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Un ingénieur au chômage abat une conseillère du Pôle emploi et une DRH

La France du pétage de plombs ou la théorie des petites bulles

« "La situation est explosive, tout concourt à ce qu’il puisse y avoir des pétages de plomb", déclare sur France Bleu Drôme Ardèche une déléguée syndicale, qui travaille dans une agence Pôle Emploi de la Drôme et fait partie du syndicat Sud Emploi. » (France Info)

La théorie des petites bulles, c’est quoi ? Quand on chauffe une casserole d’eau, au début, la surface est lisse, silencieuse. Mais la chaleur fait déjà son travail. Il faut attendre pour que des petites bulles apparaissent, qui s’agglomèrent en bulles moyennes, qui deviennent alors des grosses bulles. Quand ça bout, tout déborde, explose, ça devient ingérable.

 

 

Socialement, c’est la même chose quand la direction d’un pays va trop loin, frappe trop fort au portefeuille ou au moral des administrés. mais surtout, quand les décisions sont injustes, inacceptables, vexatoires. Les résistants ont raison de dire que la bande de Matignon est là pour détruire l’esprit français, la culture française (son ministre ne sert absolument plus à rien), les traditions françaises, et au fond la vie française. Cette vie si spéciale qui fait accourir des dizaines de millions d’étrangers (avec papiers) chaque année en vacances chez nous, ce qui est humainement très bon signe. Ils viennent voir nos paysages, magnifiques, notre architecture, encore sublime malgré l’abandon du patrimoine, et le french way of life (on dit ça par opposition à l’american), fait de réjouissances gastronomiques et culturelles.

La bande du château (transformé en banque) s’attaque à ces symboles sous prétexte de protéger les gens. C’est évidemment faux, et l’hydre néolibéral avec sa casse sociale a du mal à cacher sa gueule de prédateur.

 

 

La marmite sociale

Un ingénieur au chômage a buté deux personnes, une conseillère du Pôle emploi et une DRH, celle de sa boîte précédente. Il est possible qu’il ait abattu deux autres personnes ciblées auparavant. On ne mettra pas ce pétage de plombs sur le compte de la politique sanitaire, mais tous les psychiatres de France vous le diront : le nombre de personnes qui ont développé une pathologie mentale, ou aggravé la leur, à cause des mesures de répression sanitaire, est affolant. Des individus au psychisme fragile ont basculé non pas dans la folie, mais dans la dépression : ils ne voient pas le bout du tunnel.

Si vous ajoutez à ça un grand seau de chômage de masse induit par le néolibéralisme blackrockien, vous arrivez à un cocktail socialement très dangereux. Il est possible que la révolte des Gaulois réfractaires que Philippot appelle de ses vœux, une révolte dans les normes de la démocratie (gueulantes de rue, refus d’obtempérer, manifs en jaune, poursuites de députés corrompus) se fasse autrement et ailleurs, de manière plus violente et moins contrôlable. Là où un préfet peut interdire ou réprimer violemment une manif qui contrarie le pouvoir, il ne pourra rien contre un inconnu (des services) armé qui « pète les plombs » et qui, pour une fois, n’est pas manipulé par un service de renseignement.

 

Un précédent historique ?

Le parcours meurtrier de l’ingénieur alsacien rappelle l’histoire des huit élus du conseil municipal de Nanterre abattus en 2002. C’était dans la nuit du 26 au 27 mars, un mois avant le premier tour de la présidentielle qui opposera finalement Chirac à Le Pen, avec l’insécurité déjà au cœur du débat. Maintenant qu’on écrit ça, on se rend compte que cet « attentat », en pleine campagne électorale, pourrait avoir été... Non, rien.

