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Berlin émet de sérieux bémols sur le plan de relance européen

L’Allemagne estime avoir déjà rempli les exigences de l’exécutif européen en engageant 1,3% de son PIB pour relancer son économie. Berlin est farouchement opposé à une baisse de la TVA. Angela Merkel s’est dit contre "une course aux milliards" pour relancer l’économie.


L’Allemagne a une nouvelle fois joué les trouble-fête mercredi et critiqué plusieurs points du plan de relance européen présenté par la Commission. "Les ordres de grandeur proposés par la Commission sont appropriés", a certes déclaré Thomas Steg. Mais il a aussi estimé que l’Allemagne avait déjà "dépassé les attentes de l’exécutif européen". Berlin a adopté des mesures pour soutenir la conjoncture pesant au total 32 milliards d’euros, soit 1,3% du PIB, a-t-il rappelé. Soit 0,1 point de plus que l’effort demandé par Bruxelles à chaque Etat membre dans le cadre de son plan de 200 milliards d’euros. Il a par ailleurs rappelé que le gouvernement allemand comptait évaluer en janvier les effets de son programme de soutien à la conjoncture, et décider alors d’éventuelles nouvelles mesures.

Thomas Steg a aussi fait valoir que pour les mesures qu’elle veut financer avec le budget européen, la Commission devra se contenter "des fonds qui existent déjà".

Il a également rejeté en bloc tout allégement de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), que ce soit en général ou pour des secteurs spécifiques, comme la restauration ou l’hôtellerie. "C’est une mauvaise idée", a-t-il dit, alors que Bruxelles plaide pour un allégement temporaire de la TVA générale, et définitif pour les secteurs à forte intensité de main d’oeuvre. "Nous sommes résolument d’un autre avis" que la Commission à ce sujet, a insisté Thomas Steg.

Le porte-parole adjoint d’Angela Merkel a par ailleurs déclaré qu’il ne fallait pas "ramollir le Pacte de stabilité", qui limite les déficits budgétaires des Etats.

Thomas Steg a également appelé la Commission à faire encore des efforts pour alléger ses procédures réglementaires, en particulier celles concernant les soupçons d’aides publiques illégales aux entreprises. "Nous voyons encore des possibilités pour rendre les procédures plus rapides", a-t-il expliqué.
Contre "une course aux milliards"

Plus tôt dans la journée, Angela Merkel avait mis en garde les pays membres de l’Union Européenne contre une compétition effrénée de plans de relance de l’économie, en défendant les mesures adoptées par Berlin. "Nous ne devrions pas nous laisser entraîner dans une course aux milliards", avait déclaré la dirigeante conservatrice, lors de la discussion du budget 2009 au parlement. "Nous pouvons aussi de temps en temps réfléchir au fait que nous pouvons aussi faire quelque chose sans argent", comme en assouplissant les règles d’utilisation des fonds structurels européens restés inexploités, avait-elle ajouté.

En période de crise économique, Mme Merkel avait plaidé pour "une politique de la mesure", défendant les mesures de relance déjà adoptées par son gouvernement, pourtant jugées insuffisantes par beaucoup en Allemagne et à l’étranger. "L’Allemagne est absolument dans la ligne si la Commission européenne nous convie à mettre au moins 1% de notre Produit intérieur brut dans des mesures conjoncturelles", avait-elle dit.

Source : http://www.lesechos.fr