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Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

« Nous, à chaque fois qu’on voit des policiers, des collègues se faire massacrer, parce que c’est un massacre, sur Paris ou autre, quand on voit des collègues au sol qui se font lyncher, nous on est presque autant blessés qu’eux, moi des fois j’avais des larmes aux yeux quand je regardais les infos, j’avais vraiment les armes aux yeux... »

 

Ce policier résume bien, avec son lapsus des « armes aux yeux », la problématique qui agite la France depuis 14 mois maintenant. Les forces de l’ordre, qui sont payées pour assurer l’ordre public, assurent désormais un ordre politique en tant que protecteurs d’un régime honni par une majorité de Français, ce qui ne veut pas dire que les macronistes doivent être lynchés, notamment par les foules en colère depuis le 17 novembre 2018, des foules qui ont été attaquées en premier par les réformes néolibérales d’un pouvoir qui se dit encore démocratique, et qui est bien le seul à le dire.

 

 

Mais la surdité – et la morgue – du pouvoir devant les appels d’une partie du peuple en souffrance n’a fait qu’envenimer les choses : les manifestations ont augmenté en violence, et la répression n’a pas fait dans le détail. On ne reviendra pas ici sur la liste des blessés graves du côté des manifestants et sur la répression féroce de la « justice » à leur encontre.
On comprend donc le sentiment corporatiste des policiers du reportage, mais à part quelques provocateurs, il n’est pas de Gilets jaunes qui ont voulu « massacrer » les policiers.

Au contraire, dès le début, les GJ ont appelé les policiers à manifester à leurs côtés, puisque les conditions socio-économiques des deux camps, si l’on peut dire, sont identiques face au néolibéralisme destructeur ! Les policiers eux-mêmes ont manifesté leur colère le 2 octobre 2019 (trois jours avant un attentat meurtrier à la préfecture de Paris...) pour dire leur ras-le-bol devant leurs conditions de travail qui, on le sait, sont lamentables depuis des décennies. Le flic est aussi mal considéré par le pouvoir, visible ou profond, que le Gilet jaune. Ce sont deux portions d’un peuple en souffrance, qui devraient objectivement ne pas se taper dessus. Oui mais voilà, on sépare pour gouverner, les ordres sont les ordres, et la police est devenue l’auxiliaire d’une politique de dégradation sociale.

Pourtant, certains policiers sont conscients de la politisation de leur arme, arme étant comprise comme corporation :

« Vous croyez que je suis entré dans la police pour me battre contre la population ? Moi, je suis rentré dans la police pour arrêter des truands, pour arrêter des bandits, des voleurs et certainement pas pour me battre contre monsieur Tout-le-monde dans la rue. Et la maintenant on a passé un cap, on se prend des mortiers, des pierres par des gens qui ne sont pas des délinquants. Et qui le deviennent en faisant cet acte-là ! On prend des pierres par nos voisins, c’est ahurissant, et ça, ça nous marque forcément. On finit même par s’engueuler entre guillemets quelquefois avec des propres membres de notre famille qui sont pas d’accord avec nous, qui ont des idées politiques différentes... En fait on se rend compte que toutes les personnes sensées qui ont compris que c’était repris par des groupes d’extrêmes, extrémistes, récupérés, on s’est rendu bien compte que tous ceux-là ont quitté le navire en fait. Et ceux qui restent maintenant, malgré leur discours, en fait ils veulent en découdre avec nous et c’est tout, maintenant c’est de la contestation bête et méchante. »

Ce qu’oublie de dire ce policier pourtant lucide, c’est que le pouvoir macronien a tout fait pour envenimer les choses et provoquer une montée des radicalités, que ce soit chez les policiers, qui ont tabassé sauvagement des manifestants complètement inoffensifs, et chez les manifestants, dont les appels à la justice sociale n’ont jamais été entendus par un pouvoir plus totalitaire que démocratique, dans ses réformes destructrices et dans sa réponse ignoble à la souffrance sociale. L’idée du couple Macron-Philippe étant évidemment de montrer la violence des contestataires, assimilés aux plus radicaux d’entre eux, pour couper le grand public apeuré des revendications sociales légitimes qui scandaient les premières mobilisations. Le ventre bourgeois de la France, ou la classe moyenne supérieure, a donc suivi Macron et sa police dans sa stratégie de peur et de répression. Le résultat est une cassure de la nation, qu’on voit jusque dans le corps des policiers, qui doutent quand même, il ne faut pas se le cacher : ils se demandent avec anxiété jusqu’où cette politique barbare va les entraîner. Loin du peuple, trop loin du peuple.

