Invité par FilmoTV, le grand réalisateur français Bertrand Blier (Les Valseuses, Calmos, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Beau-père, Tenue de soirée, etc.) revient dans les détails sur son parcours, film après film.
Invité par FilmoTV, le grand réalisateur français Bertrand Blier (Les Valseuses, Calmos, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Beau-père, Tenue de soirée, etc.) revient dans les détails sur son parcours, film après film.
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Blier a écrit un roman célinien : les Valseuses . Il en a tiré son chef d’œuvre, qui eut le don de scandaliser Paul Morand, s’exclamant que la frontière avec la pornographie avait été franchie… Morand lui même excellent écrivain et diplomate - et queutard invétéré .
Paul Morand en 1974 avait 86 ans et avait connu bien d’autres scandales.. Mais il parle de ce film effectivement dans son Journal Inutile paru en l’an 2000, à sa demande.
Je suis allé voir "les Valseuses" à sa sortie aux Champs Elysées . J’étais accompagné d’un jeune magistrat à moitié pédé et de sa cousine, ma copine, qui était frigide . Pendant le film je m’efforçais d’étouffer mes rires pour ne pas choquer ces deux culs coincés, qui faisaient plutôt la gueule en sortant de la salle .
Trop belle pour toi ! A chaque fois je pense au Prince Charles et Lady Diana. On est dedans mais à l’envers quelque part. Philippe Sollers avait « débusqué » à un moment. Je me rappelle une interview où il disait que la remplaçante de la magnifique Lady Diana, l’horrible Camilla, devait être « un sacré coup au plumard » ceci expliquant celà...
Blier a interpellé sur ce sujet. Qui n’a pas connu une « moche » performante (et pas qu’à l’eau de rose comme un peu dans le film) n’a pas tout connu en amour...
Bonjour a tous,
je pense que beaucoup passent a côté du message
les valseuses avec le recul est un film qui met en valeur toute l’ignoblerie soixante huitarde et la pointe du doigt.
personne de sain ne peur s’identifier a ces personnages
Qui finalement ne vont nulle part et n’ont aucun projet
Blier est plutot visionnaire sur ce coup la . L’ambuguité
reside dans le fait que les 2 abrutis ont un côte naif plutot
attachant ( c’est surement aussi parce que le duo depardieu/deweare est tres bon) c’est finalement l’histoire de 2 connards qui volent une bagnole et qui n’arrivent pas a faire jouir une grenluche
Quelqu’un peut-il m’expliquer en quoi « Les Valseuses » est un bon film ? Je n’y vois qu’un gros caca de soixante-huitard qui se délecte de choquer et de transgresser à chaque scène. C’est un film malsain, anti-morale, anti-France, qui glorifie deux crétins à la virilité toxique. Dans ce sens, je peux pressue comprendre les féministes. Pendant les années 70, les modèles de virilité n’étaient plus Gabin ou Lino Ventura, mais Marlon Brando ou les deux sales gosses immatures des Valseuses. Ce film est presqu’un plaidoyer pour la guerre, puisque la seule chose qui calmerait la névrose et la quête sans fin des deux héros, c’est une bonne guerre. Je sais que certains disent qu’il y’a dans le film une certaine critique de l’hédonisme compulsif de la société moderne, mais moi je ressens plus une glorification, une fascination malsaine pour le soixante-huitard qui ne respecte rien. D’ailleurs, en écoutant les interviews de Bertrand Blier, on se rend compte que c’est un bon gauchiste de base.
C’est quoi la "virilité toxique" ? Soit il y a virilité, soit il n’y a pas.
Un "plaidoyer pour la guerre" ? la guerre de quoi ? des sexes ? Non, mais une franche déconnade, une virée entre potes, hédonistes certes, jouisseurs, mais avant tout jeunes et qui aiment faire chier les vieux cons. C’est dans l’esprit 68tard en effet.
Mais ce n’est pas un film politique, c’est plutôt une chronique de l’ère du temps, pas besoin de tout politiser, c’est une comédie. Bien sûr avec le regard féministe de notre époque c’est plutôt incorrect ! Si vous avez 20-30 ans vous pouvez en être atteinte.
