Egalité et Réconciliation
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Analyse de la situation en Syrie

par Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE

Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (AR29), le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d’une conférence retranscrite ci-dessous.

Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.

Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».

En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.

En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.

Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.

La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.

Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.

Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.

Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.

Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.

Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…

Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.

Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.

Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles.

Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.

Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.

Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.

Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.

Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.

Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.

Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.

Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.

Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.

Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.

Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.

Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.

Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose - pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.

Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.

Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.

Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.

Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.

Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.

Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.

De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.

À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.

 






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  • #192157
    Le 26 juillet 2012 à 09:42 par vincentdamiens
    Analyse de la situation en Syrie

    Après avoir lu ça, je serais prêt à parier que l’on refera la guerre dans 10 ans aux pays susnommés parce-que les régimes en place ne sont toujours pas ceux escomptés.

     

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  • #192176
    Le 26 juillet 2012 à 10:33 par san real
    Analyse de la situation en Syrie

    enfin un regard lucide et informé

     

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  • #192190
    Le 26 juillet 2012 à 11:22 par cd
    Analyse de la situation en Syrie

    ...."face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.."

    il est bien gentil mais la barbarie ce sont les etats unis avec tous ces massacres (vietnam,bombe atomique,irak ,afghanistan etc ) donc qu’il arrete de raconter n’importe quoi ...
    les alaouites sont minoritaires et doivent se conformer à la majorité qu’elle soit laic ,islamiste etc
    c’est le reveil islamique point barre ..

     

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    • #192289
      Le Juillet 2012 à 15:23 par joseph
      Analyse de la situation en Syrie

      la première partie est très intéressante, la seconde un peu moins !
      qui a le plus bombardé, tué, atomisé depuis 60 ans ? et ceux-là, que dire de leur conception des droits de l’homme ? mais après tout, c’est vrai qu’il ne faut pas regarder la Syrie avec des yeux de Chimène ; elle a elle aussi de gros défauts...ce qui intéressant, c’est la réaction des syriens, lesquels dans leur large majorité, préfèrent à tout prendre leur "dictature" à la dictature salafiste promise par l’Empire...

       
    • #192316
      Le Juillet 2012 à 16:28 par Bulug
      Analyse de la situation en Syrie

      Il est vrai que les états-unis font subir leurs lois à tout le monde et sans pitié, pour autant, je ne crois pas du tout à un réveil de l’islam mais plutôt une nouvelle inquisition islamique à venir par des pseudos religieux fous. Je pense que l’islam n’a pas besoin de réveil puisque le coran est un rappel pour les musulmans et tout le monde à priori, il est hors du temps et n’a donc pas de début ni de fin. Seuls ceux qui veulent se servir de l’islam pour arriver à leur fin s’autorise à penser que l’ère de l’islam est arrivé. Il a toujours été présent.

       
    • #192461
      Le Juillet 2012 à 22:39 par Amine
      Analyse de la situation en Syrie

      Pourquoi les Alaouites devrait se conformer à une religion qui n’est pas la leur ? de même pour les Chrétiens ? Druzes ?

      Doit je en déduire, que les arabes Israéliens doivent se conformer à la majorité juives ?
      Ton réveil islamique, les non musulmans d’orient n’en veulent. Je suis chrétiens franco-libanais, et comme les alouites personnes ne nous imposera jamais rien.
      C’est tout le problème du scrutin majoritaire, qui comme en Afrique, et dans certains pays arabes, ou l’appartenance communautaire et religieuse prédominent, devient la dictature de la majorité.

       
    • #192838
      Le Juillet 2012 à 16:59 par fkt1
      Analyse de la situation en Syrie

      Permettez moi, votre commentaire est un peu simpliste ... vous n’avez donc pas compris la teneur de l’article ?

       
  • #192241
    Le 26 juillet 2012 à 13:32 par Roche
    Analyse de la situation en Syrie

    Et pendant ce temps là, les medias désinformateurs nous annoncent pour la énième fois la chute imminente du regime de Bachar...

     

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  • #192300
    Le 26 juillet 2012 à 15:36 par sahabas
    Analyse de la situation en Syrie

    L’auteur est trop partial et pas très sérieux.

