Egalité et Réconciliation
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Bruxelles propose un troc sur les OGM

Les Etats auront la liberté d’interdire les cultures d’OGM... mais devront en échange cesser de bloquer les autorisations de mises en culture des multinationales.

Une offre de trêve, d’après Bruxelles. Un "marché de dupes" pour les écologistes. Dans la bataille rangée sur les OGM, la Commission européenne a choisi une nouvelle stratégie pour faire passer les autorisations de culture OGM, critiquées par de nombreux états comme la France.

La proposition que fera Bruxelles ce mardi 13 juillet, vise à rendre aux Etats la liberté d’interdire chez eux les cultures d’OGM, même si ces cultures font l’objet d’un feu vert européen. Les Etats n’auraient plus à activer la complexe procédure de "clause de sauvegarde" pour faire valoir cette interdiction.

En échange, la Commission leur demande de cesser de bloquer les autorisations de mises en culture réclamées par les multinationales.

Quatre maïs transgéniques sont en attente, dont l’emblématique MON810 de Monsanto, cultivé dans cinq pays européens, mais frappé d’interdiction depuis 2009 dans six autres.

La Commission se dit prête à s’engager à ne plus attaquer les six gouvernements, dont la France, qui ont interdit la culture du MON810. Elle espère que cette offre "va conduire ces Etats à changer leur approche lors de l’examen des demandes d’autorisation de culture et de commercialisation".

"Nous voulons que les conditions d’autorisation soient musclées"

Mais les premières réactions des Etats ne sont pas très engageantes. La France a déjà refusé "le troc" proposé par Bruxelles et a rallié une dizaine de ses partenaires de l’UE.

"Nous voulons que les conditions d’autorisation soient musclées. On voit bien le piège de la proposition qui consiste à détendre tout le monde en laissant chacun faire ce qui lui plait", a averti le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo. L’organisation Les Amis de la Terre a quant à elle dénoncé une "offre vide et dangereuse" qui met les gouvernements à la merci d’actions en justice : des groupes d’agriculteurs italiens favorables aux OGM ont déjà engagé cette bataille avec succès.

"Il faut que les agriculteurs aient le choix", indique en revanche Yann Fichet, un des responsables de Monsanto en France. "Il serait surprenant qu’il n’y ait pas plus d’agriculteurs européens qui aient envie de choisir les OGM quand on leur proposera".