La question c’est pourquoi on ne peut plus afficher ce ton qui dépasse la bien-pensance aujourd’hui, où on se fait objectivement chier devant les comédies modernes, qui elles doivent être "politiquement correctes" pour avoir droit de diffusion !
D’ailleurs je crois que ce film avait été censuré à sa sortie ? Mais ce n’est pas une invitation à la décadence ou à la débauche, c’est un très bon film avec de super acteurs, car plus frais et innocent qu’idéologique et moraliste.
L’idéologie ça fait chier quand on va voir une comédie non ? Après, tout dépend de son seuil critique, bref, aujourd’hui si on met pas un noir, un couple lesbien ou que sais-je dans le scénario ça passe pas : faut investir utile !
C’est plutôt ça qui devrait vous révolter. En tout cas moi je regrette ces films du peuple ! Je suis pas le seul.
Merci, pour votre commentaire lucide.
Ce film est une grosse merde libérale glorifiant la révolution sexuelle voulue par les élites mondialistes et mise en oeuvre par les Kinsley, Pierre Simon, Cohn-Bendit, etc.
Absolument d’accord avec vous Elisa ! J’ai vu ce film vers l’âge de 20 ans , seul chez moi. Je l’avais trouvé démoralisant et sordide. À 20 ans, même seul et un peu déprimé, on se doit d’entretenir un certain idéal, de croire au moins un peu dans la bonté, dans la possibilité de l’amour entre un homme et une femme, etc...Ce film, que j’avais trouvé d’une laideur et d’une amertume abyssale,
m’avait semblé n’être en fin de compte qu’une ignoble négation de tout ce qui fait que la vie mérite d’être vécue.
Je n’ai jamais réussi à regarder ce film jusqu’au bout...Comme à écouter le faiseur de l’interview ci-dessus... :)...Buffet froid ? Heu...non merci je préfère aller me faire un bon jambon beurre... ...Il n’y a que Calmos que réellement j’adore chez Blier fils (bon je n’ai pas vu "beau-père" et je ne me souviens plus de si j’ai vu "préparez vos mouchoirs". Par contre la énième rediffusion des Tontons Flingeurs m’a une nouvelle fois réjouie. Blier fils est une arnaque pour moi.
@nonyme : (première partie)
« C’est quoi la "virilité toxique" ? Soit il y a virilité, soit il n’y a pas. »
J’ai volontairement repris cette expression utilisée par les féministes de notre époque avec qui je ne partage pas beaucoup d’idées, mais je me sentais taquine :-) et pour y avoir réfléchi, je pense qu’il existe une masculinité « toxique », de la même manière qu’il existe une féminité toxique. Je dirais qu’on peut désigner par toxique ce qui ne contribue pas au bon fonctionnement d’une société, toute ce qui mène à la destruction d’une société. La mafia, les gangsters, sont un bon exemple de masculinité toxique. Le gangsta’rap aussi. Le tueur en série, si on va encore plus loin. Le pédophile (dernier échelon de la transgression et de la décadence sexuelle, rarement pratiqué par les femmes). Allez dans une prison, vous verrez si la masculinité toxique n’existe pas. Si vous avez vu « American Sniper », je trouve qu’il y’a dans ce film une métaphore brillante sur ce sujet. Au tout début du film, le père du héros lui explique qu’il y a dans ce monde des chiens de berger et des loups. Les chiens de berger sont nécessaires pour protéger les femmes et les enfants des loups. Tout est dit.
Vous n’avez pas bien lu mon commentaire. J’ai expliqué pourquoi je parlais de plaidoyer pour la guerre. J’expliquer simplement que ce film décrit bien comment sans la menace de la guerre et dans le confort, l’homme finit par se perdre dans son oisiveté, et sombrer dans le vice. Il devient un enfant à la recherche constante du plaisir, ce qu’est le soixante-huitard. Vous admettez au moins que ce film est un film de soixante-huitard. Sans vouloir être condescendante, si vous ne comprenez pas que l’idéologie de mai 68 est l’origine de toute la décadence actuelle, je ne peux rien pour vous. Le commentaire de @Sigebert plus haut explique très bien en quoi la filmographie de Blier fils est un ode à l’inversion des valeurs.
