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Dante et le miracle de l’amour

Le culte de Notre Dame était, à mon humble avis, ce que le catholicisme avait de plus bienfaisant. Et il est bien coupable, le concile de Vatican II, pour l’avoir dévalué sous prétexte de superstition : « Que les fidèles se souviennent qu’une véritable dévotion ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité. » (Paul VI en 1964) [1]

 

Depuis au moins le XIIe siècle, sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux, qui fit d’elle la Reine du Ciel (« Ô Notre Dame Médiatrice couronnée de douze Étoiles, revêtue du Soleil avec la lune sous Tes pas »), le culte de la Vierge Marie constituait l’essentiel de ce catholicisme charnel qu’exaltait Maurice Barrès. Il reliait en fait les hommes à un archétype universel, et ne faisait que prolonger un culte immémorial. Le Marquis de la Franquerie ne dit pas autre chose lorsqu’il énonce que « les peuplades de la Gaule, […] bien avant la naissance du Christ, avaient le culte de la Vierge, qui devait enfanter le Sauveur du monde, culte que Notre-Dame de Chartres a continué en le christianisant » (La Mission divine de la France, 1955). Il faut reconnaître, cependant, que les premiers chrétiens mentionnés dans les Actes des Apôtres (19:23-28) n’ont pas reconnu la Vierge Marie dans l’Artémis d’Éphèse, « que révèrent toute l’Asie et le monde entier ». C’est probablement parce qu’ils étaient juifs et ignoraient encore tout du culte de Marie.

Le culte de la Grande Déesse universelle est en effet, du point de vue hébraïque, une abomination. Le chapitre 44 du Livre de Jérémie l’illustre parfaitement. Le prophète est horrifié en apprenant que, parmi les Israélites exilés en Égypte, beaucoup faisaient des libations à la « Reine du Ciel ». Il les menace d’extermination s’ils persistent à irriter les narines de Yahvé avec leur encens (Yahvé n’aime que l’odeur des holocaustes). Les réfugiés ne se laissent pas impressionner et lui répondent :

« En ce qui concerne la parole que tu nous as adressée au nom de Yahvé, nous ne voulons pas t’écouter ; mais nous continuerons à faire tout ce que nous avons promis : offrir de l’encens à la Reine du Ciel et lui verser des libations, comme nous le faisions, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem : alors nous avions du pain et nous ne voyions point de malheur. Mais depuis que nous avons cessé d’offrir de l’encens à la Reine du Ciel et de lui verser des libations, nous avons manqué de tout et avons péri par l’épée et la famine. » (44,16-18)

Les historiens de la Bible identifient cette Reine du Ciel à Ashéra, dont le culte venait d’être éradiqué de Judée sous Josias. Elle était Isis pour les Égyptiens, et Ishtar pour les Mésopotamiens, qui lui adressèrent cet hymne au second millénaire avant notre ère :

« À Son aspect, la joie éclate !

Elle est majestueuse, tête couverte de joyaux :

Splendides sont Ses formes ; Ses yeux, perçants et vigilants !
C’est la déesse à qui l’on peut demander conseil.

Le sort de toutes choses, Elle le tient en mains !

De Sa contemplation naît l’allégresse,

La joie de vivre, la gloire, la chance, le succès !

Elle aime la bonne entente, l’amour mutuel, le bonheur,

Elle détient la bienveillance ! » [2]

Les Lévites avaient cette Déesse en horreur. Son culte déclenchait chez Yahvé des pulsions génocidaires. Il est donc bien évident que le culte de la Vierge Marie ne doit rien à la tradition juive. Son seul fondement scripturaire se trouve dans les Nativités de saint Matthieu et saint Luc, auxquelles ont peut ajouter la présence de Marie au pied de la croix chez saint Jean (mais il s’agit en fait de deux archétypes distincts ; le culte de Marie s’adresse à la jeune mère, plutôt qu’à la mère en deuil). La piété mariale était la dimension la moins judaïsée et la moins judaïsable du christianisme. Certes, sur le plan bassement narratif, Marie était une femme juive de Nazareth. Mais ce vernis narratif était transparent. Marie était bien la Déesse éternelle.

