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Formation, moralité... la Cour des comptes dénonce le business de la sécurité privée

 

 

Dans un contexte de risque terroriste, pour soulager les effectifs de police et de gendarmerie, le recours aux acteurs privé de la sécurité est de plus en plus fréquent. Mais, pointe la Cour des comptes qui remet son rapport annuel ce mercredi 7 février, le secteur est bien mal régulé, les acteurs peu formés et le service très aléatoire.

 

Oreillette, Blouson noir, position de piquet, parfois une dégaine de videur de boite de nuit. Depuis quelques années, ils sont de plus en plus présents sur l’espace public, affectés à l’entrée des grands magasins ou à des missions de filtrage ou de surveillance : les agents de sécurité. L’activité privée de sécurité, est en effet en plein essor et la Cour des comptes s’est penchée sur elle dans son rapport dévoilé ce mercredi.

Car, dénonce notamment le rapport, ce secteur est encore bien mal encadré, parfois peu fiable, avec une qualité de service aléatoire et très mal encadré par l’État qui lui confie pourtant de plus en plus de missions. LCI.fr fait le point.

 

Des agents peu formés et précaires

- Secteur en pleine croissance

Dans un contexte de hausse de la menace terroriste, de sur sollicitation des effectifs de gendarmerie et police nationale, il est de plus en plus fait appel à ces sociétés privées, pour des missions de sécurité publique ; au point que le secteur est en très forte croissance. La Cour des comptes dénombre. 10.650 sociétés privées en 2016, un chiffre en hausse continue (+8, 6%) depuis 2011. Le chiffre d’affaires du secteur est de plus de 6,6 milliards d’euros, en hausse de 10% par rapport à 2014. Au 31 décembre 2016, ces sociétés employaient 167 800 salariés, soit une augmentation de 4,5% par rapport à 2015 et de... 14,3% par rapport à 2011.

- Une main d’oeuvre peu qualifiée

Si le secteur est dynamique, la concurrence est sévère et les prix bas, particulièrement dans le domaine de la surveillance humaine. La main d’œuvre est particulièrement volatile, très peu qualifiée et mal rémunérée : 44 % des agents de sécurité exerçant une activité de surveillance perçoivent un salaire mensuel brut inférieur à 1 700 €. Une forme « d’uberisation de la profession », qui souffre, en plus, de n’avoir pas de réglementation, et peu de hiérarchie et d’encadrement. Ce qui est un obstacle à une montée en compétence du secteur, et à une meilleure qualité de servie rendue.

- Une qualité de service très variable

La qualité de service est en effet très variable, note le rapport. Ainsi, lors de l’Euro 2016 de football, une majorité des rapports des préfectures fait état de dysfonctionnements divers : insuffisante qualité des palpations de sécurité à l’entrée des stades et des « fan zones », agents dépourvus d’autorisation professionnelle, ou encore nombre d’agents privés de sécurité présents inférieur au nombre fixé contractuellement. Cette faible qualité de service s’explique aussi par le fait que les autorités publiques ont tendance à retenir les sociétés les moins-disantes lors des appels de concurrence.

 

 

De plus en plus présents pour nous contrôler

- Un poids de plus en plus important

Ces sociétés ont donc un poids de plus en plus important dans la sécurité publique. Que ce soit en termes de chiffre d’affaires : les donneurs d’ordre venant du public représentent 26% du chiffre d’affaires du secteur. Mais aussi en terme d’effectifs : en 2016, les effectifs de l’État (police, gendarmerie, réservistes, sentinelle) comptent 281 523 personnes ; les collectivités locales avec les polices municipales alignent 21 938 personnes ; et les effectifs de la sécurité privée sont 167 800 salariés. Soit l’équivalent de plus de la moitié (55%) de ceux des forces de sécurité publique. Les acteurs privés sont donc devenus un acteur à part entière de la sécurité intérieure. Il devient donc important, estime la Cour des comptes, de coordonner toutes ces activités.

- Un champ d’action de plus en plus large

Le champ d’intervention des sociétés privées de sécurité est de plus en plus large, et peut les amener à être associées, dans certaines circonstances, à l’exercice de missions de sécurité publique. L’État externalise ainsi à des sociétés privées de sécurité des missions de surveillance et de garde statique de bâtiments publics. Mais les agents privés de sécurité peuvent aussi être associés, à un dispositif de sécurisation de sites ouverts au public lors d’événements sportifs, culturels, commerciaux ou récréatifs. Des missions qui permettent d’alléger les tâches de filtrage et de surveillance des forces de sécurité publique et leur permettent de se recentrer, en théorie, sur leur cœur de mission.

