Lors de la rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre du forum de l’APEC au Pérou, le président philippin Rodrigo Duterte a salué la politique de la Russie et a fustigé « l’hypocrisie » des pays occidentaux.
La première rencontre du président russe et son homologue philippin a eu lieu en marge du sommet de l’APEC, qui réunit ce week-end à Lima les 21 dirigeants de la zone Asie-Pacifique. Rodrigo Duterte y a déclaré qu’il voudrait bien que les Philippines deviennent une « partie de l’Europe ».
« En dépit de la distance, nous avons le désir de faire partie de l’Europe, particulièrement dans le domaine du commerce à travers le monde », a-t-il déclaré.
Pourtant, il a précisé que la politique de certains pays européens est remplie d’hypocrisie.
« Ces derniers temps, je vois les nations occidentales harceler les petits pays. Mais ce n’est pas tout, elles sont très hypocrites », a-t-il poursuivi.
« Ils font semblant de commencer une guerre mais eux-mêmes ils ont peur d’y participer. C’est ce qui ne va pas avec les États-Unis et les autres. Ils ont fait la guerre dans tellement de pays, au Viêt Nam, en Afghanistan et en Irak avec pour seule raison le fait qu’il y aurait eu des armes de destruction massive, et au final il n’y en avait pas », a-t-il conclu.
Peu avant de s’envoler vers le Pérou, le président philippin avait réitéré sa menace de se retirer de l’ONU, coupable, selon lui, d’avoir échoué à empêcher des guerres qui ont tué des « milliers » de femmes et d’enfants.
« Vous savez, si la Chine et la Russie décidaient de créer un nouvel ordre, je serais le premier à le rejoindre », avait-il alors déclaré.
Le sommet de l’APEC, la coopération économique pour l’Asie-Pacifique, a débuté à Lima le 18 novembre. L’un des sujet principal est le TPP (l’accord de partenariat transpacifique). Cet accord a été signé par 12 pays (États-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Viêt Nam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande) après des années de négociations, entamées en 2008. Son but est de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde. Cet accord prévoit une harmonisation des normes entre ces pays et la suppression des droits de douane, ce qui signifie que les produits américains pourront par exemple inonder les marchés asiatiques et sud-américains sans retenue.
Mais pour entrer en vigueur, l’accord doit encore être ratifié par les parlements des pays concernés. Aux États-Unis, le processus est compromis par l’arrivée au pouvoir de Donal Trump. Pendant toute sa campagne, il a fustigé les conséquences de cet accord commercial, ainsi que du TTIP.
« Les adeptes de la mondialisation ont détruit la classe ouvrière américaine et ont créé une classe moyenne en Asie », a fait savoir Steve Bannon, nouveau conseiller en stratégie du président élu, le 18 novembre à Washington.