J’ai déjà abordé ce sujet dans deux articles (ici et ici), et j’y reviens à l’occasion de la publication par Kontre Kulture de La Divine Comédie de Dante, dans une belle édition qui invite à le lire. Car Dante est, incontestablement, un apôtre de la religion de la Dame.

Dante est un génie à plus d’un titre. Avec sa poésie, il a propulsé la langue parlée à Florence au rang de langue poétique et écrite, et en a fait l’étalon de l’italien littéraire. Son idée de base, expliquée dans De vulgari eloquentia [De l’éloquence en langue commune] (1303), le premier traité de linguistique européen, était que la langue écrite et érudite d’alors, le latin (qu’il nomme grammatica), était une langue artificielle, contractuelle, élaborée pour sauver les hommes de la confusio linguarum, mais impropre à exprimer l’âme d’un peuple (Dante ne semble pas avoir cru que les langues romanes dérivaient du latin, une idée qui ne s’imposa qu’au XIXe siècle, sous l’influence d’Émile Littré) [3].

Dante fut aussi l’un des premiers grands philosophes politiques avec son traité De Monarchia (vers 1310). Avec prudence, car il risque sa vie, il prend parti pour l’Empire dans la guerre entre les partisans du pape et ceux de l’empereur, qui avait laissé de profondes plaies en Italie du Nord. Qu’on songe à l’acharnement des papes contre Frédéric II, excommunié trois fois, dont une fois pour avoir reconquis Jérusalem sans verser une goutte de sang sarrasin. En 1267 (Dante avait deux ans), Charles d’Anjou, frère de Saint Louis et vassal du pape, avait fait décapiter Conradin, dernier prince héritier des Hohenstaufen : un geste d’une portée symbolique et sacrilège inouïe. Les Hohenstaufen avaient insufflé en Europe une vision politique, géopolitique, culturelle et scientifique immense, au point qu’ils devinrent dans le folklore allemand des personnages mythiques, immortels : on attendait qu’ils reviennent sauver le monde.

De Monarchia est une réflexion totalement innovante sur la nature du politique. On y trouve déjà une conception du corps politique comme unité organique ou communauté spirituelle dotée d’une âme propre, comme on en trouvera six siècles plus tard chez Oswald Spengler ou Francis Parker Yockey [4]. Dante émet l’idée révolutionnaire que les hommes ne sont vraiment à l’image de Dieu que dans la mesure de leur unité, qui est l’objet du politique. Car Dieu est Un, et l’unité est divine (De Monarchia I,viii,1-4). C’est, d’une certaine manière, l’acte fondateur de la philosophie politique, ou du moins de la philosophie politique idéaliste, distincte du courant réaliste que fondera plus tard Machiavel.

Avec La Divine Comédie, Dante est aussi le génie fondateur de la poésie européenne en langue romane. On a du mal aujourd’hui à mesurer ce qu’il a donné à son pays, et à l’Europe par son rayonnement. Il est à la poésie ce que Bach sera à la musique. Il a établi une fois pour toute que l’objet de l’amour du poète est une déesse, et que l’amour est une quête mystique.

La critique se demande depuis toujours si la Béatrice désincarnée que cherche à retrouver Dante dans son périple astral est une femme réelle séparée de ce monde par la mort, ou bien une Idée, voire une Déesse.

« Tu m’as montré le Ciel : C’est en suivant ta trace,
Que j’ai compris de Dieu la puissance et la grâce.

D’humble et d’esclave, un jour tu m’as fait libre et fort ;
Tu m’ouvris les sentiers qui conduisent au port…

Car que ne peux-tu pas, ô chère et sainte Dame !

Veille sur moi ; c’est peu d’avoir sauvé mon âme ;

Rends-la digne de toi, quand, du milieu des morts,

Cette âme aura quitté les vils liens du corps !... »

(Paradis, XXXI)

