Egalité et Réconciliation
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Les OFNI, ou l’étrange univers mental de Quentin Dupieux

Ses deux filles, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, bouleversées, ont rendu un vibrant hommage à leur maman. « Il y a toi qui me fous la trouille en partant à Sarajevo sous les bombes parce que tu dis que j’aurais honte, plus tard, que ma mère ait rien fait. Il y a toi, qui nous laisse, Romane et moi, courir à moitié à poils dans le bois de Boulogne déguisées en Indiens à l’affût des pervers, disant que ça leur foutra la trouille et que ça leur apprendra la leçon. Laquelle ? » (Closer)

Pendant que Charlotte lit un texte haché en hommage à sa mère, sort le dernier film d’un réalisateur inconnu du gros public, mais qui fascine les amateurs d’étrange. À coté, le débat sur les OVNI avec des restes biologiques d’ET crevé dans un vaisseau spatial tombé sur les USA, c’est rien.

 

Dans la catégorie humour, on en voit peu comme lui en France, parce que c’est plutôt britannique, comme tradition. Eh bien Dupieux (on n’a pas vérifié si c’était un pseudo), Quentin de son prénom, a relevé le défi des Rosbifs avec une cascade de petits films – ou de sketchs allongés – qui sont autant d’OFNI (objets filmés non identifiés) difficilement résumables. Donc pas de pitch ou alors c’est l’histoire d’une grosse mouche...

 

 

Ça paraît con comme ça, mais c’est con, c’est la définition du 3e degré. Pourtant, même dans le délire, il y a une logique. Il suffit d’introduire un truc bizarre dans un système, ça le fait débloquer, le système se révèle, on comprend mieux le système. Pas la peine de vous faire un dessin. C’est aussi le principe du révélateur chimique, que ce soit en photographie ou... en chimie.

On retrouve logiquement la reine des pommes d’aujourd’hui, la talentueuse Blanche Gardin, dans l’univers de Quentin. Son dernier opus, monté avec moins de fric qu’un Mocky, s’appelle Yannick. Pitch : un mec dans la salle est pas content d’une représentation de théâtre nul. Curieusement, celui-là, on peut le pitcher. Les puristes diront résumer. Mais que voulez-vous, la puissance du soft power de l’Empire a parfois raison de notre amour de la langue française.

 

 

La critique de France Info a trouvé du théâtre grec et du Fellini dans le Dupieux. On le met parce que pas mieux, comme au poker :

L’échange entre Yannick et les acteurs de la pièce traverse une gamme de tons qui passe de l’étonnement, à la négociation, à la panique, à l’implication du public sur l’écran, et enfin, à celle du spectateur dans la salle de cinéma. Le cadre du théâtre met en scène l’essence de la dramaturgie antique où le public interpellait les comédiens. Fellini en avait reconstitué une représentation dans une scène burlesque de Satyricon (1970).

On dirait que l’envol du Quentin correspond à un ras-le-bol de la comédie communautaire qu’on nous sert chaque année, entre Les Tuches de Jean-Paul Rouve et les salades du Sentier, toutes inconsciemment et impunément racistes. L’avantage des films de QT, c’est :

1) pas de leçons gauchiasses ;
2) pas les acteurs habituels qui trustent toutes les comédies ;
3) pas de discussion après le film.

Pour les amateurs, le site petitsfrenchies.com a fait la liste des 11 QT. On y retrouve naturellement Éric Judor, le prince de l’absurde, et des idées qui semblent sorties de la série d’animation Cowboy & Indien.

 

 

Voilà, c’est léger, foutraque, pas prétentieux, on dit pas que c’est du Fellini ou du Malick, c’est moins chiadé que du Toledano-Nakache, mais moins propagandiste aussi. La preuve ? Le dernier film du duo, qui sort en octobre, s’appelle Une année difficile, avec Pio Marmaï et Jonathan Cohen. Et c’est quoi le sujet ? Réponse sur info83.fr :

Le sujet principal du film, c’est l’éco-anxiété. Pour les réalisateurs, il était impossible de détourner le regard de ce phénomène au cœur des débats actuels. C’est pourquoi ils ont choisi de prendre le point de vue d’un mouvement écologiste :
« C’est la première fois qu’ils sont représentés. Les gens ont eu l’impression qu’on a grossi le trait les concernant, mais en vérité on est assez fidèle à la réalité. » (Olivier Nakache)
Et pour preuve de leur honnêteté, l’équipe s’est intégrée aux membres du mouvement Extinction Rebellion France pendant le tournage. Ainsi ils ont noué des liens avec ces militants, qu’ils ont mêlés aux acteurs pour donner une dimension authentique à l’œuvre.

Jeanne, Quentin, au secours !

Ouf : ce film ne « dénonce pas du tout des manipulations »

 

Dimitri Korias

Dans la grande famille de l’Humour, je demande...

 






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