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vers une percée électorale des ultra-sionistes en Israel ?

Février 2009Source : google.com

Israël : l’ultranationaliste Abigdor Lieberman pourrait créer la surprise

JERUSALEM — L’ultranationaliste Avigdor Lieberman pourrait réaliser une percée aux élections législatives de mardi prochain en Israël et devenir le "faiseur de roi" du prochain gouvernement.

Sa cible principale : les Arabes israéliens, qu’il présente comme une menace potentielle pour l’Etat hébreu.

"Sans loyauté, il n’y a pas de citoyenneté" : le slogan du leader d’Israel Beitenou (Israël notre maison) s’étale sur ses affiches électorales. Son parti apparaît en troisième position, devant le Parti travailliste, dans de récents sondages.

Ce qui signifie que les deux principaux candidats au poste de Premier ministre, Benyamin Nétanyahou et Tzipi Livni, pourraient être contraints de composer avec Lieberman pour former une coalition après le scrutin.

Originaire de l’ex-Union soviétique, le leader ultranationaliste défend une proposition controversée de redécoupage des frontières israéliennes destinée à exclure des zones à fortes populations arabes du pays pour les placer sous tutelle palestinienne.

Les Arabes qui resteraient en Israël seraient contraints de signer un serment de fidélité envers l’Etat juif, tout refus entraînant l’interdiction de voter ou de se présenter à un mandat électif. Les Arabes représentent environ 20% des sept millions de citoyens d’Israël, et une dizaine siègent à la Knesset.

Natif de Moldavie, Lieberman, qui parle encore avec un fort accent russe, semble indifférent aux accusations de racisme. Il évoque le refus des Arabes israéliens de servir dans l’armée et les contacts de leurs députés avec des ennemis d’Israël dans le monde arabe.

"Israël est confronté à une double attaque terroriste, de l’intérieur et de l’extérieur", a-t-il affirmé lors d’une conférence sur la sécurité lundi. "Et le terrorisme de l’intérieur est toujours plus dangereux que celui de l’extérieur."

La rhétorique dure de Lieberman rencontre un large écho. La guerre contre le Hamas dans la Bande de Gaza "a polarisé les opinions", explique Yitzhak Katz, un sondeur de l’institut Maagar Mohot. Le leader d’Israel Beitenou "a des réponses simples, manichéennes", qui répondent "à une sorte de besoin", ajoute-t-il.

"Nous avons besoin de quelqu’un comme lui face aux Arabes", déclare Itzik Shimon, 45 ans, un épicier de Jérusalem. "Nous sommes trop gentils avec eux." De leur côté, les détracteurs de Lieberman le présentent comme un homme dangereux. "Quelle est la différence entre son parti et les partis fascistes en Europe ?", demande l’ancien député de gauche Yossi Sarid. "C’est le même message, la même technique, consistant à exploiter les mêmes peurs."

Ahmad Tibi, un député arabe israélien, va plus loin. Il estime que la communauté internationale devrait boycotter Israël si Lieberman accède au pouvoir, à l’instar de ce qui s’était passé lorsque le leader d’extrême droite Jorg Haider avait intégré le gouvernement en Autriche.

"Haider était un raciste opposé aux immigrés qui incitait à la xénophobie. Ici, nous avons un immigré raciste qui se bat contre des habitants natifs de cette terre. C’est une forme de racisme encore pire", s’indigne M. Tibi.

Ancien videur de bar, Lieberman, 50 ans, a migré en Israël en 1978. Il est devenu un membre actif du Likoud (droite), s’attirant une réputation d’homme de l’ombre influent. En 1996, il est apparu comme l’artisan de la courte victoire de Nétanyahou face à Shimon Pérès aux législatives. Il est devenu le secrétaire général de Nétanyahou, un poste où il a gagné le surnom de "PDG du pays".

Lieberman, qui vit dans une colonie juive de Cisjordanie, a finalement quitté le Likoud pour se faire élire à la Knesset en 1999 à la tête d’Israel Beitenou, un parti qu’il a fondé pour représenter le million d’Israéliens originaires de l’ex-URSS.

La formation ultranationaliste a commencé avec quatre sièges, avant de voir le nombre de ses députés passer à 11 aux législatives de 2006. Et les sondages lui en promettent jusqu’à 18 la semaine prochaine, le soutien au parti dépassant largement désormais le cadre de la communauté des immigrés de l’ancien bloc soviétique.

Une enquête pour fraude visant Lieberman ne semble pas avoir réduit sa popularité. Ces dernières années, il a été régulièrement à l’origine de controverses, comme lorsqu’il a appelé à bombarder les stations-service, banques et centres commerciaux palestiniens. L’an dernier, il avait lancé que le président égyptien Hosni Moubarak pouvait "aller au diable".

Lieberman a aussi appelé à exécuter les députés arabes israéliens qui rencontrent des dirigeants du Hamas. Et il a dirigé une récente campagne visant à empêcher les partis arabes de participer aux élections, une mesure à laquelle s’est opposée la Cour suprême israélienne.

Plus de 20.000 Israéliens soutiennent sa nouvelle croisade pour créer un serment de fidélité à l’Etat juif. "Les Arabes ont tous les droits, mais ils n’ont aucun droit sur la terre d’Israël", affirme Lieberman.