Dante lui-même nous invite à chercher un sens caché : « Ô ! Vous qui avez les intellects sains / Voyez la doctrine qui se cache / sous le voile de ces vers étranges. » (Enfer, IX) L’idée que la poésie de Dante contient un sens crypté est assez répandue. Luigi Valli a publié à se sujet, en 1928, un livre qui fit une grande impression sur des penseurs comme René Guénon, Julius Evola ou Henri Corbin : Il linguaggio segreto di Dante e dei Fedeli d’Amore (« Le angage secret de Dante et des Fidèles d’Amour ») [5]. Les « Fidèles d’Amour » évoqués par Dante seraient un cercle ou une fraternité de poètes, principalement florentins, unis par une conception religieuse hérétique, en même temps qu’une hostilité à la dictature de la pensée imposée par l’Église romaine. Ces poètes, écrit Valli, faisaient de leurs sentiments amoureux « une matière pour exprimer des pensées mystiques et initiatiques […] dans un langage amoureux symbolique, avec un jargon affecté ». Selon l’interprétation de Julius Evola (Métaphysique du sexe, 1934), « les différentes femmes chantées par les Fidèles d’Amour, quels que soient leurs noms, sont, il est vrai, une femme unique, image de la "Sainte Sagesse" ou de la Gnose, donc d’un principe d’illumination, de salut et de connaissance transcendante ». L’amour qu’ils glorifient n’est pas une passion sensuelle, mais une force spirituelle qui ne peut naître que dans un cœur noble, dont il révèle la vertu latente.

Evola se démarque de Guénon (L’Ésotérisme de Dante, 1925) en précisant que le langage amoureux de Dante et de ses amis n’est pas purement symbolique, mais qu’il s’agit véritablement pour eux de partir de l’amour humain pour atteindre l’essence divine. Le caractère cryptique du message de Dante ne s’explique pas par un « ésotérisme » qui lui serait inhérent, mais par son hétérodoxie radicale. Dante a été inquiété par l’Inquisition, et ne pouvait exprimer sa pensée qu’en la camouflant sous un catholicisme irréprochable. Francesco Stabili (1269-1327), proche de Dante, fut accusé par l’Inquisition de « mal parler » de la foi catholique et mourut sur le bûcher.

C’est dans un récit autobiographique intitulé Vie nouvelle (Vita Nova) [6], écrit en 1292 et alternant prose et vers, que Dante introduit pour la première fois cette « glorieuse dame de mes pensées, que beaucoup nommèrent Béatrice, ne sachant comment la nommer » (Vita Nova, II). Un jour, dit-il, Béatrice « me salua si gracieusement qu’il me sembla avoir atteint l’extrémité de la Béatitude » (Vita Nova, III). Dante fait souvent référence à ce saluto, « salutation », à comprendre au second degré comme salute, le « salut » religieux. Le salut de la « divine Béatrice » remplit chaque homme qui la voit de charité : « Et s’il arrive qu’elle lui accorde son salut / Il se sent si humble qu’il en oublie toutes les offenses » (Vita Nova, XIX).

« Ma Dame porte l’amour dans ses yeux,
De sorte que ce qu’elle regarde s’embellit.

Où elle passe chacun se tourne vers elle

Et son salut fait trembler le cœur,

De sorte que baissant son visage on pâlit,

Et on se repent de ses propres fautes.

L’orgueil et la colère s’enfuient devant elle.

Aidez-moi, Mesdames, à lui faire honneur.

Toute douceur, toute pensée modeste,

Naissent dans le cœur de celui qui l’entend parler. »

(Vita Nova, XXI)

Dans plusieurs passages, Dante indique qu’à travers chaque femme réelle, c’est Béatrice qu’il voit (idée rendue par Marcel Rieder dans son tableau de 1895, Dante et les amies de Béatrice, en vignette de cet article) :

« Celui qui voit ma Dame au milieu des autres femmes

Voit parfaitement toute beauté et toute vertu.

Celles qui vont avec elle doivent

Remercier Dieu de la grande grâce qui leur est faite.

Et sa beauté est douée d’une vertu telle

Qu’elle n’éveille aucune envie

Et qu’elle revêt les autres

De noblesse, d’amour et de foi. »

(Vita Nova, XXVII)

Dante conclut sa Vie nouvelle par l’annonce d’une œuvre à venir dans laquelle il « espère dire d’elle [Béatrice] ce qui n’a encore été dit d’aucune autre femme », avant que « mon âme puisse s’en aller contempler la gloire de sa Dame » (ch. XLIII) : c’est donc la Vie nouvelle qui donne les clefs de La Divine Comédie commencée dix ans plus tard.