@Nonyme (deuxième partie) :
Concernant le féminisme, je ne vénère ni Simone de Beauvoir ni les féministes hystériques de notre époque. Je passe plutôt mon temps à les critiquer, et je vomis la haine des hommes qui se banalise ces derniers-temps. Pourtant, ce film a le don de réveiller mes instincts féministes. Ce film est profondément misogyne, et je n’utilise pas le mot souvent. Les femmes y sont connes, soumises, sans personnalité. Pour le coup, elles sont vraiment réduites à des objets sexuels. On sent bien que Miou Miou, avec son air de cruche, n’a pas été choisie par hasard. Une mention pour la scène la plus choquante du film à mes yeux, ou Blier casse bien la figure de la mère sacrée (scène de la mère avec son bébé qui se fait peloter les seins dans le train) pour en faire une pute. Au passage, je connais quelques « Miou Miou » qui ont joui de cette liberté sexuelle des années 70, se sont envoyées en l’air avec le premier looser qui passe par anticonformisme. En 2020, ce sont des féministes hystériques qui ne ratent pas une manif contre les violences conjugales.
Ne parlez pas de « politiquement correcte ». « Les Valseuses » passent régulièrement à la télé en prime time. Le fait est que ce film s’inscrit parfaitement dans l’idéologie dominante soixante-huitarde. Quant à être une comédie, je n’ai pas ri une seule fois dans ce film. Pour moi ce film est tragique et tout sauf « innocent ». L’innocence, c’est De Funès, Gérard Oury, à la limité « Les Bronzés » si vous voulez un peu de grivoiserie. Francis Veber aussi, avec ce magnifique film qu’est « Les Compères », ou Depardieu incarne un héros ultra-viril mais sain.
« L’idéologie, ça fait chier », je vous l’accorde, et ce film est un film de propagande idéologique à 100%. Tout autant qui série Netflix à la gloire des trans.
@Sigebert : :-) J’ai apprécié votre commentaire plus haut. Très instructif. Je ne savais pas à quel point Blier était allé loin dans le vice à travers ses films. Je reste très étonnée de voir à quel point ce film est apprécié par de nombreuses personnes qui sont pourtant plutôt dans la dissidence et dans la critique du système. La preuve en est que cet article d’ER fait bien l’éloge du réalisateur. J’ai eu ce débat de nombreuses fois, et il semblerait qu’il y ait une sorte d’attachement nostalgique à ce film. J’ai aussi l’impression que pour de nombreuses personnes, ce film représente l’esprit français pour son ode à l’hédonisme, sa grivoiserie, son pseudo-anticonformisme. On sait pourquoi on est dans la merde.
@Ptit blanc : "Démoralisant et sordide","une ignoble négation de tout ce qui fait que la vie mérite d’être vécue." vous avez parfaitement résumé ce que j’ai ressenti en regardant le film. J’étais également jeune quand j’ai vu ce film, et je me souviens m’être sentie vraiment mal. C’est un film que les national socialistes qualifieraient de "dégénéré", et ils auraient raison. Après toute cette transgression, c’est d’innocence dont la société manque à présent. :-)
@ Elisa @ nonyme
Ce film est presqu’un plaidoyer pour la guerre, puisque la seule chose qui calmerait la névrose et la quête sans fin des deux héros, c’est une bonne guerre
Oui absolument, c’est la logique de cette descente aux enfers. Dans Préparez vous mouchoirs, l’amour conjugal est ennuyeux, l’adultère est ennuyeux, mais la pédophilie ranime le désir. Une fois la pédophilie usée, à son tour, il faudra trouver une nouveauté, descendre toujours plus bas pour ressentir encore quelque chose. La suite logique c’est Oranges mécaniques... Salo ou les 120 journées de Sodome...