La loi du 28 février relative à la sécurité publique autorise ainsi le port d’arme pour certains agents sur certains sites bien définis, ou la loi du loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme rend possible de recourir à des agents privés de sécurité pour assister les officiers de police judiciaire, à l’intérieur de certains périmètres, pour assurer la sécurité d’un lieu ou d’un événement exposé à un risque d’actes de terrorisme.

- Cela permet de libérer des effectifs de l’Etat... mais pas tant que ça

Le rapport estime ainsi que l’externalisation de certains services a permis de redéployer près de 600 policiers et gendarmes en 10 ans. « Entre 1998 et 2008, près de 24 % des missions de garde statique assurées par la police nationale ont ainsi pu leur être retirées », indique encore la Cour des comptes.

 

Mais une sélection et un contrôle défaillant pour ces agents

[...]

La Cour note particulièrement une « appréciation trop indulgente de la moralité » pour les dossier étudiés. Ainsi, certains délits ne sont ainsi pas jugés incompatibles avec les activités de sécurité, comme les délits routiers, l’usage illicite et la détention de stupéfiants, les violences conjugales, l’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion, escroquerie, ou encore l’abus de confiance.

[...]

- Pas de vraie formation

De même, la vérification de l’aptitude professionnelle des demandeurs de titres est « purement formelle et documentaire » : le CNAPS se contente d’un certificat d’aptitude professionnelle ou d’une attestation de formation professionnelle.

Lire l’article entier sur lci.fr

 

Le marché de la sécurité privée d’après une étude de l’INSEE (2016) :

 

Le marché de la peur, un épisode de Cash investigation (2015) :

Sur la sécurité publique et son enjeu très politique,
lire chez Kontre Kulture

 

La tension (in)sécuritaire, sur E&R :

 






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19 Commentaires

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  • Depuis l’énorme coup d’état du 11/9 (houuuu ! la complotiste !!!!) l’occident embarque le monde entier vers un totalitarisme qui ne se dissimule même plus.

    L’invention du "terrorisme" comme phénomène hirsute, omniprésent, invisible et dévastateur a permis l’instauration d’un régime sécuritaire qui relève clairement d’une dictature globalisée. Hasard des événements violents massifs ? Oui et non. Frapper un grand coup (11/9), créer une sidération mondiale voulue (lire ou relire "La Stratégie du Choc" de Noami. Klein), remplacer partout progressivement les armée d’état et la police civile par des équipes privées composées partout d’émigrés en mal d’emploi.

    Faire en sorte que les pauvres sans emploi, côté hommes, deviennent en partie les surveillants de leurs propres frères et soeurs. Mettre en place habilement une surveillance mutuelle basée sur l’entretien d’une peur irrationnelle.

    Bien sûr, faire payer tout ça par les masses figées par cette peur qu’on leur vend par tous les moyens :
    - infos mensongères et surinterprétées via écran et médias officiels en tout genre
    - films mensongers et superlatifs sur des sujets boursoufflés et volontairement effrayants
    - discours sécuritaires quotidiens avec images montées qu’on fait circuler sur la toile,
    - psychologisation de tout événement et orientation notoire des interprétations des faits divers.

    Tout cela s’appelle Etat Global Totalitaire. Et il faut croire que ça fait jouir les masses puisqu’elles constatent, se plaignent mais ne bougent toujours pas leurs fesses.

    On sait tous comment tout ça finira.

     

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    • Rien à ajouter si ce n’est que ce discours est avantageux pour certains qui l’acreditent pour mieux diaboliser l’Islam... si on m’avait dit il y a 10 ans qu’on installerait en France un délire collectif si massif et grossier je crois que je ne l’aurait pas cru.

      C’est vrai que la méfiance et le mépris mutuel n’était pas assez grand dans notre société, encore fallait-il en faire "un marché".

       
  • C’est vraiment se foutre de la gueule du monde.
    Pas de formation ?
    N’importe quoi, la plupart des boites demandes CQP/Aps/SSIP pour être agent de sécurité.
    La plupart des formations dure presque 2 mois, et faut débourser entre 2000 et 3000 euros, suivant comment les centres de formations sont voleurs ou pas.

    En plus, comme le dit l’article, c’est valable que 4 ans ou il faut des remises à jours.