Dante, ce génie aux multiples talents (sans parler de son action politique), a élevé la poésie amoureuse européenne à son plus haut sommet mystique. La poésie amoureuse serait désormais un acte de piété religieuse, l’adoration de la Déesse perçue à travers la femme aimée. Telle est la vérité supérieure du romantisme authentique, que n’a pas compris ce lourdaud de René Girard (voir mon article « Dépasser René Girard »). Beaucoup plus subtil, Denis de Rougemont a reconnu que l’amour des poètes est en réalité dirigé vers la Femme, et non vers une femme particulière (dans L’Amour et l’Occident, 1938, et dans Les Mythes de l’amour 1961).

Novalis (1772-1801) est, pour le romantisme allemand, la référence absolue. Exactement comme Dante, il adore, religieusement, une femme devenue immortelle par la mort, au nom très symbolique de Sophie.

« Un jour je répandais des larmes amères ; la douleur avait dissipé mon espérance, et j’étais seul auprès de ce tombeau sombre qui cache tout ce qui faisait la force de ma vie ; seul, comme personne ne pouvait l’être, sans appui et n’ayant plus qu’une pensée de malheur ; j’appelais du secours sans pouvoir aller ni en avant, ni en arrière, et je m’attachais avec ardeur à cet être que j’avais vu mourir. Alors des lointains bleuâtres, des lieux témoins de mon ancienne félicité, un doux rayon vint à poindre ; la pompe terrestre s’enfuit, et avec elle ma tristesse ; je m’élançai dans un monde nouveau, immense, tu descendis sur moi, inspiration de la nuit, sommeil du ciel ; la contrée s’éleva peu à peu, et sur la contrée planait mon esprit dégagé de ses liens. Le tombeau près duquel j’étais assis, m’apparut comme un nuage, et à travers ce nuage j’aperçus les traits rayonnants de ma bien-aimée. L’éternité reposait dans ses yeux, je pris ses mains, et mes larmes coulèrent en abondance. Les siècles s’en allèrent au loin comme un orage, tandis que, suspendu à son cou, je versais des pleurs délicieux. Ce fut là mon premier rêve, et depuis j’ai senti dans mon cœur une foi constante et inaltérable au ciel de nuit, et à ma bien-aimée, qui en est la lumière. »

Pour la France, c’est sans doute Gérard de Nerval (1808-1855) qui est le plus digne héritier de Dante, avec surtout son dernier récit, Aurélia, qui nous parle aussi d’une femme aimée et perdue, déifiée par la mort. Un soir, lors d’un séjour à Paris, une vision convainc le poète qu’il n’a plus qu’un seul jour à vivre. Il tombe gravement malade et ses rêves le transportent dans le monde des morts. Dans l’un d’eux lui apparaît une dame d’une beauté surhumaine :

« Elle se mit à grandir sous un clair rayon de lumière, de telle sorte que peu à peu le jardin prenait sa forme, et les parterres et les arbres devenaient les rosaces et les festons de ses vêtements ; tandis que sa figure et ses bras imprimaient leurs contours aux nuages pourprés du ciel. Je la perdais ainsi de vue à mesure qu’elle se transfigurait, car elle semblait s’évanouir dans sa propre grandeur. »

Dans cette déesse qui se confond avec la Nature, il reconnaît les traits d’Aurélia. « Ce rêve si heureux à son début me jeta dans une grande perplexité. Que signifiait-il ? Je ne le sus que plus tard. Aurélia était morte. » Ainsi Aurélia est devenue pour lui la Femme, la Déesse.

« Pendant mon sommeil, j’eus une vision merveilleuse. Il me semblait que la déesse m’apparaissait, me disant : "Je suis la même que Marie, la même que ta mère, la même aussi que sous toutes les formes tu as toujours aimée. À chacune de tes épreuves, j’ai quitté l’un des masques dont je voile mes traits, et bientôt tu me verras telle que je suis…" »

« Je reportai ma pensée à l’éternelle Isis, la mère et l’épouse sacrée ; toutes mes aspirations, toutes mes prières se confondaient dans ce nom magique, je me sentais revivre en elle, et parfois elle m’apparaissait sous la figure de la Vénus antique, parfois aussi sous les traits de la Vierge des chrétiens. »

Nous sommes bien ici dans la religion éternelle de la Dame, qui irrigue un courant poético-religieux dont la première manifestation européenne connue est la fin’ amor des troubadours, mais auquel Dante, bientôt suivi par Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375), a donné ses lettres de noblesse. Si « l’amour est le miracle de la civilisation », comme l’a écrit Stendhal [7], nul n’a plus contribué à ce miracle que Dante.

