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Mort de Maurice Rajsfus, auteur de l’ouvrage Des juifs dans la Collaboration

Rescapé de la Shoah et inlassable vigie des violences policières, Maurice Rajsfus est mort samedi 13 juin à l’âge de 92 ans, a annoncé son fils Marc Plocki. Ce journaliste, historien et militant a consacré sa vie à dénoncer la répression sous toutes ses formes.

 

(...)

Le matin du 16 juillet 1942, le jeune Maurice, alors âgé de 14 ans, et sa famille sont arrêtés chez eux par deux policiers. L’un d’eux est leur voisin de palier. Ils sont victimes de la rafle du Vél d’Hiv, au cours de laquelle 13 000 juifs furent arrêtés par les forces de l’ordre françaises au service du régime nazi.

Si Maurice Rajsfus et sa sœur Jenny, 16 ans, en réchappent (un policier avait dit à sa mère que les enfants de nationalité française de 14 à 16 ans pouvaient sortir du camp où ils avaient été rassemblés avant d’être conduits à Drancy), leurs parents seront assassinés à Auschwitz.

Des années plus tard, Maurice Rajsfus expliquera :

« J’en veux profondément à la police de ce pays, plus qu’aux Allemands ; sans cette police, les nazis n’auraient pas pu faire autant de dégâts. Depuis 1942, je me sens en retrait vis-à-vis de mes compatriotes : ils ont été plutôt veules, et ça n’a pas beaucoup changé ensuite. »

À la Libération, il reprend son apprentissage en joaillerie et adhère aux Jeunesses communistes et au PCF avant d’en être exclu au prétexte d’être un « provocateur policier ». Il se rapproche alors des milieux trotskistes puis anarchistes découvrant au passage les surréalistes.

(...)

Il avait arrêté ces dernières années de recenser sur ses fiches de bristol les dérapages policiers mais continuait de suivre l’actualité et dénonçait régulièrement les violences policières. Juif, il critiquait également sans réserve la politique du gouvernement israélien et défendait la cause palestinienne.

Lire l’intégralité de l’article sur lemonde.fr

 

Les médias dominants se gardent bien d’évoquer l’ouvrage majeur de Rajsfus :
Des juifs dans la Collaboration !

 

 

Des juifs dans la Collaboration est paru en 1980. L’auteur, le journaliste devenu historien Maurice Rajsfus, est né en 1928, de parents juifs polonais, morts en déportation à Auschwitz et Maurice Rajsfus fut lui-même raflé au Vel d’Hiv alors qu’il n’était qu’adolescent (il en réchappa par miracle). L’ouvrage est préfacé par Pierre Vidal-Naquet, historien connu notamment pour ses travaux sur le génocide juif et le négationnisme, qui apporte au livre son indispensable crédit. Le livre, épuisé, n’a été ni réédité ni réimprimé depuis sa sortie.

 

Des juifs dans la Collaboration démontre notamment que de nombreux juifs ont participé activement à la déportation de leurs coreligionnaires pendant la guerre et rend caduque l’argument (dominant aujourd’hui) selon lequel l’État français est seul responsable de la déportation des juifs. Cette distinction entre d’un côté les juifs de France, et de l’autre l’Etat français (donc les Français non-juifs), distinction créée par Jacques Chirac le 16 juillet 1995 au Vel d’Hiv, n’a donc pas lieu d’être. Elle se révèle être ce qu’elle est : une nouvelle discrimination raciale, 50 ans après les faits, dans ce même Vélodrome d’Hiver. Avec, faut-il l’ajouter, l’assentiment officiel des représentants de la communauté juive, comme en 1942.

Aussi insupportable que cela puisse paraître, l’UGIF, ancêtre du CRIF (les juifs de France n’étaient pas représentés à l’échelon national auparavant), mis en place par Pétain et les nazis (l’UGIF était en relation directe avec la Gestapo), aida à constituer des listes de juifs à rafler et à déporter. Maurice Rajsfus témoigne autant qu’il relate les faits. Dans la préface, Pierre Vidal-Naquet explique très clairement que c’est parce qu’aucun historien (lui le premier) n’a voulu réaliser ce travail qu’un journaliste l’a entrepris.

Le livre, qui propose une somme impressionnante de documents d’archives, de témoignages et d’analyses, n’a jamais été réédité depuis 1980. Il n’a jamais été débattu dans les médias, par les politiques ou par la communauté juive. Et depuis qu’une bombe a explosé chez l’éditeur, EDI, l’auteur n’a plus jamais parlé de ce livre.