    Déjà, il part du paradigme opposition sunnite/alaouite. Or, si vraiment c’est le cas, je serai tenté de lui dire : les sunnites, 75 % de la population, ne sont pas légitimes à gouverner le pays ? Quel peuple s’accommoderait, sur cette planète, d’être gouverné par une minorité ?

    La réalité est toute autre. De nombreux sunnites sont aux cotés de Bashar, la majorité des députés sont sunnites, la grande majorité des présidents de région, beaucoup de cadres militaires. Non Monsieur Chouet ce n’est pas les pauvres alaouites qui "doivent se défendre" sous peine d’etre massacrés par les sunnites.

    D’autre part, et voilà qui dévoile bien le personnage : il fait le parallèle entre les juifs d’Israel, "dos à la mer face aux barbares" et les alaouites face aux barbares sunnites. En clair, cet individu est clairement dans la propagande d’opposition chiite / sunnite, exactement comme certaines monarchies du golfe. Il est leur miroir et ce n’est pas avec ce genre d’analyse que la Syrie sortira de cette situation.

    Car si vraiment les sunnites étaient tous contre Bashar, je peux vous dire que 75 % de la population qui se soulève gagnerait rapidement.

    Enfin, il peut dire ce qu’il veut : les mouvements islamiques (je ne parle pas des pétromonarchies) ont la sympathie des peuples musulmans, c’est un fait, et ce n’est pas les libéraux socio laique machin qui risquent de gagner la moindre élection, car ils sont des produits de l’étranger.

     

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    • #192363
      Le Juillet 2012 à 18:36 par vandangeon
      Analyse de la situation en Syrie

      Je partage l’ avis de Sahabas à propos de cet article certes brillant et bien écrit mais qui présente plusieurs points plus que discutables : Tout dabord la critique générale que fait l’ auteur de l’ article vis à vis de l’ attitude occidentale en général et de l’ attitude française en particulier : Il semblerait que l’ auteur de l’ article qualifie cette attitude de "déraisonnable" ou incohérente" . Pour ma part je crois qu’ elle très cohérente : Elle consiste à s’ appuyer sur la seule force " militaire " "locale" capable de renverser le régime syrien non pas parce qu’ il est alaouite ( de ce point de vue Sahabas a bien raison de rappeler que nombre de sunnites participent à ce pouvoir ,ce qui effrite quelque peu la logique de cet article) , non pas parce qu’ il est violent ou antidémocratique ( le soutien occidental aux pétromonarchies du golfe en témoigne) , non pas parce qu’ il tire sur des manifestants pacifiques ( on a vu ces derniers temps de quoi étaient capables ces" manifestants pacifiques" ).... mais surtout parce que la Syrie des El Assad n’ a jamais manqué au soutien du peuple palestinien et à l’ opposition à Israel( au contraire des pétromonarchies) . Donc, El assad est devenu tout comme Kadhafi et le président iranien l’ homme à abattre et comme le dit T . Meyssan son sort a été fixé à Camp David au début des années 2000 ! .... L’ absence de cet éclairage dans cet article dont le brio peut faire illusion et en tromper plus d’un accrédite la suspicion de sioniste dont l’ auteur est qualifié par nombre d’ autres commentaires

       
    • #192450
      Le Juillet 2012 à 22:23 par Amine
      Analyse de la situation en Syrie

      En tant que Libanais, donc voisin, je peux te dire que les sunnites, la majorité est contre Bashar. Ce qui répond à ta question, quel peuple s’accommoderait d’être gouverné par une minorité ? aucun, c’est pourquoi les sunnites se révoltent.
      Les frères musulmans sont aussi des produits de l’étrangers (du golf arabe).
      Bien sur que les alaouites jouent leur survie/présence en Syrie. Regarde à Tripoli au Liban, la situation est explosive entre les alaouites, et les sunnites.
      Les mouvements islamiques ont la sympathie des peuples musulmans c’est sur, mais ils sont aussi la terreur des minorités religieuses.
      L’opposition Chiite/Sunnite n’est pas qu’une propagande, c’est le grand malheur du liban, et de la syrie, la communauté prime sur le lien national.

       
    • #192452
      Le Juillet 2012 à 22:26 par Amine
      Analyse de la situation en Syrie

      @Vandangeon les palestiniens de Syrie, participent aux actions contre le régime syrien.

