Egalité et Réconciliation
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Les artifices du Parti socialiste

Chacun s’accorde à penser que si le projet gouvernemental fédère les oppositions diverses, comme le démontrent les derniers sondages (Plus de 70% des Français le rejettent), il n’en reste pas moins vrai qu’ils admettent aussi que le régime des retraites a besoin d’être réformé si l’on veut sauver son système par répartition.

Préparant les échéances électorales nationales de 2012, notamment l’élection présidentielle, le PS veut se positionner dans la contestation.

Il n’hésite pas à se placer dans les cortèges de manifestants qui défilent contre le report de l’âge de départ de 60 à 62 ans et à promettre, en cas de victoire, la suppression de cette mesure.

Selon un sondage OpinionWay, et à un an des primaires de désignation du candidat socialiste dont personne ne comprend comment il est possible de les organiser, les sympathisants de gauche pensent à 65% que le Directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn est le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy.

Sa fonction actuelle lui donne une aura à laquelle les électeurs indécis ne sont pas insensibles.

Le PS coupé en deux

Mais le FMI vient de prendre position sur le projet gouvernemental relatif au régime des retraites. « Une augmentation de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite suffirait à stabiliser la part des pensions dans le PIB pour les deux prochaines décennies » peut-on lire dans un rapport rendu public récemment.

Et si les dirigeants socialistes affirment que DSK et le FMI font deux, la mayonnaise ne prend pas.

Chacun peut comprendre que DSK est totalement solidaire des rapports de l’institution qu’il préside. Mais il est utile aussi de rappeler ses déclarations du printemps dernier ; il précisait alors que « si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60″… et de conclure qu’il « ne fallait pas avoir de dogme ».

Y aurait-il des « socio-réalistes » et des « socio-démagos » au PS ? Certainement.

Le député PS Jean-Marie Le Guen, proche de Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde dimanche contre les risques, selon lui, d’une radicalisation du mouvement syndical contre la réforme des retraites, qui « ne serait pas forcément pas rendre service aux salariés ». Le vent tournerait-il ?

Mais il n’y aura, affirment-ils tous en cœur, qu’un candidat socialiste, et si c’est DSK, il faudra bien que la direction actuelle de son parti rétablisse la vérité : il n’y aura pas de retour en arrière à 60 ans.

Sauf à se renier, il pourrait y avoir cassure semble prédire néanmoins Ségolène Royale car « c’est idéologique : la retraite à 60 ans est tellement symbolique des acquis de la gauche et du mitterrandisme… » précise-t-elle dans les colonnes du Figaro tout en suggérant pour s’en sortir que les Français s’expriment par référendum, avec une question du genre : « Voulez-vous que l’âge légal de départ à la retraite soit porté à 62 ans ou maintenu à 60 ans ? ». Démagogie sans vergogne, irresponsable.

Quand on pense que le PS a privé, à la demande de Nicolas Sarkozy et en compagnie de l’UMP, les Français d’un deuxième référendum sur le projet de constitution européenne rejeté en 2005 à plus de 53%, il est évident que les promesses actuelles ne sont, comme d’habitude, que des artifices de « politicaillerie ».

En guise de conclusion, je vous propose cette citation de Frédéric Dard : « Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire, car il doit se souvenir de toutes les promesses qu’il lui faut oublier »… « et la non moins savoureuse réflexion à connotation « culinaire » de Jonathan Swift : « Comme la croûte des pâtés, les promesses sont faîtes pour être rompues ! »