Seuls quelques exemplaires sont encore disponibles à l’achat. J’ai dû débourser la modique somme de 67 euros (plus de 400 francs) pour acquérir cet exemplaire. Cette situation est-elle normale pour un livre d’une telle valeur historique ? Notons par ailleurs qu’au moins deux autres livres sont sortis depuis sur la question, l’un en France en 2003, l’autre aux États-Unis en 1987 (le New York Times en a fait état). Aucun média français n’a jugé utile de chroniquer ces deux publications.

Maurice Rajsfus développe dans son livre une analyse marxiste : à ses yeux, ce sont des juifs bourgeois qui ont aidé à faire déporter des juifs pauvres. La plupart des membres de l’UGIF, pour ne pas dire la quasi-totalité, étaient en effet des notables. Son analyse ne résiste cependant pas aux faits, car de nombreux notables juifs ont également été déportés. Sans doute Rajsfus cherchait-il à éviter toute accusation en antisémitisme, même si ce marxisme dogmatique pouvait aussi correspondre à son idéologie (et, dans une large mesure, à celle de Vidal-Naquet). En fait, la distinction est plutôt à faire entre juifs français et juifs étrangers, les responsables de l’UGIF étant tous français et ayant sacrifié les juifs étrangers pour protéger les juifs français. Ce livre lève le véritable tabou qui pèse sur la participation des organisations juives de France à la déportation. L’histoire n’a pas d’idéologie. Elle se doit d’être une science au service de la vérité, et non une vérité d’État au service d’une dictature intellectuelle. Ce tabou devrait être levé, et ne peut être levé que par les premiers concernés, à savoir le CRIF.

Lire la suite de l’article sur alterinfo.net

 

À revoir : Alain Soral sur Des juifs dans la Collaboration de Maurice Rajsfus

 

 

 

Voir aussi, sur E&R :

 






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46 Commentaires

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  • #2484036

    Un honnête homme, son livre est disponible à l’achat pour 12€ en téléchargement sur Amazon Kindle..

     

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  • #2484053

    Le CRIF a été créé par Pétain ? Putain quel bordel !

    Un livre qui sera peut-être réédité ?

     

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    • Pas du tout.

      Le CRIF a été créé vers 1943 par des immigrés juifs révolutionnaires, issus du Bund et souvent communistes, pour prendre la place du Consistoire cental israélite de France dont ils estimaient qu’il ne représentait pas les juifs athées.

      Autrement dit, la conception française était que être israélite c’est une religion comme d’être catholique ou protestant, la leur était qu’être juif c’est une race.

       
  • #2484146

    J ai ce document en pdf, version numérisée téléchargée sur le net il y a quelques années. Ca doit encore se trouver.

     

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  • #2484188

    Il faut absolument que Kontre kulture réédite ce livre !

     

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  • #2484262

    « J’en veux profondément à la police de ce pays, plus qu’aux Allemands ; sans cette police, les nazis n’auraient pas pu faire autant de dégâts. Depuis 1942, je me sens en retrait vis-à-vis de mes compatriotes : ils ont été plutôt veules, et ça n’a pas beaucoup changé ensuite. »




    La France a déclaré la guerre à l’Allemagne nazie : elle a mobilisé 2,27 millions de soldats, 5 millions d’hommes en tout. Les pertes en 1940 furent de 58 829 tués au combat, 123 000 blessés, 2 000 000 de prisonniers... Quatre années d’occupation et de pillage : la France a dû payer les frais d’entretien des troupes d’occupation allemandes sur le territoire français : de 300 à 400 millions de francs par jour, des centaines de milliards en tout. Des pertes irréparables pour le patrimoine, des villes, des châteaux, des ponts, etc. La place de la France dans le monde rétrogradée... Mais... « je me sens en retrait vis-à-vis de mes compatriotes : ils ont été plutôt veules »... ce n’était pas assez... ce n’est jamais assez pour eux... et pas un mot de gratitude, jamais.

     

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    • #2484641

      Je ressens le même dénie du sacrifice des français durant "la drôle de guerre“, jamais un mot pour ceux qui sont morts l’arme à la main, toujours le vomi de la collaboration. Maître Verges avait déjà utilisé ces documents pour ramener à la raison la virulence des plaidoiries des jackubovitz & CO lors du tristement célèbre procès k. Barbie. Et ils avaient reculé...
      Peut on espérer qu’à aller aussi loin dans une guerre de sécession aux E. Unis Trump dégaine qques vérités sur le 11/09.. ?

