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78,6 % de réussite au bac… et 50 % d’échec à l’université : cherchez l’erreur !

Les résultats obtenus par les 699.400 candidats qui ont passé le bac cette année ont été publiés ce jeudi [6 juillet 2017]. Avec eux, les fameuses perles que nous attendons tous, réjouissances sadiques que les correcteurs balancent sur les réseaux sociaux et qui nous font pleurer de rire quand elles devraient plutôt nous arracher des larmes de consternation.

 

Hélas, devrais-je dire, le cru de cette année n’a pas démérité, et dans tout ce qu’il m’a été donné de lire aujourd’hui, j’ai singulièrement été frappée, au-delà des contresens et autres âneries, par l’ignorance du vocabulaire de base, source d’extravagances très « Royal », ce qu’on pourrait appeler le syndrome de la « bravitude ». Jugez-en :

« Le bonheur est un sentiment d’heureusité. Chacun a la caricature de son heureusité, c’est personnel. L’heureusité est la clé du bonheur. »

« Il faut sortir de l’obscurcisme. »

« L’art est quelque chose de merveillance. »


« L’œuvre de l’art peintural est le tableau. »

« Le sujet pousse à nous réflexioner sur la notion de l’art. »

« La culture permet à l’homme de sortir de l’animalerie. »
Etc.

53.300 candidats au bac ont aujourd’hui été recalés, ce qui constitue un taux de réussite de 78,6 % au premier tour, soit 1 point de moins qu’en 2016. Sachant que 96.500 sont déjà en route pour le rattrapage, on fera sans aucun doute comme les années précédentes : du repêchage en haute mer. Cette manœuvre, nommée « harmonisation » dans les hautes sphères du ministère, et qui consiste à récupérer tout ce qui traîne entre 7 et 10 de moyenne, permettra donc d’atteindre une fois encore ces records bidon qui précipitent sur les bancs de l’université des bataillons d’adolescents qui, pour moitié, ne franchiront jamais la première année…

En 2015 (derniers chiffres communiqués par le ministère), ils étaient ainsi 46,2 % à échouer au seuil de la première année, n’allant souvent même pas au-delà du premier trimestre. Tout comme les perles qui nous font tant rire, les données sont parlantes :

« Plus d’un étudiant en licence sur quatre ne poursuit pas ses études et se réoriente pendant ou après sa première année universitaire. Pire, c’est près d’un tiers qui redouble sa première année. »

La moyenne est, aujourd’hui, de quatre années et demie pour décrocher la licence, et ce sont in fine 27,2 % des étudiants qui sortent du système universitaire sans rien. C’est 5 points de plus qu’en 2008, année où a été instauré le « réussir en licence »…

Le Premier ministre a annoncé cette semaine un projet de réforme du baccalauréat… pour 2021 ! Le mot de « sélection » étant comme un chiffon rouge au nez du taureau, on lui a trouvé un substitut : le ministre, et derrière lui les présidents d’université, souhaiterait que soient fixés des « prérequis » pour l’entrée dans le supérieur, histoire d’« enrayer la sélection par l’échec ». Des choses terribles, sans doute, comme la maîtrise des savoirs de base : lire, écrire, compter…

J’ai l’air d’exagérer, mais à peine. Et, bien sûr, les syndicats étudiants sont vent debout contre cette mesure d’élémentaire de bon sens. Jeudi matin débattaient ainsi sur RTL Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF, et Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes (Sorbonne). Et quand l’un évoque la « nécessité » d’ajuster le niveau car « la capacité d’accueil est saturée », l’autre répond sans sourciller qu’il s’agit d’« empêcher les jeunes de réussir et d’accomplir leur projet professionnel » (sic). Et lorsque le journaliste lui demande s’il est normal qu’un jeune ne sachant pas nager puisse prétendre devenir prof de sport, elle répond : « Ce n’est pas un sujet. C’est à l’université de lui donner les moyens de réussir. »

C’est absurde. Pire : c’est criminel pour les centaines de milliers de jeunes qu’on envoie sciemment au casse-pipe, mais aucun gouvernement, jusqu’ici, n’a osé braver les idéologues de l’UNEF. Lesquels sont TOUS devenus les apparatchiks du PS… Et, soyons-en sûrs, là où, dans le rejeton de ce parti moribond, Mlle Lilâ Le Bas aura elle aussi sa place au chaud.

