Oui, vous avez raison. Une part significative de nos compatriotes ne se réveillera jamais et est prête à accepter toutes les vexations et privations de liberté au nom de la sacro-sainte, incritiquable et indépassable lutte contre la terrible pandémie qui tue 0,1 % des Français. Cette frange de la population, de ce que je peux observer (ce qui n’a aucune valeur scientifique), est essentiellement composée des électeurs de Macron, de ceux de la génération des boomers qui sont prêts à sacrifier leurs enfants et petits enfants sur l’autel de leur égoïsme de génération bénie des dieux.
Trop jeunes, ou pas nés, pour avoir souffert de l’occupation, trop jeunes pour l’Algérie, trop jeunes pour l’Indochine, trop jeunes pour avoir été de ceux qui en ont bavé pour reconstruire le pays après guerre. Assez âgés cependant pour profiter du plein emploi, de la révolution sexuelle, des Trente Glorieuses, des crédits gratuits du fait de l’inflation à deux chiffres, de la retraite à 55 ou 60 ans après avoir cotisé 37,5 annuités. Et ces gens, qui ont tout eu grâce à leurs parents et grands parents, trouvent normal que leurs descendants se sacrifient pour eux, eux qui n’ont eu à se sacrifier pour personne. C’est répugnant et je pense que la détestation qu’ils suscitent est bien méritée, puisque beaucoup des membres de cette génération soixantehuitarde sont détestables.
Ceci dit, parler de "génération sacrifiée" pour les jeunes c’est aussi tomber dans une espèce d’excès de langage. Les jeunes de 1914 ou de 1939 ont été sacrifiés (ne parlons même pas des générations antérieures), ça oui. Là il ne faut tout de même pas exagérer. Nous sommes habitués à un tel niveau de confort que notre seuil de tolérance est très très bas face à l’adversité.
Mon grand-père paternel avait 20 ans en 1912. Il est donc parti faire son service militaire et est revenu chez lui en ... 1919. Alors oui, sa jeunesse à lui a véritablement été sacrifiée. Et il a été remobilisé en 1939 !