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Le gouvernement devra "patienter" sur le dossier des armes du Hezbollah

Novembre 2009Source : LeMonde.fr

Le chef du Hezbollah chiite, Hassan Nasrallah, a affirmé mercredi 11 novembre que son parti allait coopérer avec le nouveau gouvernement libanais, mais invité aussi ce dernier à "patienter" avant de s’attaquer aux "grands dossiers", en référence à l’épineuse question de son arsenal.

"Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir en vue de la réussite de ce gouvernement (...), nous sommes sincères sur le plan de la coopération", a-t-il affirmé lors d’un discours retransmis sur grand écran devant des centaines de partisans à l’occasion de la journée des martyrs du mouvement chiite.

Mais, a-t-il ajouté, "j’appelle [le gouvernement] à patienter avant de mettre à l’ordre du jour les grands dossiers pour ne pas aller d’une crise à une autre". Il faisait référence à l’arsenal de son mouvement, principal point de litige entre la minorité parlementaire menée par le Hezbollah et la majorité du premier ministre, Saad Hariri, qui a formé lundi un gouvernement d’union après cinq mois de négociations difficiles entre les deux camps. Le Hezbollah a obtenu deux portefeuilles au sein du nouveau cabinet.

Mardi, le chef d’état-major israélien, le général Gaby Ashkenazi, a affirmé que le Hezbollah possédait des "dizaines de milliers de roquettes" pouvant atteindre les grandes villes de l’Etat hébreu. "Si nous ouvrons ces grands dossiers, nous allons vers un problème", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah estime nécessaire de conserver son arsenal pour protéger le pays contre une éventuelle attaque israélienne. La majorité l’accuse non seulement de faire le jeu de l’Iran et de la Syrie et insiste pour que l’Etat ait le monopole des armes et des décisions de guerre et de paix, mais également d’avoir utilisé ses armes contre des Libanais en mai 2008, lorsqu’une crise de plus d’un an et demi entre les deux camps a débouché sur des heurts sanglants dans le pays et un coup de force du Hezbollah à Beyrouth. Le chef du Hezbollah a indiqué que son mouvement "était prêt à discuter de tout autour de la table du dialogue national" entamé en 2006 entre les deux camps et axé sur l’arsenal du Parti de Dieu.

Il a également appelé à un "rapprochement" entre Ryad et Téhéran pour faire face aux problèmes dans la région, en référence notamment au conflit au Yémen entre le gouvernement de Sanaa, appuyé par Ryad, et la rébellion chiite, accusée par le Yémen d’être soutenue par l’Iran. "Il doit y avoir une coopération entre ces deux grands puissants pays. La région a besoin d’un pompier pour éteindre les incendies (...) et, dans le nord du Yémen, il y a un grand incendie."

Le chef du Hezbollah a par ailleurs écarté l’éventualité d’une nouvelle guerre israélienne contre le Liban, tout en affirmant que son mouvement était prêt à y faire face. "Envoyez autant que vous voulez de troupes ; nous les détruirons et nous tuerons vos officiers et vos soldats", a-t-il assuré, qualifiant les récentes déclarations israéliennes de "guerre psychologique".

En juillet-août 2006, l’Etat hébreu a mené contre le Hezbollah une guerre de trente-quatre jours sans parvenir à le neutraliser. Le conflit, déclenché après l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière, a fait plus de mille deux cents morts, en majorité des civils, du côté libanais, et cent soixante morts du côté israélien, pour la plupart des militaires.