       
    • #192639
      Le Juillet 2012 à 07:18 par fernandel
      Analyse de la situation en Syrie

      "... je peux vous dire que 75 % de la population qui se soulève gagnerait rapidement."
      Et sur quoi vous basez-vous pour "pouvoir nous le dire" ?
      Avez-vous jamais vu un peuple se soulever en majorité ? Toutes les révolutions ont, à ma connaissance, été le fait de minorités dirigées en sous-main par des riches et puissants intéressés à destituer le régime en place pour leur propre avantage. Demandez donc aux Franc Maçons, ils se vantent eux-mêmes d’avoir fomenté la révolution française comme d’avoir pour antenne islamique les Frères Musulmans.
      Ensuite, les minorités sont, partout dans le monde musulman lorsqu’il est dirigé par des islamistes, traitées en inférieures parce que c’est ainsi que le coran l’ordonne : ils seront protégés mais devront payer leur refus de se soumettre par des brimades et humiliations diverses et ne pourront pas occuper certains postes.
      Par analogie, ils sont traités comme le sont les goyim dans les pays dominés par les Juifs.
      La montée des islamistes s’est immédiatement fait sentir pour les coptes égyptiens.
      Ce que je comprends c’est qu’à votre avis l’islam doit dominer partout et les autres doivent se soumettre puisque c’est LA vérité.
      Et comme ce n’est pas LA vérité mais la vôtre, il ne faut pas vous étonner que certains cherchent à se protéger, comme il ne faut pas qu’Israël s’étonne que les Palestiniens ripostent.

       
    • #192759
      Le Juillet 2012 à 13:55 par sahabas
      Analyse de la situation en Syrie

      Fernandel justement ! C’est ce que je dis : les sunnites ne se soulèvent pas en majorité contre Assad, contrairement à ce qu’affirme Chouet.

      Non l’Islam ne traite pas les autres en inférieur. Ne croyez ce que vous lisez sur les sites islamophobes. En revanche, certains régimes à travers le monde, islamique ou non, maltraitent leurs minorités. Il fait pas bon etre sunnite en Iran, il fait pas bon etre musulmans en Birmanie...il faisait pas bon etre kurde ou chiite sous Sadam le laic, Noirs aux USA etc etc... La majorité est toujours tentée d’abuser de sa position.

      Votre comparaison avec les goym est totalement absurde et sans fondement, et témoigne de votre méconnaissance du sujet.

      Où avez vous lu que j’ai dit que l’Islam doit dominer partout ? Je dis simplement que la majorité du peuple d’un pays a le droit de gouverner. Vous seriez content que la France soit gouvernée, de A à Z, par l’Islam et les musulmans ? Certainement pas, vous diriez que c’est une abomination ! Et donc c’est normal pour vous que 10 % des syriens, alaouites, dirigent 75 % des sunnites ? Je rappelle aussi qu’au Liban, il y a 70 % de musulmans et que le pays est gouverné par un chrétien. Aucun pays occidental n’accepterai l’inverse alors arretez vos leçons de droit de l’hommisme et de "respect des minorités".

      La réalité syrienne est bien plus complexe, et je crois qu’une partie des anti-impérialistes ont sombré dans la logique en miroir des néocons : ils pensent que ce sont les méchants sunnites qui oppriment les gentils chiites. La réalité n’est pas celle-là car de nombreux sunnites combattent les milices financées par les pétromonarchies et l’Occident.

       
    • #192841
      Le Juillet 2012 à 17:03 par fkt1
      Analyse de la situation en Syrie

      C’est tres etonnant cette reaction ! Vous connaissez les methodes des mouvements islamiques ? (Bien qu’il y ait des differences entre mouvements bien sur). Je vous conseille de regarder cela de bien pres, cela n’a rien a avoir avec la grandeur de l’Islam, c’est politique et totalement totalitaire, et nous savons qui finance cela. C’est un retour en arriere immense pour l’Islam ...

