Sans surprise, les accords passés au sein de ce projet sont une continuation de la doctrine pseudo-libérale de l’OMC.
En effet, le marché transatlantique vise la déréglementation et la fin de toute possibilité de protectionnisme économique. Il ébranle les tarifs douaniers et met en œuvre ce que l’on connaît déjà au niveau européen, mais en y intégrant les États-Unis de manière progressive.
On nous parle de libéralisme économique alors qu’aucun état des lieux n’est fait du circuit monétaire. La banque centrale est un monopole de création monétaire légal acceptable et les banques à réserves fractionnaires sont toujours aussi libres avec des fonds propres pourtant ridicules (5 % en moyenne.)
Mais là n’est pas la question puisqu’il s’agit de faciliter un capitalisme américain à l’échelle européenne. Contrairement à ce que l’on peut croire, la démocratie représentative engendre une ploutocratie, qui n’est pas un libéralisme mais un tissu de lobbies et de think tanks en tout genre qui font pression à Washington ou à Bruxelles pour générer des lois en leur faveur.
Cet amas de monopoles et d’oligopoles sur les différents marchés bénéficiera en plus d’un régime politique européen de moins en moins démocratique puisque de plus en plus non élu.
Le démantèlement des services publics issu de la dette bénéficiera à ces entreprises internationales. La notion de dérèglementation est à double sens car c’est bien le protectionnisme ou le souverainisme économique qui est ici attaqué. Les lois et les multiples décrets de l’Union européenne seront en revanche beaucoup plus nombreux pour limiter la part d’autonomie et d’autoproduction des citoyens. Tout sera aux mains d’oligopoles privées qui empêcheront au maximum la propriété privée des moyens de production (terre, capital, travail).
Ainsi, le 13 mai 2013, la Cour suprême des États-Unis à permis à Monsanto d’interdire aux citoyens américains de réutiliser les graines l’année suivante sans leur accord, autrement dit sans rémunération. Il en sera de même bientôt au niveau européen de par la pression exercée dans les bureaux de Bruxelles ou grâce directement aux accords bilatéraux de ce marché transatlantique.
Ce cas est à l’avant-poste du déferlement qui s’annonce. Bientôt, ce ne seront plus des contrats de vente mais des contrats de constantes locations. Plus de propriété privée, même celle de son propre corps. La gestation pour autrui est l’exemple au plus haut niveau européen de cette volonté idéologique de déstabilisation des structures traditionnelles avant d’entamer un libre commerce de cette pratique.
Les États-Unis étant en avance une fois de plus, il ne serait pas étonnant de voir les premières « start-up » proposer leurs services en Europe. La France ne peut plus rien faire, le droit communautaire l’emporte inlassablement sur le droit français.
Cette image de Barroso et d’Obama signant l’accord est intensément symbolique. Elle est la perte progressive, certes, mais totale du pouvoir démocratique des nations et a fortiori des citoyens dans ce futur mais proche gouvernement mondial.