 


 

Un exemple de la prose de Lila Le Bas, reçue par Khomri et Macron en 2016 :

 


 

Éducation ou conditionnement ?
Lire chez Kontre Kulture :

 

En lien, sur E&R :

 






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46 Commentaires

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  • La transition lycée-université est devenue la première épreuve de vie de nos post-adolescents. En effet, le BAC est un diplôme de plus en plus accessible aux personnes, qui ont un niveau scolaire fragile pour ne pas dire insuffisant. Et la multitude d’options au BAC permet de rattraper des mauvaises notes dans les matières principales. Ne pas avoir son BAC, relève de plus en plus de l’exploit individuel.
    Le manque d’encadrement et le goût à la liberté total sont de plus en plus responsable de l’échec dans le supérieur malgré une offre abondante de filières proposées aux bacheliers. En outre, les filières dans le supérieur tendent à s’adapter en partie à l’évolution du niveau général des bacheliers, en mettant en place des modules de méthodologie, français, math afin de permettre aux étudiants de rattraper une partie de leur retard scolaire.
    Au cours de ma scolarité dans le supérieur, qui a débouché sur un Master 2 Professionnel, j’ai été souvent stupéfait du niveau fragile de beaucoup d’étudiants en rédaction, structuration et élaboration des plans des dissertations ...
    Personne à mon avis, ne dénoncera le système actuel dans sa globalité vu que tout le monde est gagnant : les universités gagnent des sous par le biais d’un volume élevé d’inscriptions engendrant un certain volume de recettes collectées, les collectivités territoriales voient les étudiants comme des consommateurs de biens et de services à satisfaire en priorité afin de redynamiser le commerce local en berne et , les présidents d’université qui sont peu embêtes par les syndicats étudiants, les services de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur qui peuvent jouir sur le nombre de jeunes accédant à l’enseignement supérieur chaque année.

     

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  • J’ai eu mon bac S en 2005. J’étais un bon élève en terminale (1er en maths et physique de ma classe) en travaillant peu. J’avais très peu révisé car je savais que le bac n’était rien du tout et du coup je suis passé avec 10,02 de moyenne. Il faut dire que je n’étais bon qu’en maths et en physique aussi. Je suis ensuite parti en maths sup car je savais que j’avais besoin d’encadrement (au moins pour la 1ere année). J’ai échoué et je me suis réorienté en chimie ensuite. J’ai passé 5 ans tranquille jusqu’au master 2 et j’ai eu mon doctorat il y a 2 ans.

    Tout ça pour dire que même dévalorisé, le bac ne représente rien. J’ai reçu de sacrées tôles en LV1, LV2, SVT et philo et je ne vois pas au nom de quoi je n’aurais pas pu aller en 1ere année de maths-physique à cause de matières inutiles alors que j’avais toujours entre 15 et 18 dans les matières que j’estimais importantes pour mon avenir.

    PS : J’ai fait tous mes stages à l’étranger et la moitié de ma thèse en allemagne, je suis aujourd’hui quasiment trilingue.

     

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    • Pourquoi ?
      Parce que la prepa est supposée être une formation complète et que l’on ne doit pas être qu’un singe savant en maths mais quand même avoir un niveau de type collégien en anglais ainsi que savoir écrire français (ce qui ne semble inatteignable quand on réussit à être fort en maths) et d’avoir le courage de lire 3 livres dans une année, ce n’est pas la mer à boire. Ce sont même les choses les plus faciles de la prepa.

      Et normalement, si tu étais bon en maths physique en prepa et mauvais en anglais français, on te laissait passer en 2ème année.
      Et sinon, en ce qui concerne le concours à la fin de la deuxième année, franchement, si on a réussi à apprendre 60 chapitres de maths et 60 chapitres physique chimie en 2 ans, puisque que tu sembles très bon élève, il n’est pas très difficile, d’avoir un 14 ou 15 en anglais car à part être atteint de fortes disparités mentales, le niveau intellectuel en maths que tu as es suffisant, même pour avoir un 5 en anglais, juste pour sauver les meubles...

       
    • Ah, pardon, si vous êtes aujourd’hui trilingue, je n’avais pas vu. C’est alors un problème au niveau de l’enseignement des langues qui il est vrai tourne plus au droit de l’hommisme qu’à la révision de la grammaire.

       
  • Les perles du BAC 2017, c’est du macronisme en herbe. La pensée poussée au bout du bout, pensez printemps, y’a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, cherchez pas à comprendre ! ma pensée est trop complexe ... C’est notre projeeet !

     

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  • #1763611

    Pourquoi discuter avec l’U.N.E.F. ?

    Pourquoi leur donner la face ?

    Y vont faire grève ?

    Et alors ?

    Y z auront pas leurs exams, seront virés.

    Pourquoi vous ne rendez pas payantes les universités (quitte à mettre en place des bourses au mérite) ?

    Ce qui n’a pas de prix se gaspille....