       
    • je me fais ces réflexions par rapport a notre situation actuelle (covid , masques , gestes barrière)
      que au final : c’est l’obéissance aux autorités supérieures qui devrait etre remise en cause en tout temps . les français actuels sont-ils plus "veules" qu’a l’époque ? les expériences de Milgram devraient nous questionner sur notre libre arbitre .
      en tout cas merci à E&R d’améliorer nos connaissances afin de ne plus se faire manipuler .

       
  • #2484384

    Saluons la mémoire de cet honnête homme, c’est si rare, et souhaitons lui un bon voyage bien mérité dans les autres dimensions.

     

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  • #2484526

    Qu’en pense Kalifat ?
    Si le livre ne peut être réédité par KK, une édition pirate de l’étranger doit absolument être proposée afin de sauvegarder ce trésor de l’oubli et de la censure de nos ennemis.
    Nécecité fait loi.

     

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  • #2484723

    Vous êtes sûr ? Car on le trouve à 11€ au format kindle sur Amazon.

     

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  • #2485103

    La question est de savoir si à cette époque on connaissait le sort des déportés, des prisonniers de guerre soviétiques ou autres, et ensuite quel en fut le bilan exact.
    Pour les premiers, ma grand-mère en a caché pendant le conflit, ce n’est pas comme dans les films, ils changeaient d’endroit quotidiennement de préférence de nuit.
    Son mari était militaire de carrière mais elle avait des nouvelles de lui, des lettres. Alors que ceux qui prenaient les camions, les trains disparaissaient tous.
    Donc on ne pouvait pas feindre l’ignorance pour les contemporains.
    C’était une lutte à mort, sur le territoire national, il n’y avait plus rien à manger et les paysans vendaient leurs produits au marché noir à des prix exorbitants.

     

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    • Le simple fait de laisser supposer que le gouvernement français (on rappellera que cetait un gouvernement issu de la gauche ; radicaux, socialistes et communistes, qui setaient illustrés en defendant dreyfus quelques annees auparavant. Ce netait pas des illuminés "antisémites") ait pu savoir un projet de massacre de civils et y ait prêté secours, en insistant de leur propre chef pour devancer les demandes allemandes et inclure les enfanrs par pur vice... n’est evidemment basé sur aucune preuve , depasse l’entendement, et est donc une crapulerie. On se permet dimaginer le pire comme une hypothese d’école absolument normale. Alors peut etre que cela te fait du bien de participer a cette abjection parceque tu pense que cela rehausse ta grand mere, (et on doit la aussi te croire sur parole) mais cest juste hallucinant. Enfin cest le principe du gaullisme apres tout. Rehausser une minorité en crachant sur le reste de la population.

      Comment a ton pu descendre aussi bas ?

      "La question est de savoir si a lepoque..." non. Il ny a meme pas de question a commencer a se poser. Si on a une once de respect pour sa propre histoire on est revulsé par des accusations aussi absurdes on le fait savoir et cela s’arrête la. Tu connais le STO ? Ca a commencé en 1942. 600 000 francais ont ete déportés en allemagne en train et internés dans des camps pour y travailler de force. Il y a evidemment eu des pertes et tous ne sont pas revenus. On ne sait meme pas exactement combien sont partis, contrairement au vel dhiv. Pour voir le niveau, et cela rejoint ton attitude avec la petite question que tu te permet de poser, la cours de cassation na rien trouvé de mieux en 2011 que d’interdire lutilisation du mot " deportation" pour ces travailleurs de force. C’est une marque déposée de toute evidence et cela montre la concurrence victimaire en marche et une institution francaise sous contrôle qui ne defend meme pas la memoire de 600 000 francais...non non ils ont ete envoyés en train travailler de force, " contre leur grè ", mais attention ! ils nont pas ete déportés..si tu tinteresse a ce sujet tu verras notamment sur la fiche wiki, que le mot deportation est soigneusement évité . Et cette histoire du STO nest pas enseignée a lecole et nest pas montrée au cinema car elle remerttrait en perspective toute cette histoire de veldhiv. Savait on ce qui arrivait aux déportés ? Comment a ton osé mettre dans des trains pour lallemagne des innocents ? La sncf complice ? et patati et patata...

       
  • #2485233

    On trouve le livre assez facilement sur le réseau Emule.

     

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