       
    • #193397
      Le Juillet 2012 à 16:22 par vandangeon
      Analyse de la situation en Syrie

      Amine ,certains palestiniens de Syrie participent à l’ action contre Bachar El Assad ....et cela ne veut pas dire que bachar el Assad ne soutient pas le peuple palestinien dans sa lutte .... Preuve en est que la Syrie acceuille 500 000 palestiniens ! Dont certains ont tant de reconnaissance qu’ ils cherchent à en renverser le régime

       
  • #192345
    Le 26 juillet 2012 à 17:58 par seber
    Analyse de la situation en Syrie

    La lecture de l’article puis des commentaires confirme ma première impression, mi-figue, mi-raisin.
    Monsieur Chouet, dont je ne remet pas en causes les connaissances, louvoie avec talent, ménage la chèvre et le choux dans un enrobage de vérité pour le moins brillant.
    Il utilise des expressions contradictoires, semble vouloir (trop ?) ménager les susceptibilités en le cachant derrière sa réelle connaissance du sujet.
    Au final, tout ça pour dire ce que "tout le monde" (les initiés et les gens pas encore lobotomisés) sait déjà ou dont on se doute par simple intuition ou déduction.
    Pas besoin d’avoir passer sa vie en Syrie pour comprendre tout çà. Les arguments d’autorité m’exaspèrent, surtout quand on évite des pans entiers de l’analyse. Théatre d’ombres.
    Un ancien de la DGSE....reste un ancien de la DGSE et on ne l’a pas mis dehors à coup de pompes dans le c... comme Aymeric Chauprade, dont étrangement, il ne fait que suivre les analyses à retardement en les remaniant à sa sauce...
    L’un fait des conférences officielles en étant un invité de marque, les autres font des conférences dans des bistrots ou des vidéos sur Internet...
    Ca me dérange.

     

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  • #192349
    Le 26 juillet 2012 à 18:04 par ER
    Analyse de la situation en Syrie

    Je suis très déçu que ER publie ce genre d’article totalement partial.

    Ce monsieur est connu pour son art de la manipulation,pour son sionisme et pour sa haine contre les Frères musulmans(qu’on soit d’accord ou pas avec les FM n’est pas la question) qu’il compare à Hitler et aux nazis !

    Bref,on ne peut pas accorder beaucoup de bénéfice à ce genre de personnage !

    Un lecteur assidu d’ER.

     

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  • #192355
    Le 26 juillet 2012 à 18:14 par Said
    Analyse de la situation en Syrie

    Bonjour a tous,
    Ceci rejoint précisément les dires et explications de cheikh imran husein , a savoir : mise au pouvoir des pseudos islamistes finances par les pays wahabosionistes pour faire croire a une menace et un danger pour l’entité sioniste, qui déclenchera des guerres contre ses pays pour parachever son plan ( le grand Israel qui s’etend du nile a l’euphrate ).
    Je n’ai pas de mal a croire "ghani" sur le fair que cet ancien responsable de la DGSE soit sioniste, car avec ces explications ils préparent en quelque sorte l’opinion sur la dangerosité de ces pays pour légitimer une futur attaque de l’entite sioniste.

     

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  • #192400
    Le 26 juillet 2012 à 19:53 par SpiritusRector
    Analyse de la situation en Syrie

    Cet homme semble éclairé, sioniste ou non, pour moi aucune différence, un bon conseil me viendrait de mon pire ennemi que je le prendrait quand même...

     

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    • #192624
      Le Juillet 2012 à 06:23 par seber
      Analyse de la situation en Syrie

      tu devrais relire environ cinq cents fois ton commentaire....Les bras m’en tombent, que je ne peux pas en écrire d’avantage.

       
    • #192688
      Le Juillet 2012 à 11:15 par aie !
      Analyse de la situation en Syrie

      un "pire ennemi" ne peut donner de "bon conseil". Ou alors ça peut sembler un bon conseil mais par la suite ça s’avère etre un piège...
      Donnez un exemple historique de bon conseil donné par un pire ennemi ?
      Mis a part la defaite à la bataille de Crecy, "messieurs les anglais tirez les premiers" j’en vois pas...