 

Pour mémoire

 

 

La séquence politico-terroriste, sur E&R :

 






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84 Commentaires

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  • #2378385
    Le 1er février 2020 à 21:25 par Job
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    pompier vs policier. Bagarre de rue.

    https://www.youtube.com/watch?v=i9Z...

    On en est là...

     

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  • #2378421
    Le 1er février 2020 à 22:20 par Aiguiseur de guillotines
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Le monsieur de la police "s’exprime"...
    C’etait l’année dèrnière qu’il fallait "s’exprimer" con ! Quand le mouvement des GJ a commencait avec toutes les violences policières que l’on connait. C’est à ce moment là qu’il fallait l’ouvrir. Je vais pas pleurer sur leur sort à ces traitres à képi.

     

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    • #2379132
      Le Février 2020 à 21:50 par alderic-dit-le-microbe
      Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

      Le flic est l’assurance et la protection des plus gros voleurs qui pillent, pervertissent et détruisent les nations.

      Ce sont des miliciens, et ils l’ont toujours été.

      Qu’il ne viennent pas chialer maintenant que la technologie les a placé en situation de sursitaire.

      Ça fait plus de 70 ans que ces traîtres saccagent le pays. Il fallait bien s’attendre un jour à un retour de bâton.

       
  • #2378517
    Le 2 février 2020 à 02:10 par Lupus
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    La bonne conscience policière du gentil contre le méchant, c’est bien pratique pour pouvoir dormir la nuit...
    "Nous on est la pour arrêter les voleurs... et avec les manifs, on ne peut plus aller dans les cités " MDR, 1500 bagnoles cramées la nuit du réveillon...
    Parce que pour la police, les voleurs c’est là qu’ils sont et pas ailleurs... ceux qui volent les acquis sociaux, les services publics, les savoirs faire, le patrimoine français et les libertés fondamentales, eux on les appelle les Institutions, et on les défend...
    C’est vrai qu’au début du mouvement on entendait " la police avec nous ", malheureusement, avec le casque, ils n’ont pas entendu...
    Après il y a eu les éborgnés, les mutilés et tous les blessés alors on n’a plus entendu "la police avec nous" ... Comme ils avaient choisi leur camp et qu’ils ont pris les armes contre le peuple, maintenant on entend plutôt : "Macron nous fait la guerre et sa police aussi ", c’est pas très flatteur mais c’est du vécu...
    Arrêtez de vous voir beaux et arrêtez de prendre des mines sérieuses pour exposer vos arguments de gamins devant vos pizzas, livrées par un des nouveaux esclaves de la belle société que vous défendez......

     

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  • #2378559
    Le 2 février 2020 à 06:43 par PAS
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Ça fait penser aux gens qui s’indignent contre la vie chère mais qui veulent que leur enfant travaille bien à l’école pour finir docteur, à la banque ou dans l’assurance... mdr. Mais la contradiction n’empêche personne de dormir, c’est même une source de bonne humeur. Allez vite à l’apéro pour rire comme une burne toute les trente secondes.

     

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  • #2378609
    Le 2 février 2020 à 09:05 par yul
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Ce matin, intrusion des FdO dans une église à Toulouse pour déloger des GJ...
    Aucun respect de rien bande d’enculés !
    On s’occupera des chiens d’abord, des maîtres ensuite...

     

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  • #2378650
    Le 2 février 2020 à 11:26 par Dentri
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Bonjour,

    "Milice nationale bonjour".