    Perso je trouve ça super chiant d’être obligé de débourser régulièrement pour ça.
    Et de voir la formation-raquet obligatoire et à rallonge pour tout un tas de boulot qu’auparavant on pouvait faire tranquillement.

    Si l’employeur exige plus de "formation", c’est lui que ça regarde, mais cela ne devrait pas être imposé à tout le monde.
    Les seuls bénéficiaires sont les centre de formations sponsorisés par les régions... y a un paquet de magouilles politique derrière tout ça.

    La meilleure "formation" à la base c’est un cerveau et le terrain. Et la formation ne donne ni l’un ni l’autre.
    C’est l’entretien d’embauche et la période d’essai qui permettent de s’en rendre compte.

    Devoir sortir presque 3000 euros pour travailler, ensuite être payé 1500/mois, moralité on en a pour 2 ans à la rembourser en tentant d’économiser chaque mois. (car se la faire financer devient de plus en plus ardu)

    Vous allez voir qu’à la suite de ce genre d’article foireux, la durée de formation va encore augmenter pour y foutre du vent, et le tarif aussi...
    Magouilles magouilles...

     

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    • De quoi ? Vous devez payer les recyclage ?? Et puis quoi encore ?

      Je fus agent de sécurité dans la fin des années 90. Aujourd’hui chauffeur routier. Nous avons aussi un recyclage tous les 5 ans et qui dure 1 semaine. Mais celui-ci est à la charge de l’employeur !
      La dégradation des conditions de travail des ADS est consternante...

       
    • Non, je me suis mal exprimé. J’aurai dû écrire "je trouverai ça super chiant de..." les recyclages sont à la charge de l’employeur, mais imaginez si vous avez arrêté l’activité entre deux emplois, vous êtes passé de date : il faudrait repayer la formation ? ( je ne le sais pas).

      Quoiqu’il en soit la formation a un coût bien trop important pour des personnes la plupart du temps sans emploi et/ou sans revenu (sinon, pas besoin de la faire, cette formation, pour gagner de l’argent).
      Or on rend cette formation obligatoire pour eux maintenant (contrairement à ce que dis l’article. J’ai beau scruté les annonces d’emploi, j’en trouve pas qui ne demande pas la carte pro ). Donc faut bien payer pour bosser, et de plus en plus.

       
    • @ laboulette
      Je ne voudrais rien vous cacher, mais le recyclage comme vous dites des chauffeurs routiers qui durent 1 semaine tous les cinq ans , faudrait que cela serve à quelque chose, et je peux vous dire que cela ne sert à rien qu’à pomper un peu plus les entreprises de transports et à engraisser les autos-écoles .C’est d’une connerie à dormir debout

       
    • on te le décompte sur ton capital formation c’est la baise à tous les étages pour travailler à 9,90e de l’heure même pour passer la serpière les femmes de ménages sont mieux payées que nous , moi une fois on m’a décompté sur mon salaire 2h de formation obligatoire habilitation électrique j’ai démissionné direct mais ça m’a jamais été remboursé , les tribunaux de prud’hom faut même pas essayer c’est des vendus

       
    • Le problème de la montée continue des boite de sécu privée, en plus, s’ajoute d’une à l’obligation aux organisateurs d’assurer la sécurité...même pour une brocante maintenant, alors imaginez.

      Soit il fait appel aux bonnes âmes, soit il se déleste et fait appel à une boite qui prendra en charge en faisant un devis.
      Seulement le devis il sera débattu, avec d’autres prestataires pour aller au plus bas...

      Autre versant, les charges sur les personnels et agréments pour la boîte, au final très peu de marges..

      La formation, terriblement chère, pour une rémunération,....hum...ben oui forcément avec un devis au plus bas, comment permettre un salaire horaire haut et les primes diverses les accompagnants.
      Sans penser que...oui équipement, aïe cher aussi l’équipement de protection individuel dans un cadre règlementé...et son renouvellement.
      Et assurances...

      Et souvent également une nouvelle boîte qui se créé, ce sont deux ou trois anciens agents qui en avaient marre d’être appelés par ci par là pour des missions et qui se disent "stop on créé notre boutique ensemble et là on aura un temps plein, on développera notre business"...

      Sauf que confronté à la même concurrence ils cassent aussi les prix pour ne pas couler, ils ne peuvent pas travailler 24h/24 donc font appel à d’autres agents , à la même sauce à laquelle ils ont été mangés.