D’ailleurs, dans Préparez vous mouchoirs, les adultes vont chercher l’enfant dans une colonie de vacances dont ils sont les dirigeants... Et il y a une scène, au réfectoire du château, tout à fait spéciale, où les adultes sont à table séparée des enfants assis, eux, à de longues tables... Et il y a un moment, assez court, qui rappelle le film de Pasolini sorti deux années plus tôt, où les pervers règnent sur des jeunes dont ils abusent. Donc, les adultes vont trouver l’enfant à la colonie de vacances et peu après ils l’enlèvent, ils vont le prendre pendant la nuit dans le dortoir du pensionnant, avec des cagoules ; les adultes expliquent ensuite aux gendarmes : « en réalité c’est le môme qui nous a kidnappés et c’est nous les victimes ». On croirait entendre du Cohn-Bendit.
Et aussi l’enfant est monstrueux... c’est par sa monstruosité qu’il a été différencié des autres et pour elle qu’il a été choisi et que l’adulte le met dans son lit. Enfin bien sûr, l’enfant est séparé de ses parents, « c’est eux les coupables » et le père est humilié et insulté autant que possible : « con de père »... disent-ils tous... Et tous ça, montré avec des violons de Mozart et du piano de Schubert...
Dans Les Valseuses, la mère et l’enfant sont attaqués par deux voyous qui la prostituent et tout le monde est content : les voyous se servent, la mère consent, le père est dans l’ignorance... Il n’y a jamais de conséquences dans les films de Blier, tout est bien qui finit bien dans la société de consommation. Il faut comparer avec le réalisme de Bergman et de « Skammen » (1968) par exemple... où l’homme trompé tue l’amant de sa femme. Et dans les écoles américaines, l’adolescent humilié tue tous ses camarades dans une tuerie de masse. La pente du mal, c’est la destruction, il n’est pas sans conséquences, ce n’est pas l’espèce d’impunité béate et indéfinie que montre Blier.
D’accord avec toi Elisa. Les Valseuses me font penser à ces films de la nouvelle vague mettant en scène la première génération de jeune branleurs en quelque sorte.
Mais quand même, Blier a touché des sujets qui parlent aux hommes : la relation triangle, la femme interdite donc désirée (celle de son meilleur pote ou de son frère le plus souvent), les amours adolescentes et les amours avec des adolescent(e)s, le fantasme de la femme achetée, et aussi cette propension à coucher avec des filles moins belles que sa propre femme... Toutefois c’est souvent sur-écrit au niveau des dialogues, un côté pompeux qui fait que ce genre de film vieillit mal (surtout face aux bons films US ou anglais)
Et à propos de vieillesse on comprend dans cette itv que Blier est atteint de sénilité créatrice (comme beaucoup d’artistes, mais pas tous). Tous ses derniers films sont de purs navets, filmés à l’emporte-pièce, le summum étant atteint avec cette scène de rajout (Depardieu et Clavier en train de bouffer et parler bouffe) quinze minutes de merde pour que le film fasse "la bonne longueur", incroyable de voir et d’entendre ça...
Le naturel est anti conformiste . Les deux garçons - magnifiques - Depardieu et Dewaere jouent avec un naturel étonnant . Le film est très drôle, les plans, souvent tournés en décor naturels, sont souvent très beau . Le film est un chef d’oeuvre (et puis 6 millions d’entrées…) . Mais soyez rassuré : la fin du film, de l’apologue, laisse entendre que les 4 dévoyés n’en ont plus pour longtemps...
Bertrand Blier est juste un cinéaste moyen qui a compris la société dans laquelle il vit moyennement. S’il était subversif, il aurait été critiqué, diminué, menacé, emprisonné, ou assassiné (comme Pasolini).
ce qui est fort avec la pyramide, c’est qu’elle vous exploite pour ce que vous êtes, avec le niveau de conscience politique que vous avez, et à l’âge que vous avez.
Une fois que vous devenez vieux et que vous comprenez à quoi vous avez servi, c’est trop tard.
Blier, faux subversif, gentil malin qui croque un peu. Il a probablement quelques « intuitions » sur les assassins du cinéma « français franchouillard de France française », mais pas de l’ampleur et de la puissance d’un egrégore.
Un résistant à mi-parcours, raison pour laquelle c’est un libertaire qui a cru, comme tout le monde dans sa génération, aux fausses libertés. Un demi-résistant, comme nous tous ici finalement.