     

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  • #2378660
    Le 2 février 2020 à 11:43 par julot
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Petit fils de gendarme mobile catholique pratiquant, ayant été mobilisé au Tchad, à Djibouti et en Algérie à l’époque de la guerre, j’ai toujours eu de l’admiration pour les forces de l’ordre.
    Il y a un "mais" de taille dans cette période d’insurrection où la lutte verticale est troqué par une lutte horizontale mortifère qui oppose le peuple à ceux qui sont censés les protéger.
    L’esprit de corps dans lequel baigne les individus est un avantage et un inconvénient. Lorsque l’État déraille, il est extrêmement compliqué pour un soldat de contredire voir de désobéir à des ordres heurtant sa morale. Surtout lorsque la hiérarchie elle même est gangrené par l’esprit républicain d’essence maçonnique ayant changer profondément la nature de l’esprit de corps des unités en question.
    Je ne parle même pas des différences menant à de véritable guerre de service entre les corps constitués dont l’historique et la nature rend la cohésion presque impossible.
    Mon grand père en a fait les frais lors de sa carrière et a souvent été en confrontation avec sa hiérarchie lorsque les ordres allaient à l’encontre de ses convictions profondes.
    Résultat on lui faisait faire les tâches les plus pénible en l’envoyant sur les points les plus chauds, ralentissant une carrière en dent de scie qui lui aura permis quand même de finir adjudant 5 ans avant la retraite.
    En l’absence d’un pouvoir politique digne de l’abnégation de ses hommes, mon grand père me disait toujours qu’il est du devoir du soldat, agent... de prendre le parti du plus démunis (en l’occurrence le peuple). La charité catholique l’ayant fortement imprégnée sans doute, il ne pouvait se résoudre à la répression systématique.
    Pas étonnant que le personnel de cette trempe a été persécuté et in fine remplacé par des écervelés qui sont à l’image de cette société d’individus inconséquent et sans honneur.
    Les gilets jaunes se sont retrouvé en première ligne de cette guerre psychologique orchestrée par l’élite aux manettes, opposant deux clans dans une guerre fratricide puérile.
    J’en appelle aux membres des forces de l’ordre de faire sécession comme ont tenté de le faire les gilets jaunes au lieu de pleurer sur leur sort. Le temps n’est plus à la lutte du tous contre tous mais d’une convergence.
    On ne peut compter sur les partis, les syndicats, la hiérarchie traîtresse pour cela !

     

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  • #2378763
    Le 2 février 2020 à 13:57 par Keuf you
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Si tu es entré dans la police pour arrêter des truands, démissionne ! Ai les couilles de vivre en civil (attention la police est une structure civile militarisée par l’élite). Tu te vends aux élites pour un salaire, une retraite et quelques privilèges que tu n’as pas dans le civil, le tout pour exercer un pouvoir malsain sur tes semblables. Alors lucide ou pas, tant que tu agis de la sorte, c’est classé.

     

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  • #2378905
    Le 2 février 2020 à 17:12 par richard
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    @Fabien
    Je suis de votre avis, pour en avoir fait les frais il y a pas longtemps. Depuis "l’ère" sarkosy, le travail des fonctionnaires de police consistent à allumer quiconque à le malheur d’oublier sa ceinture par ex : ( 3 points en moins et 135 euros d’amende ) si ça c’est pas du racket alors je n’y connais rien et je ne parle pas des radars ! Comme si ils se préoccupaient de notre vis pour nous infliger de telles amendes. Il fut un temps ou ils étaient moins vaches ( sans de jeu de mots ) plus tolérants etc...
    "La police, c’est un refuge pour les alcooliques qu’on n’a pas voulu à la SNCF et aux PTT." Coluche

     

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  • #2378908
    Le 2 février 2020 à 17:18 par CHRISTINE
    Les policiers entre le chien néolibéral et l’os du peuple

    Le peuple français se comporte comme un drogué en manque !
    L’argent ne coule plus à flot !
    Il faut bien payer les années de shoot !
    Du coup ils emmerdent les travailleurs du quotidien et pas l’oligarchie qui ne les voit même pas !
    Apprenez la sobriété et la simplicité.
    Cessez cette violence stérile, qui engendre une réponse plus violente.....

     

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    • #2379306

      Je ne me souviens pas avoir vu un jour de l’argent couler à flots, du moins jusqu’en bas. En diminuant le nombre d’arrosés, on ne risque pas d’aller vers une compréhension quelconque.

       
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