    Il n’ y a pas de fonction "sociale" d el’armée, l’Université, la Justice.
    L’armée fait la guerre
    L’Université enseigne des savoirs
    La Justice rend des jugements.

    C’est la maladie de la république : c’est une dogmatique qui met son idéologie (et donc ses névroses) au dessus des simples réalités et des besoins les plus élémentaires.

    Cette manière de procéder n’est PAS française : quand Louis XVi a fondé l’école d’artillerie c’était pour apprendre à tirer au canon et lorsque Marie Antoinette a fondé l’école militaire c’était pour donner un métier aux enfants nobles désargentés

     

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    • "Rendre payantes les universités" :
      on dirait que vous avez découvert le pot aux roses !
      Foutre en l’air (volontairement) notre Education Nationale (l’une des meilleures au monde au 20è siècle) pour glisser au 21è siècle vers le modèle américain (aux US, les meilleures écoles/universités sont privées et très chères).

       
  • #1763613

    Ca fait quarante ans que ça empire !

    Papy Mougeot qui vous parle se souvient très bien.

    En Droit (mais c’était pareille ailleurs) :

    - La première année on était 2 000
    - La seconde année 1000
    - La troisième année 500
    - La quatrième année 250

    Alors seulement, commençaient les choses sérieuses :

    Sur les 250, en D.EA. en préparation au CAPA (diplôme des avocats) ou à l’E.N.M. (les magistrats) on en retrouvait 200 dont 125 au CAPA

    Sur les 125, rehécatombe : 80 étaient estampillés avocats "stagiaires"

    Sur les 80, après trois ans de "stage", il en restait 40

    Et sur les 40 avocats, 4 vivaient bien de leur profession, et 36 crevaient la dalle. mais enfin, ils n’étaient pas "à charge" (la structure professionnelle de la profession d’avocat est celle d’un pays en voie de (sous) développement avec une forte mortalité infantile : état "sanitaire" désastreux)

    Bilan : il aura donc Fallu 2000 étudiants pour former 40 professionnels !

    Vous avez bien lu : 2% de rentabilité sur investissement.

    En fait, les professionnels les plus chers du monde !

    Avec vos impôts.

    Et ça, c’était il y a 40 ans, et ça fait quarante ans que ça empire ....

    Vous savez ce qui se passe ?

    Les bons se cassent à l’étranger et les mauvais ou ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de faire leur valise restent.

    le nerf d ela dent qui fait mal, il est là. : on coule.

     

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  • Voilà ce qui arrive quand au nom d’un égalitarisme absurde on renonce à la méritocratie et qu’on opère un nivellement par le bas à tous les niveaux.

    Le seul "petit" problème est que ce taux d’échec à l’université n’est pour eux qu’un avant-goût de ce qui les attend dans la vie professionnelle, où la méritocratie reprend ses droits - en général (on connaît tous des cas de piston et d’injustices en la matière) et où l’égalitarisme façon Bisounours est jeté aux orties.

     

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  • "Le sujet pousse à nous réflexioner sur la notion de l’art."

    On dirait un sketch des Inconnus ...

     

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  • C’est fantabuleux : tu me diras, à force d’écouter, sur BFM, le vide du représentant de commerce virtuel devenu Président. Puis, comment ne pas sombrer en fréquentant l’école de la République Française : impossible d’en sortir vraiment indemne.

     

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  • Il faudrait surtout arrêter d’orienter systématiquement les élèves vers l’université ou les écoles en leur faisant croire que les métiers manuels sont pour les idiots, comme on le fait depuis des décennies.

    Un Français qui part à l’étranger avec un CAP Cuisine / Pâtisserie / Coiffure etc... gagnera dans un pays anglo-saxion minimum 2.5 fois ce qu’il gagnerait en France, parce qu’il aura reçu une bonne formation et que l’artisinat français est internationalement reconnu, tandis qu’un antifa avec un M2 en socio, je ne suis pas sûr qu’on se l’arrache, tout comme je ne suis pas sûr de l’apport à la société d’un type qui sort d’une école de Com ou de marketing...

     

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  • Quand une classe bourgeoise dirigeante veut préserver son pouvoir, il ne faut pas s’étonner si elle fait en sorte de creuser le fossé pour tenir écarté les prétendants qui souhaitent les remplacer.
    Qu’on se le dise les grands hommes ne sont pas forcément des génies nés, par contre ils dévoilent leur génie au fil du temps. Exemples : Charlemagne, Napoléon. Quels génies sorti de nos écoles ces 20 dernières années (voir au delà) peuvent prétendre entrer dans l’Histoire ?

     

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