       
    • #193130
      Le Juillet 2012 à 01:32 par SpiritusRector
      Analyse de la situation en Syrie

      Le manipulateur avisé mélange habilement mensonges et vérités afin de brouiller les pistes sur ses intentions et intérêts. Ou ceux de la faction pour laquelle il travaille. Il n’empêche qu’une analyse juste et fondée (comme celle-ci semble l’être à mes yeux) peut servir n’importe quel camp, celui qui prend conscience le premier de la véracité de certains faits peut s’en servir...Ici les impérialistes on négligés les avis de types comme celui-ci, qui s’il est affilié à Israël (ce que semblait dire l’auteur d’un commentaire) n’en reste pas moins un observateur neutre pour le coup. Il suffit de lire son article pour voir qu’il est tout sauf aligné, même si il est loin de placer une auréole sur la tête d’Al-Assad...

      Quand au cas du conseil, je m’explique : Tout ennemi ou adversaire qui parvient à vous mettre en échec peut être amené à commettre le "péché d’orgueil". Il vous crachera au visage la faille qu’il à utilisée chez vous avec un air supérieur de donneur de leçons...
      Si à votre tour vous ne commettez pas ce "péché d’orgueil" et que vous accepter de travailler sur votre faille réelle plutôt que de vous apitoyer sur votre Ego blessé, vous connaissez maintenant une de ses faiblesses (l’orgueil) vous avez pris conscience de la votre "grâce à lui" et vous savez qu’il ne faudra pas commettre la même erreur que lui quand la situation sera inversée...Ayant eu ce raisonnement serein vous êtes touché mais pas terrassé et votre confiance s’en voit rehaussée. Vous serez bientôt en mesure de surmonter et de vaincre grâce au conseil de l’ennemi...

      Celui qui veut vaincre doit être prêt à tout investir dans la bataille...Si vous prévoyez déjà de sauver honneur, famille, votre vie, celle de vos proches, vos illusions, vos petits plaisirs et le reste...Bornez vous à des encouragements car pour le reste c’est mal engagé... Celui qui se ferait passer pour une victime du régime dictatorial Syrien pour aller pleurer dans les bras du CFR, gagner leur confiance et placer une bombe au milieu des vieillards sanguinaires et séniles qui y règnent en maîtres serait l’exacte illustration de ce que j’essaye de vous dire...Et cette bombe là pour sûr aurait plus autant d’effets sur la solidité l’empire qu’une attaque nucléaire Russo-chinoise en bonne et due forme...

       
  • #192689
    Le 27 juillet 2012 à 11:20 par chibani84
    Analyse de la situation en Syrie

    Il suffit d’entretenir l’idée d’une intervention occidentale en Syrie. L’exemple des forces françaises suffit à comprendre la situation. Ni le format ni les moyens à disposition de l’armée française ne sont de nature à gagner une guerre contre un ennemi équipé de moyens disons corrects. Ceux qui croient à l’invincibilité du couple Forces Spéciales + Aviations se plantent complètement. L’exemple de la Lybie le démontre à loisir. Plus de 40 pays coalisés contre un seul avec un sous équipement chronique, plus de 7 bataillons : Qatar, E.A.U, Arabie Saoudite, Yémen et Soudan (contre de l’arrêt de poursuite de leur président) pour ne citer que les plus gros pourvoyeurs de troupe. Plus de 6 000 forces spéciales de pays européen avec soutien et maitrise totale du ciel. Donc avec tout ce déploiement il a fallu 8 mois pour faire tomber Kadhafi. Le système militaire français vit encore sur la base d’un conflit inter européen, ce qui n’est pour le moment pas le cas. Ainsi quoi faire d‘un char Leclerc au milieu de la forêt centre-africaine ? Quelle utilité d’un Rafale quand aujourd’hui c’est encore les Mirage F1 qui sont les plus opérationnels en milieu désertique ? Les victoires faciles sur de petits groupes mal armés et mal entrainés poussent encore certains à croire à une suprématie militaire trompeuse de notre pays. Sans oublier que nos soldats ont du se débrouiller seuls pour acquérir de vrais gilets pare-balles américains ou russes plutôt que de mettre la matériel local inefficace (DEFRAG). L’obsolescence de l’équipement militaire est telle que le Veto russe et chinois nous a plutôt rendu service. On mesure aussi mieux l’avance qualitative et quantitative que prennent ces deux pays avec leurs dernières décisions prises en matière de politique militaire. Une avance probablement décisive.

     

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