Les crimes imputés aux cartels de la drogue au Mexique ont fait plus de 7.000 morts en 2010 et près de 25.000 depuis l’arrivée au pouvoir en décembre 2006 du président Felipe Calderon qui a déclaré la guerre aux trafiquants, selon le ministre mexicain de la Justice.

Ce chiffre sans précédent de morts dues à la guerre des cartels de la drogue au Mexique s’explique par la "pression permanente de l’Etat" sur les cartels, a estimé le ministre, Arturo Chavez, qui est aussi le Procureur général du pays. Le bilan détaillé par le ministre devant la presse, "au moins 7.048 morts" cette année et 24.826 depuis décembre 2006, regroupe les victimes des règlements de comptes entre les cartels qui se disputent le contrôle du trafic de drogue, et de leurs affrontements avec la police et l’armée.

La pression gouvernementale, avec le déploiement d’environ 50.000 militaires en renfort de la police dans tout le pays, "ne se manifestait pas auparavant", avant fin 2006, et les organisations criminelles y répondent depuis de manière de plus en plus violente, a expliqué M. Chavez. Le ministre a écarté le terme de "terrorisme" en évoquant une attaque qui avait fait trois morts, dont deux policiers, et au moins 16 blessés jeudi soir à Ciudad Juarez, la ville du Mexique où se produisent le plus de meutres liés à la drogue, à la frontière des Etats-Unis, principal marché de la cocaïne.

Des inconnus avaient employé des explosifs et lancé une voiture contre des véhicules de police, et les médias mexicains ont largement fait leurs titres sur "un attentat à la voiture piégée. Nous n’avons pas la moindre preuve dans le pays d’activités de narco-terrorisme, tel qu’il s’est pratiqué dans d’autres pays", a affirmé M. Chavez, sans pour autant confirmer si une voiture piégée avait servi ou non dans l’attaque à Ciudad Juarez.