Il faut dire que c’est tellement difficile à comprendre... ça prend tellement de temps et de courage... C’est sur cette faiblesse que prospère l’ésotérisme satanique, il vous utilise, vous désinforme, exploite vos vices, vos envies et vos lâchetés pour son édification.
@ TeddyTed
un côté pompeux qui fait que ce genre de film vieillit mal (surtout face aux bons films US ou anglais)
C’est le manque d’art qui fait qu’un film vieillit mal. Des films très vieux comme Metropolis (1927), L’Aurore (1927) ou L’Atalante (1934) n’ont pas pris une ride.
Je vous recommande la version restaurée de Metropolis : https://www.youtube.com/watch?v=fCD...
@ TeddyTed
le summum étant atteint avec cette scène de rajout (Depardieu et Clavier en train de bouffer et parler bouffe) quinze minutes de merde pour que le film fasse "la bonne longueur", incroyable de voir et d’entendre ça...
Oui, c’est une remarque juste et dure que vous faites. C’est inimaginable de la part d’un Céline, par exemple, qui rajouterait 50 pages torchées à la va-vite à l’un de ses romans... impensable ! Ou d’un David Lean, le réalisateur de Lawrence d’Arabie, Docteur Jivago, La fille de Ryan et La route des Indes... inimaginable qu’il torche 15 minutes de film... Lean est un immense réalisateur dont les thèmes son le désir, la gloire, la frustration, les rapports de classe et homme-femme, la violence individuelle et sociale, la mort, toujours traités avec la profondeur maximale et avec un style immense et unique.
Les artistes de classe de L.F. Céline, de David Lean, de Fritz Lang ou de Jean Vigo ont trop de chose à montrer et trop de talent pour bâcler le travail, c’est contre-nature. Mais Bertrand Blier n’a pas grand chose à dire ni à montrer, et il n’a pas de style. C’est la raison pour laquelle ses films vieillissent mal et passeront aux oubliettes.
Il y a de très grands films français sur le thème de l’innocence, du mal et de la perdition, des films immenses (Nietzsche admirait et enviait la finesse française des moralistes du XVIIe, finesse qui est toujours là), comme Au hasard Balthazar (1966) de Robert Bresson, Les Enfants du Paradis (1946) de Marcel Carné ou Un homme qui dort (1974) de Bernard Queysanne... Rien qu’avec ces trois films, si l’on veut comprendre ce que signifie se perdre ... on en a pour la vie à les voir et revoir.
Et l’on peut ajouter d’autres réalisateurs comme Henri Verneuil avec son dyptique sur la violence : La vache et le prisonnier (1959), Un singe en hiver (1962)... les pacifiques en temps de guerre, les violents en temps de paix... Le seul plan de Fernandel avec sa vache, au milieu des montagnes de l’Europe en agonie, avec le massacre à perte de vue... comme ils sont perdus, les innocents, au milieu du carnage universel... ça c’est « célinien », oui...
https://resize.programme-television...
Parce qu’il n’y a rien de « célinien » chez Bertrand Blier, ni la profondeur de la pensée, ni la conscience morale de l’artiste appliquée à son oeuvre.
@ TeddyTed
J’espère que les modérateurs laisseront passer mon commentaire puisqu’on est dans une discussion sur le cinéma français et que justement un commentaire disait que Bertrand Blier aurait écrit un roman « célinien ».
Pour moi, c’est évident que le diptyque d’Henri Verneuil de La vache et le prisonnier et d’Un singe en hiver est aussi un hommage à Céline et à son pacifisme, Verneuil et Céline étaient sur la même longeur d’onde, aucun doute.
Céline ne croyait pas aux accidents de la route, il disait qu’ils étaient pour lui suspects, que c’était des suicides déguisés, la réalisation d’un désir de mort. La scène où Belmondo joue à provoquer un accident de voiture sur le lieu même d’une gigantesque boucherie humaine, d’une journée où 17 000 hommes se sont entretués, comme si ça n’avait pas suffit une journée pareille, la nostalgie débile de Gabin du temps où ça mitraillait et bombardait et éventrait, leur nostalgie à tous les deux de la mort et de la guerre... Et à l’opposé Fernandel et sa vache, sa douceur, sa chaleur, son lait, leur innocence... perdus dans les convulsions de l’Europe en guerre, absolument étrangers à l’hécatombe, cherchant les cimes pour échapper au déluge de violence, à la montée des eaux de la violence... Henri Verneuil est célinien, oui, et Bertrand Blier ne l’est pas.