Laurent Guyénot

 

Ce monument de la littérature est disponible sur Kontre Kulture

 

Bonus : Laurent Guyénot reçoit l’édition Kontre Kulture de La Divine Comédie

Notes

[1] Patrick Buisson, La Fin d’un monde, Albin Michel, 2001, p. 245.

[2] Hymne d’Ammi-ditana de Babylone à Ishtar, traduction de Jean Bottéro, La Plus Vieille Religion : en Mésopotamie, Folio/Histoires, 1998, p. 282-285 (lu sur l’article Wikipédia « Ishtar »).

[3] Stefano Corno, « Langue originelle et langue vulgaire entre De vulgari eloquentia et Divine Comédie », La Clé des Langues, ENS de Lyon/DGESCO, septembre 2010, https://cle.ens-lyon.fr/italien/lan... ; Donatella Copinni, « Le Traité de la langue vulgaire (De vulgari eloquentia) de Dante (1303) », http://www.italie-infos.fr/pdf/Hist... ; Angelo Mazzocco, Linguistic Theories in Dante and the Humanists : Studies of Language and Intellectual History in Late Medieval and Early Renaissance Italy, E.J. Brill, 1993, p. 175, sur books.google.com

[4] Francis Parker Yockey, Imperium. La Philosophie de l’histoire et de la politique, 1948, réédité par les éditions Ars Magna.

[5] Ses travaux furent prolongés par Alfonso Ricolfi, Studi sui “Fedeli d’amore”, Soc. Anonima Dante Alighieri, 1933-1940. Au siècle précédent était paru un article Gabriele Rossetti (1832) dont on peut lire une longue recension de Étienne-Jean Délécluze, « Dante était-il hérétique ? » Revue des Deux Mondes, tome 1, 1834, p. 370-405, sur fr.wikisource.org. Lire également Philippe Guiberteau, « Dante entre l’Église et l’hérésie », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°21, déc. 1962, p. 460-489, sur www.persee.fr

[6] Accessible sur fr.wikisource.org/wiki/La_Vie_nouvelle

[7] Stendhal, De l’amour, Folio Classiques/Gallimard, 1980, p. 80.

Voir aussi, sur E&R :

 
 






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19 Commentaires

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  • #3292463
    Le 10 décembre 2023 à 16:05 par Gargan
    Dante et le miracle de l’amour

    Un tesson de poterie a été retrouvé avec l notion de « Ywhw et son Ashera », Römer l’identifiait à son épouse (vieille conférence au Collège de France)..

     

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    • #3292558
      Le Décembre 2023 à 18:47 par Colonel de Montjoie
      Dante et le miracle de l’amour

      Römer, athée notoire, aussi crédible que Finkelstein & Co. Crédibilité zéro.
      L’interprétation fallacieuse des faits ou l’herméneutique de l’enfumage... star du Collège de France et de ARTE dont on sait qui qui est aux commandes... qui qui fait pondre des reportages et des docs pour la majorité bidons avec l’argent des con con-tribuables... VS la Russie, VS Trump, VS toute idée de nation, VS la famille « en en même temps » fait h24 la promo de tout ce qui est pro-Ukraine, pro-piquouse, pro-LGBT, pro-pédophilie et j’en passe...

      J’ajoute que dans le même esprit, il y a toujours une majorité de gogos qui croient dur comme fer à la validité de la Théorie de l’Évolution. Ne croyez pas qu’on s’éloigne du sujet. Tout se tient et ceux-là le savent qui inverse la réalité jusqu’au grand retour du réel en pleine tête. Détruire le bon sens et matraquer de mensonges le bétail sous hypnose et voilà comment en moins d’un siècle on est passé à une société a peu près viable à une Idiocratie plus vraie que nature.

       
    • #3292683
      Le Décembre 2023 à 23:17 par Laurent Guyénot
      Dante et le miracle de l’amour

      @ Colonel de mon...



