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Trafic d’organes palestiniens : "Israël" est le seul qui confisque les cadavres

L ’article du journaliste suédois Donald Boström "Nos fils pillés de leurs organes" fait toujours parler de lui.

Évoquant l’implication de soldats israéliens dans un trafic d’organes de Palestiniens tués durant les guerres et lors de leur détention dans les prisons israéliennes, il le lie au réseau découvert aux États-Unis, impliquant plusieurs rabbins, dont le Grand rabbin de la communauté juive syrienne aux États-Unis Saul Kassin, et le fils d’un rabbin séfarade, Salomon Dwek, et surtout un résident de Brookline, un certain Levy Izhak Rosenbaum.

C’est ce dernier qui est soupçonné d’être le responsable des ramifications de ce trafic jusqu’en Israël.

Comme prévu, cet article s’est attiré les foudres de l’entité sioniste, voire par extension, de certaines voix juives de par le monde.

Après avoir en vain tenté d’interdire la publication de cet article, voire sa condamnation par le gouvernement suédois, c’est directement l’accusation traditionnelle d’antisémitisme qui a été brandie contre ce pays.

Le chef de la diplomatie Avigdor Liebermann a donné le ton. D’autres voix ont suivi. Pour sa part, le ministre de la guerre Ehud Barak a menacé de porter plainte contre le journal.

Or, le récit du journaliste suédois du quotidien Alfonbladet est bien étayé.

Il fournit dans son papier le témoignage d’un professeur de Harvard en chirurgie de transplantation, Francis Delmonici qui assure qu’il est connu dans le milieu que ce genre de trafic est exercé en Israël (comme dans d’autres régions du monde) .

Il rapporte également les récits de plusieurs familles palestiniennes, les Khaled de Naplouse, les Raed de Djénine et autres, dont les fils, des activistes œuvrant contre l’occupation, ont été tués à bout portant, et dont les cadavres ont été restitués quelques jours plus tard, disséqués.

Selon le chercheur et ancien détenu palestinien Abdelnasser Farawné, les accusations du journal suédois sont très plausibles.

"Les mécanismes d’assassinats exercés depuis des décennies sur les Palestiniens pourraient très bien avoir eu pour but ce trafic", estime –t-il lors d’un entretien accordé au journal palestinien en ligne, " Arabs 48".

Donnant comme exemple les cadavres de milliers de Palestiniens et d’Arabes, tués dans des conditions ambigües, qui n’ont jamais été restitués à leurs proches, et seraient enterrés dans les cimetières numérotés.

Farawné assure qu’Israël est la seule entité dans le monde qui adopte la politique de confiscation des cadavres des Palestiniens et des Arabes morts durant leur détention dans ses prisons, et ce depuis 1967.

Signalant que lorsqu’il se résigne à les restituer, comme ceci a eu lieu en 2008 dans le cadre d’un accord indirect avec le Hezbollah, ce sont les dépouilles des cadavres désagrégés qui sont restitués, voire leurs squelettes, de sorte que personne ne puisse rien soupçonner.

En plus, des centaines d’autres Palestiniens et Arabes sont portés disparus. Soupçonnés d’avoir été enlevés par les autorités de l’occupation, celles-ci ont sans cesse nié leur présence dans leurs centres de détention. Ceux-là aussi auraient pu faire l’objet de trafic d’organes, conclut-il.

Dernier épisode de cette affaire : l’ambassadeur israélien à Stockholm a été convoqué au ministère suédois des affaires étrangères pour régler la crise qui a éclaté entre les deux parties.

Aucune enquête n’a été ordonnée. Aucun suivi ne devrait survenir. Même les médias peinent à l’évoquer.

Il faut s’attendre à ce qu’elle soit classée, comme les nombreuses affaires similaires dont souffre le peuple palestinien.