Des oeuvres d’art décrivant le mal à son paroxysme, et de grandes oeuvres, il y en a, mais Bertrand Blier n’a fait que suivre l’esprit du temps, et ça l’arrangeait bien de pouvoir déballer sa merde personnelle et collant à la tendance générale. Sa place dans l’histoire de l’art ? Je crois qu’il n’en a pas. C’est juste le fils de son père, rien de plus.
Totalement d’accord sauf pour la "virilité toxique", cette nouvelle arme de guerre psychologique anti-mâle Blanc qui viserait beaucoup plus Gabin et Ventura que les deux demi-tarlouzes névrosées incarnées par Depardieu et Dewaere.
De Blier il faut avoir vu ’Série Noir’. Dewaere y est juste sublime, Trintignant n’étant pas en reste.
Série Noire est de Alain Corneau. Très grand film.
De Blier fils, on ne peut retenir que Calmos - qu’il a par ailleurs désavoué - et Buffet Froid. Comme écrit par d’autres commentateurs ici, le reste n’est qu’un fond de soupe soixante-huitarde gerbante à souhait. La transgression pour la finalité de transgresser et d’espérer choquer, en plus d’être malsain, c’est immature.
Série noire c’est Alain Corneau.
"Série noire" n’ est pas un film de Bertrand Blier mais d’ Alain Corneau. Par contre Bernard Blier y joue dedans. Et Dewaere y est étonnant c’ est vrai.
Autant pour moi, Alain Corniaud...
Selon moi. Un bon film est un film qui a au moins le mérite de faire réfléchir, se poser des questions enfin faire marcher son bulbe quoi, même si il est dérangeant. En ce sens " les valseuses" est un bon film. Mais pas un beau film. Effectivement tout y est dérangeant malsain sale. Les deux perso principaux sont deux cons perdus pour la vie,irrécupérables,sans idées,assoiffés de cul... Peut importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse en gros, jouir sans entrave et autres conneries bien d’epoque. Le seul perso touchant pour qui on arrive à avoir de l’empathie est celui de Jeanne Moreau. Celle ci s’étant laissée aller aux idées libertaires de cette époque comprends bien (selon moi hein) qu’il n’y pas finalement de liberté sans morale et prefere se détruire à l’endroit même par lequel elle a peché. Je trouve cette scène d’une horrible beauté ( comprenne qui voudra). Notez que dans ce film ceux qui meurent sont les gens qui semblent avoir des valeurs comme la charité,la repentance ou la bienveillance. Ceux qui vivent sont des parasites primaires quasi des bêtes errantes et au mieux des idiots... Ça fait réfléchir je pense...Pour tout cela ce film est un bon film. Mais tres laid et sale..
Bertrand Blier c’est un fils de bourgeois qui fait le subversif après 68, quand c’est autorisé.
Un cinéma de gauchiste anti-france, on retrouve la figure du beauf dans Les Valseuses, la pédophilie dans Préparez vos mouchoir. Le meurtre du père dans Buffet Froid. Dans Tenue de Soirée c’est carrément l’apogée des années fric, on est au milieu des années 80 le pognon coule à fléau, c’est fini la transgression ça paye plus il faut donc en rajouter un max dans la laideur et le cynisme.
Ce qui rend ses premiers films sympathiques et parfois drôle c’est le côté un peu déjanté sur la forme, les envolés lyrique de certains de ses personnages et quelques répliques qui font mouche.
La suite de sa filmographie après Tenue de soirée c’est mauvais il en restera rien.
Un nombre pas croyable de film audacieux et intelligents furent produit par les productions Alain Sarde ce qui est décisif pour la réalisation...
Ce cinéma là est maintenant absent du paysage, alors par contraste avec les films abêtissant d’aujourd’hui, sûr qu’ils brilleront longtemps...