côté, l’innocence ou pas l’innocence féminine, la surprise réelle ou la surprise feinte, jouée, et enfin l’émotion rétroactive, une fois la carrière plus ou moins passée. Pour certaines actrices, ça va être dur de jouer les vierges effarouchées quand on connaît leur CV, mais ne généralisons pas.

Derrière le procès d’un mégaporc, le procès des hommes en général se profile. On sent que ça va barder, balancer ; remontées d’égouts et giclées de boue à prévoir des deux côtés.

 

« Ce prévenu a usé de son argent, de son pouvoir et de sa position pour attirer des jeunes femmes dans des situations où il était capable d’abuser sexuellement d’elles. » (Le procureur Joan Illuzzi-Orbon, lors de l’inculpation d’Harvey le 25 mai 2018)

Dans la besace des plaignantes, un autre argument de poids : le fait que Weinstein, pendant ses années de grandeur, a payé des hommes de main dont des agents du Mossad pour mettre la pression sur les actrices qui lui réclamaient des comptes, ou qui voulaient aller en justice. Certaines ont été menacées, et certaines parmi celles-là ont été voir des journalistes, qui ont eux-mêmes subi des menaces (ce qui implique filatures et écoutes), jusqu’à ce grand article du New York Times d’octobre 2017 qui a tout lâché sur la place publique, et lancé l’affaire. Des infos en partie refilées par le fils du pédophile incestueux Woody Allen et de l’actrice Mia Farrow, Ronan Farrow.

 

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Le tableau de chasse du Porc

 

Porc contre Putes

Le procès Weinstein est celui d’un homme qui a considéré que les actrices étaient prêtes à tout pour un rôle, c’est-à-dire des putes. Le nombre de ses victimes prouve qu’il avait pratiquement raison. Contre des attouchements ou des exhibitions, il leur a obtenu des rôles, et parfois des Oscars de meilleure actrice. Cela en valait-il la peine ? Celles qui se sont fait peloter par Le Porc n’ont dans leur immense majorité pas porté plainte tout de suite, comme si cette pratique était normale. Mais tout le monde était au courant, dans le métier : les actrices connaissent les goûts et les habitudes sexuelles des producteurs, il y va de leur survie professionnelle. Après, il y a celles qui savent promettre sans donner, et celles qui donnent contre une promesse.

L’innocence en la matière sera difficile à prouver : Weinstein arrosait les fêtes (dont celles de Cannes) et tout le monde voulait en être, les actrices au premier chef.
Son chauffeur, Mickaël Chemloul, relate des menaces :

« La mafia viendra te chercher, te foutre dans le coffre, te faire disparaître, et personne ne saura où tu es. »

 

Heureusement, toutes les actrices ne sont pas des putes, et c’est valable aussi pour les acteurs, qui eux ont fort à faire avec les homos ou les pédophiles d’Hollywood. Là aussi existent des filières de préférence à l’embauche ou à l’embroche. Yves Montand a commencé ainsi, et ce n’est pas le seul. La prostitution des acteurs ne date pas d’aujourd’hui, dans un milieu de grandes « libertés » et donc de grandes faveurs sexuelles. Dans le monde de la musique, des producteurs amateurs de jeunes chanteurs ont aussi fait des ravages, mais en France on ne déballe pas son linge sale (ses slips surtout) dans la presse, qui reste très correcte : elle est l’amie des puissants.

 

 

Morale provisoire

Weinstein est dans la merde parce que le mouvement Me Too est parti de ses conneries et lui revient en pleine gueule puissance 100. Oui, mais il est riche, et aux USA ça permet d’éviter les ennuis. Riche, peut-être, mais de moins en moins : ses avocats, ses victimes et leurs avocats vont l’essorer (à la Michael Jackson), et tout ceci risque de se finir en transaction sordide, comme celles que le producteur proposait à ses actrices. Avant, c’était « sexe contre rôle » ; aujourd’hui, c’est « liberté contre fric ».
Finalement, rien ne change au pays du commerce roi où tout s’achète, les femmes comme la liberté.

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