      Römer, athée notoire,




      On reconnaît là toute l’arrogance catholique. Celui qui ne croît en l’Histoire Sainte est-il nécessairement un athée ?

       
    • #3292861
      Le Décembre 2023 à 11:27 par Le grand ménage
      Dante et le miracle de l’amour

      En tout cas je note que nous sommes le seul endroit du monde où les gens, même chez la droite la plus pertinente du monde, crachent sur la religion de nos pères.
      Je ne pense pas que ce soit le cas chez les fiers résistants catholiques d’Irlande et je trouve ça vraiment aberrant sachant que le catholicisme a toujours été l’ennemi numéro 1 de nos persécuteurs car même moribond ils continuent à lui cracher dessus à travers leurs médias.
      De plus, c’est tirer sur une ambulance qui a les 4 pneus déjà crevés. Voilà ce qu’est devenu la France. Des gens issus du profond creuset catholique parlent de cette religion comme si elle était extérieure à leur culture. C’est dire à quel point nos ennemis ont réussi leur coup.

       
    • #3293723
      Le Décembre 2023 à 03:39 par Lérins
      Dante et le miracle de l’amour

      @Si vous me permettez une remarque, cher Le grand ménage,

      ce n’est point parce que je n’ai pas la foi, que je crache sur la religion catholique (tradi) dans laquelle j’ai été élevé : bien au contraire, je la vénère au plus haut point pour tout ce que je sais d’Elle, qui a illuminé le monde.

      Pour autant, je n’éprouve plus l’impérieuse nécessité de "croire" en quelque religion, ou divinité que ce soit, devant l’insondable mystère que nous présente L’Univers. Peut-être me reste-t-il une croyance...en La Transcendance, qui demeure inexpliquée et inexplicable. C’est la raison pour laquelle je suis toujours choqué par les discours contempteurs sur l’athéisme car je ne me range pas dans le camp des athées, pas plus que dans celui des croyants en quelque chose, ou en Quelqu’un, encore moins parmi les matérialistes.

      Bien à vous,

       
  • #3292475
    Le 10 décembre 2023 à 16:30 par Lakh7
    Dante et le miracle de l’amour

    Le culte de Marie, ou le culte de Notre Dame, ou bien encore le culte de la Reine du Ciel ( la Mère du Ciel ) symbolise et actualise la Nature de la Féminité Originelle de Dieu, ainsi que la Matriarcalité Originelle de Dieu.

     

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  • #3292547
    Le 10 décembre 2023 à 18:33 par sankara
    Dante et le miracle de l’amour

    Cher Laurent, j’apprécie fort le regard perçant que vous posez sur le judaïsme, mais je suis désolée de ne pas partager votre dévotion pour une Marie que vous identifiez à Ishtar.
    Vous remarquerez que dans les traditions anciennes il y a 2 types de femmes , les phalliques comme Lilith, Salomé ou Cléopâtre, et puis les autres, humbles et protectrices comme Marie.
    Les séductrices et les maternelles... Ces hommes amoureux des étoiles sont souvent impuissants, solitaires et sans descendance. Ils brûlent d’un amour idolâtre.
    Marie est le contraire d’une déesse. Elle accepte la condition humaine dans toute sa fragilité. Elle est fière mais sans orgueil. Elle ne convoite jamais la place de l’autre .Elle réconforte, elle inspire, elle sécurise. Elle n’est ni une prêtresse, ni une sorcière ni une fée. La bonté de Marie est infinie.
    C’est pourquoi toutes ces merveilleuses chapelles qui portent le beau nom de Notre Dame exaltent la noblesse et la douceur de la femme du peuple , et non le mirage de l’étoile inaccessible...

     

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    • #3292679
      Le Décembre 2023 à 23:13 par Laurent Guyénot
      Dante et le miracle de l’amour

      Vous êtes en train de nous faire une bizarre théorie du genre : il y aurait deux genres de femmes ? La Femme est la Femme

       
    • #3292996
      Le Décembre 2023 à 16:23 par Un ploemeurois
      Dante et le miracle de l’amour

      Je plussoie à ce que dit Laurent Guyénot.

