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Qui est Jérémie Berrebi, conseiller "high tech" d’Emmanuel Macron ?

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Article initialement publié dans l'atelier E&R

Jérémie Berrebi était de passage à Paris fin octobre pour rencontrer Emmanuel Macron. Les deux hommes devaient discuter entre autre de l’implantation du marché du numérique français en Israël. Mais qui est ce personnage, partagé entre ses activités de venture capitalist et sa passion pour l’étude du Talmud, chez lui, en Israël ?

Jérémie Berrebi vit à Bnei Brak, dans la banlieue de Tel Aviv, considérée comme la capitale des ultra-orthodoxes en Israël, ville « aux rues bordées de cubes de béton où déambulent ces « hommes en noir » portant barbe et papillotes [1] ». Après avoir quitté la France en 2004, son pays natal, il rejoint Israël où il sera successivement très pratiquant puis ultra-religieux. L’homme mène « une vie ascétique », se levant à 4h30 pour étudier le Talmud près de trois heures, avant de travailler jusque tard le soir. Chez lui, « les murs sont couverts de volumes du Talmud et de la Mishna », et son bureau décoré du portrait du rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti Shass. Le rabbin Yossef, aujourd’hui décédé, est notoirement connu pour avoir déclaré, en 2010, « puissent nos ennemis et nos adversaires être détruits », un vœu tiré directement de la Torah, et avoir souhaité que Dieu fasse périr les Palestiniens et leur président Mahmoud Abbas [2].

Mais la vie de Jérémie Berrebi ne se résume pas qu’à sa stricte observance du Talmud. Dès 16 ans, il quitte l’école et devient journaliste pour la presse informatique. À 19 ans, il fonde sa première entreprise, Net2one, un « éditeur de revues de presse sur le Web » qu’il finira par vendre en 2004. Il a depuis créé 14 entreprises en 20 ans [3]. Mais sa plus grande réussite réside dans son association avec l’entrepreneur français Xavier Niel, un ami de longue date qui sera présent à son mariage en 2001.

En 1999, Berrebi et Niel investissent ensemble dans la start-up de jeux en ligne Biskott. Selon Jérémie Berrebi, « à l’époque, il était invisible alors que moi je passais à la télévision tous les jours. Quand il est venu à mon mariage en 2001, personne ne le connaissait ». Lorsque Jérémie s’installe en Israël en 2004, il devient le représentant d’Iliad-Free sur place, la société de Niel [4]. Xavier Niel avait l’idée de « monter un fonds d’investissement dans les start-up », et en décembre 2009, les deux amis créent Kima Ventures. Contrat de départ : 10 millions d’euros à investir dans 100 sociétés en 2 ans. Résultat : après 5 ans d’activité, Kima a investi dans « quelque 340 sociétés à travers 24 pays, essentiellement aux États-Unis et en France mais aussi au Pakistan ou en Chine ». En 2014, Berrebi a investi dans 94 start-up, soit environ une à deux par semaine.

Mais en mai 2015, Jémérie Berrebi décide de prendre son indépendance et quitte Kima Ventures [5]. Berrebi fournit maintenant ses conseils à des grands noms du Net. « Jérémie est un garçon très doué », selon le PDG de Vente-privee.com, Jacques-Antoine Granjon, qui le consulte pour ses propres investissements. Et de continuer : « Il a une connaissance spectaculaire de l’écosystème. Il sait toujours si l’idée qu’on lui présente est neuve ou pas, si elle peut marcher ou pas. »

À présent, c’est le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron lui-même, qui consulte Berrebi. En septembre dernier, les deux hommes se rencontraient en Israël pour parler de la French Tech dans la Silicon Wadi, l’équivalent israélien de la Silicon Valley. Et fin octobre, Macron recevait Berrebi pour discuter de l’implantation du numérique français en Israël. L’entrepreneur aux multiples facettes affirme : « Je ne conseille pas Emmanuel Macron, je lui donne mon avis. »

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