« À 1h11, dans le public, un homme se lève, pointe un pistolet automatique et tire. Richard Durn vise la maire, mais la manque, tuera huit adjoints et conseillers municipaux et en blessera dix-neuf avant d’être maîtrisé. Pendant son interrogatoire, le tueur s’est suicidé en se jetant dans le vide par une fenêtre, privant les familles et les survivants d’un procès. L’enquête révélera que Durn, suivi par un psychiatre, possédait trois armes de poing alors que son autorisation avait expiré. Elle mettra aussi à jour des dysfonctionnements : le médecin du tueur avait alerté les autorités, la police était venue chez lui et ne l’avait pas trouvé… (Le Parisien)

 

À qui a profité ce crime ? À personne, en apparence. Mais l’attentat « électoral » ressemble étrangement à celui survenu dix ans plus tard, en 2012, avec ce coup-ci un vrai-faux agent du renseignement, Mohammed Merah, qui finira éliminé par les forces de l’ordre au cours d’un « assaut » du RAID. L’ingénieur, lui, n’a pas été abattu par la police, qui l’a coincé en voiture.

 

Son itinéraire meurtrier était réfléchi et même « prémédité », selon le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, qui a confié l’enquête pour « assassinats » à l’antenne valentinoise de la police judiciaire de Lyon. Les motivations du suspect, elles, restent encore floues, mais sont directement « en lien avec l’emploi » pour le procureur.
Connaissait-il ses victimes ? Possible qu’il ait « reconnu » la DRH de Faun Environnement, qui travaillait déjà dans l’entreprise lorsque lui-même y a fait un passage. Sans qu’aucun conflit entre eux ne soit connu à ce stade. Quant au Pôle emploi de Valence, il y était inscrit jusqu’en 2013, sans, là encore, de lien direct connu avec la conseillère tuée. Ses cibles seraient donc symboliques. (Le Monde)

Il ne s’agit pas là d’un crime politique avec commanditaire, on n’est pas dans le terrorisme politique mais social. Et encore, on pourrait dire que cet homme a réagi – on ne prend pas sa défense – au terrorisme social surpuissant décidé par les forces oligarchiques. Cette pression, qui chauffe la marmite sociale, fait monter la température d’un cran : les doux deviennent énervés, les énervés deviennent violents, et les violents passent à l’acte, que le pouvoir ne manquera pas de qualifier de terrorisme... populiste. Car il vise au premier chef... les chefs, les symboles de l’autorité.

« Son parcours criminel est lié à sa carrière », avance une source proche de l’enquête. Et sa dérive meurtrière pourrait donc avoir commencé plus tôt que jeudi matin. Les enquêteurs travaillent en effet sur des liens potentiels avec deux autres affaires aux circonstances très similaires. Mardi soir, une femme a ainsi été retrouvée tuée par balle sur le parking d’une entreprise, à Wolfgantzen, dans le Haut-Rhin. Soit à environ 150 kilomètres de Nancy, d’où est originaire le suspect de Valence. Un peu plus tard, ce même soir, un autre homme a lui aussi été agressé à son domicile par un homme armé, à Wattwiller, toujours dans le Haut-Rhin. Or, rapportait alors la presse régionale, dont L’Alsace, les deux victimes étaient d’anciens collègues… aux ressources humaines de la même entreprise.

 

 

Leurs noms avaient été épinglés sur les réseaux sociaux en 2018, lors d’une campagne intitulée #BalanceTonDRH où ils étaient qualifiés de « mercenaires/killers » qui « ne règnent que par la terreur ». Aucun lien n’est pour le moment établi avec la vie professionnelle du suspect, mais les enquêteurs comptent sur des « résultats scientifiques » pour pouvoir rapprocher, ou non, les affaires. Selon une source policière, les résultats des expertises ADN et balistique se faisaient toujours attendre, vendredi matin, « mais le lien avec les faits d’Alsace ne fait plus guère de doute ». (Le Monde)

Il ne fait guère de doute que ce genre de fait divers risquent de se multiplier, les gens fragiles ou à la limite (d’eux-mêmes) n’ayant plus que deux choix : tourner la violence vers eux ou vers des symboles de ou du pouvoir. Le vrai terrorisme dont les médias nous rebattent les oreilles n’est ni le terrorisme islamiste ni le terrorisme d’ultradroite, tous deux chers aux nationaux-sionistes, mais le terrorisme ou, plus précisément, le contre-terrorisme social.

 

 

Bonus : le management par la peur

Qu’il s’agisse d’une société ou de la société, le management par la peur, venu des États-Unis, s’impose en France.

 

 

L’exemple édifiant de France Télécom

 

 

Emmanuel Macron, adepte du management par la peur

 

Le point limite

 






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