      Dans une exégèse de Tristan et Yseult qui était passée sur France Culture en 2007, la nature unique de la Femme n’est pas divisée et celle qui permet la transition, le passage vers l’au-delà, le divin, voire la folie, si la vérité est altérée en mensonge.

      Le Morholt, est le holt de la mer. Un holt est une créature qui passe, incarnée par les porcs (ork, porcus), les marsoins (éponyme), .... qui vont vers le divin. Le sang de Morholt permet à Tristan d’obtenir les capacités de l’au-delà. A chaque fois le salut ne passe par que des intermédiaires, en l’occurence la Femme. Yseult, de l’île d’Irlande et pas de Cornouaille, peut avoir des actes pas très catholiques, le fameux lépreux. La chrétienté du 12ème siècle devait veiller au grain.

      Idem dans l’Odyssée. Ulysse doit rejoindre Pénélope, devant rester fidèle pour conserver Ithaque (!), Circée transforme les compagnons en pourceau, mais avec un phyltre et veut conserver Ulysse. Athena intervient et veille sur Ulysse, l’aide dans ses étapes.

      Dante sort de l’enfer avec Virgile, symbole de raison. Mais il n’atteindra le divin que par Béatrice.

       
  • #3292871
    Le 11 décembre 2023 à 11:50 par Broly
    Dante et le miracle de l’amour

    Bonjour Laurent croyez-vous en Dieu ?

     

    Répondre à ce message

    • #3293031
      Le Décembre 2023 à 18:01 par Laurent Guyénot
      Dante et le miracle de l’amour

      Bien sûr, rien à mes yeux ne s’explique sans le Créateur. Je crois en Dieu et en l’immortalité de l’âme, les deux piliers éternels de la religion naturelle. Quel rapport avec mon article ?

       
    • #3293169
      Le Décembre 2023 à 22:13 par Broly
      Dante et le miracle de l’amour

      Non c’était juste une question n’y voyez pas de l’hostilité...Parce que je vous vois souvent contredire la bible et ce passage sur la vierge Marie m’a fait penser que vous n’étiez pas chrétien. Mais ça me rassure de vous savoir croyant peut importe vôtre religion.( bon bah j’espère qu’on aura l’occasion de trinquer si on se croise au paradis ,même si c’est pas encore gagné pour moi lol
      Selem.

       
    • #3293484
      Le Décembre 2023 à 15:43 par Laurent Guyénot
      Dante et le miracle de l’amour

      A mes yeux, la foi en Dieu est totalement indépendante de la croyance en l’histoire sainte de la Bible. Elle se porte même beaucoup mieux sans cette histoire. Posons les choses ainsi : Les Juifs ont écrit un livre qui dit que les Juifs ont été choisis par Dieu. Faut-il croire ce qui est écrit dans ce livre ?

       
    • #3293626
      Le Décembre 2023 à 20:41 par cftc
      Dante et le miracle de l’amour

      À vous M. Guyénot
      Vous seriez, permettez cette comparaison, le miroir inversé de l’approche de M. Soral qui admet l’existence historique du Christ dont l’existence terrienne (horizontale) est racontée dans le Nouveau Testament sans lui donner une existence Surnaturelle (verticale, transcendantale)...Peut-être un héritage marxiste, il s’agit là de ma compréhension. Vous, au contraire et toujours selon ma compréhension, vous admettez la nature Surnaturelle de Dieu - peut-être que le nommer Christ est trop réducteur pour vous. Si c’est cela votre approche, il s’agit d’une approche en quelque sorte "inspirée"...ou dit autrement très personnel car pour nous Catholiques (sans arrogance aucune...), nous connaissons le Christ, Jésus, Dieu sa nature Trinitaire par les Écritures (la Parole Révélée). Il n’est donc pas étonnant que vous choquiez beaucoup de Catholiques...compris le rédacteur de ce message.
      En toute fraternité.