      La formation d’agent n’est pas accessible à tous, tant par le prix que par les compétences que cela sollicite, incendie, secours, gestion de crise, intervention, administratif, législation, coordination, précision des informations...

      Mais le bémol que je leur met (et oui), au même titre que les forces de l’ordre, beaucoup d’agents de sécurité, parfois abusent de leur position ; jouent sur l’effet psychologique de leur fonction (sécurité) et se prennent pour des gendarmes par des actes, questions, ou remarques qui ne sont pas de leurs compétences propres.

      En quoi cela regarde un agent de sécurité pourquoi je suis dans une galerie marchande pour aller au guichet automatique et non en ville ?...O_O
      "je dois savoir c’est question de sécurité"...hum...J’admet, le vigile en question ne devait pas être connecté à tout les étages

       
    • Je suis d’accord avec vous c’est un peu n’importe quoi leurs arguments, la discipline est déjà suffisamment réglementée comme cela, en fait je pense que c’est un prétexte pour s’immiscer davantage dans les sociétés privées, l’état veut tout contrôler, privé pour les autres mais pas pour l’état.

       
  • la Cour des comptes dénonce le business de la sécurité privée

    Ils ont fait de grandes études pour découvrir cela . Mais pour les sociétés privées qui vont nous contrôler sur les routes, qu’est-ce qu’elle en dit la cour des comptes ,c’est pour que la sécurité privée prenne l’air ? Ils sont tous normaux, à la cour des comptes, ou c’est naturel .

     

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  • La Cour des Comptes va donc demander a l’Etat d’embaucher 120 000 migrants ou allogenes avec casiers pour remedier a la derive securitaire privee.

     

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  • Passez le permis de chasse !

     

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  • Pour rappel : ces agents de sécurité n’étant pas assermentés donc n’appartenant pas aux service de police n’ont pas autorité légale pour fouiller un individu.

     

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  • Alors là permettez moi de pas être d’accord avec cet article , je suis ADS , dans la sécurité privée ont est blindé de diplômes , c’est obligatoire de posséder un SST secouriste sauveteur du travail , CQP certificat qualification professionnelle d’agent de sécurité , HoBoV habilitation électrique et carte professionnelle délivrée par le CNAPS le tout à remettre à jour trés régulièrement , c’est surtout au niveau du salaire que c’est sous payé , pour vous dire on est au coef 130 a 9.90e de l’heure c’est juste inadmissible et les prestations c’est des 12h dans la tronche du matin au soir , quand tu rentres à la maison t’as pas envis de niker ta meuf je te garanti tu tombe raide dans le lit mort de fatigue jusqu’au lendemain... faites l’essai de marcher durant 12h vous allez voir l’effet kiscool de sa mè** ...

     

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  • Comme Vidocq, ancien bagnard, était devenu un excellent chef de la Sureté, les anciens voyous doivent faire d’excellents agents de sécurité, connaissants tous les trucs des malfrats .

     

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  • J’ai été agent de sécurité incendie et avant cela ADS, le tout pendant 10 ans. On aura beau parler de rallongement des formations au final ce sont les futurs agents qui paient.
    Au boulot, nous étions surexploités, sous payés et mal considérés(il est vrai que sur ce dernier point, l’embauche de "collègues" comprenant difficilement le Français et le parlant avec encore plus de difficulté n’arrange pas les choses).
    , sans parler du "soutien" indéfectible de la hiérarchie qui se carapatait dans son bureau dès que cela sentait le roussi. Au total, pour tout bénéfices ? Un salaire de misère et des lombaires en compote.
    Et ce n’est pas fini, la plupart des boites chez qui j’ai travaillé (5 en 10 ans) avaient toutes des patrons qui "ouvertement" se définissaient comme des nationalistes fanatiques. (La bonne blague)

    Si vous avez entre 20 et 30 ans et que vous voulez un métier qui bouge et qui valorise, un bon conseil : entrez dans l’Armée, dans la Gendarmerie ou la Police. (ce n’est pas tellement mieux payé mais vous aurez proportionnellement moins de risques de vous faire "poignarder" par des "collègues"(dont certains seraient passibles des assises)

     

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  • Savez-vous qu’a Londres, au depart Eurostar, c’est desormais le personnel de chez Mitie qui verifie les passeports vers la France. Si vous connaissez cette entreprise, elle sevit egalement a Roissy chez les bagagistes et l’entretien.

     

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