       
    • #3293827
      Le Décembre 2023 à 11:52 par Laurent Guyénot
      Dante et le miracle de l’amour

      @ cftc
      Mon approche est peut-être inspirée, mais elle n’a rien de très originale. L’idée du Créateur est, je crois, une évidence pour toute personne non contaminée par l’idéologie matérialiste qui tient lieu de religion d’État aujourd’hui (avec Darwin comme principal prophète, enseigné au catéchisme républicain). Et la conscience de l’Autre Monde et de ses forces spirituelles, c’est plus qu’une évidence, c’est une expérience reconnue par toutes les traditions. C’est pourquoi la notion de "religion naturelle" recouvre bien ce en quoi je me reconnais. La religion naturelle ne rejette pas la religion révélée, mais elle en est indépendante.
      Je profite d’avoir un interlocuteur posé pour vous poser une question : croyez-vous en la résurrection des corps aux derniers jours ?
      Joyeux Noël (Neu Helle en francique, paraît-il)

       
    • #3293901
      Le Décembre 2023 à 14:52 par Gégé
      Dante et le miracle de l’amour

      Bonjour,

      Je suis un lecteur assidu des travaux de M.Guyénot ainsi que tout ce qui peut me passer sous la main (sur ce sujet) et je suis assez surpris de constater que peu de pistes dites (trop vulgairement à mon sens) "matérielles" sont explorées pour expliquer de façon concrète pour ne pas dire "scientifique" ce qui s’est/se passe dans le passé.
      Je m’explique brièvement, les théories de Jean-Pierre Petit sont d’une puissance peu esquivables tant elles se reposent sur des données concrètes. Utiliser la théorie des groupes pour faire émerger des objets dans les espaces fonctionnent chez les euclidiens, puis les hermitiens etc... (génèse de son roman le Métaphysicon) Dans une série de questions/réponses, il sous-entend pour ne pas offusquer l’auditoire composée que d’universitaires que dans les plans complexes des particules émergent et pourraient expliquer...l’inexplicable (interaction dans les champs invisibles, présentiment etc...)

      Autre exemple récent qui traduit cette idée, on vient de découvrir que deux photons intriqués ont été révélés en temps réel sous la forme d’un symbole "yin-yang" qui à mon sens sous-entend qu’une connaissance "matérielle" (photon) était connue depuis des millénaires et qui se retrouve beaucoup (trop) dans le .... symbolisme !

      Enfin, je termine par les travaux extraordinaires de Pietro Buffa et Mauro Biglino qui expliquent les écritures reprises et réécrites pour expliquer notre mise en esclavage depuis longtemps...

      En gros, pourrait-on dire : il y a le Divin (la Nature, qui évidemment dépasse notre compréhension pseudo-intuitive cf. dilation du temps / effet tunnel...) et l’histoire de la Terre avec tous ces faux Dieux et leurs bouquins d’endoctrinement ?

       
    • #3294116
      Le Décembre 2023 à 07:35 par cftc
      Dante et le miracle de l’amour

      À vous M. Guyénot
      Sans aucun doute : l’oeil a comme finalité la vue, l’oreille l’oüie....et le principe de vie, ce qu’appellerait Saint Thomas d’Aquin l’âme, la vie éternelle. Je ne sais pas en revanche s’il faut parler de la résurrection des corps sauf à considérer l’âme comme un "corps", Cette ultime finalité de l’âme ne peut être reniée - elle appartient à notre nature humaine - et c’est ce que vous appelez la "religion naturelle". C’est le rôle des religions de nous ouvrir les chemins de son accession (à la vie éternelle). À ce titre la religion Chrétienne (au sens premier du Christ) est la plus belle de toute.
      Puisque vous parlez de résurrection, il est bon de rappeler que la plus belle et puissante fête Chrétienne est Pâques.
      À vous également un Joyeux Noël

       
  • #3292939
    Le 11 décembre 2023 à 14:00 par Un ploemeurois
    Dante et le miracle de l’amour

    J’ajouterais que les dévotions à Saint Anne sont nombreuses en Bretagne

    Sainte Marguerite et Sainte Catherine sont les deux des trois saints, avec Saint Michel, apparus à Jeanne d’Arc pour faire couronner le Dauphin et bouter les Anglais.

     

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  • #3293008
    Le 11 décembre 2023 à 16:42 par Paul82
    Dante et le miracle de l’amour

    "Son seul fondement scripturaire se trouve dans les Nativités de saint Matthieu et saint Luc, auxquelles ont peut ajouter la présence de Marie au pied de la croix chez saint Jean"

    Vous n’avez donc jamais lu Isaïe....

    Et aucun chrétien normalement constitué considère Marie comme une déesse !

     

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