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La tournée Foxtrot de Dieudonné se poursuit depuis sa lancée à Marseille le 12 février dernier. Après Nantes et la Suisse romande, ce sont maintenant plusieurs villes du nord-est de la France qui devront recevoir en mars la visite de l’humoriste. Suivant un schéma déjà observé à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie, les levées de boucliers communautaro-administratifs ont suivi de près les annonces de chacune des dates de la tournée.
Passons rapidement sur les courriers envoyés aux édiles de Mâcon par Grégory Baudouin, un individu dont on ne sait pas trop quoi penser au vu de son improbable collection de casquettes (l’intéressé semble en effet être à la fois militant LGBT, candidat aux législatives sous la bannière de Debout la République et porte-parole d’une association mémorielle). Passons là encore rapidement sur l’agitation qui semble avoir gagné le milieu antifa bisontin. La kyrielle d’associations dites « antifascistes » et « libertaires » à l’origine d’une « réunion d’information et de prévention » ne représente en réalité qu’un groupe de punks à chien du quartier Battant sans assise ni légitimité dans les quartiers populaires.
En revanche, l’une des personnalités s’étant jointe au concert des protestations à Strasbourg mérite qu’un complément d’information lui soit consacré. Éric Elkouby est un adjoint au maire (PS) de Strasbourg Roland Ries. Délégué aux foires et aux marchés, il est en outre responsable des quartiers d’Elsau, de Montagne-Verte et de Koenigshoffen. Le 12 février dernier, le quotidien régional DNA (Dernières Nouvelles d’Alsace) rapportait des extraits de courriers adressés par Éric Elkouby à la ministre de la Culture ainsi qu’au maire de Strasbourg.
Le conseiller municipal accusait notamment Dieudonné de « distiller la haine et l’antisémitisme » et de « souiller » par sa présence « Strasbourg, capitale des droits de l’homme ». Dans un style lyrique mais pompeux que l’on devine emprunté à la plume envolée de Bernard-Henri Lévy, M. Elkouby rappelait encore que Dieudonné bafouerait selon lui « les valeurs de notre tryptique républicain [1] ».
Éric Elkouby semble pourtant entretenir une conception toute personnelle du respect des « valeurs » républicaines. C’est encore dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, un quotidien insoupçonnable de sympathies dieudonniennes, que l’on peut avoir un aperçu des démêlés judiciaires de l’élu. Le 15 février 2009, une caméra de surveillance du centre-ville de Strasbourg capturait des images d’un Éric Elkouby particulièrement éméché, sur le point d’incendier une poubelle et une bâche recouvrant un échafaudage. À l’issue d’un dépistage, les fonctionnaires de police dépêchés sur le lieu de l’incident ont relevé chez l’intéressé une alcoolémie de 1.22 g/L [2].
Confondu par la vidéosurveillance, l’adjoint n’a évidemment pas eu d’autre choix que de reconnaître son acte et n’a pu se soustraire à la mesure (temporaire) de mise à pied du conseil municipal. Les dégradations, même mineures et commises sous l’emprise de l’alcool, révèlent toutefois un mépris latent envers le travail de nettoyage effectué par les agents municipaux. Plus grave encore, la détérioration d’un échafaudage peut porter atteinte à la sécurité des ouvriers qui y travaillent...
Lors de la précédente venue de Dieudonné en Alsace, le 12 juin 2012, 2000 spectateurs n’avaient pas hésité à se rendre au Zénith de Strasbourg sans trop accorder d’importance aux protestations exprimées par une poignée d’élus ainsi que par une petite trentaine de manifestants de l’UEJF et de la LICRA [3]. Souhaitons que ces mêmes spectateurs alsaciens, sans doute à la fois agacés par les sempiternelles protestations et amusés par le ridicule de la situation, sachent mettre à profit leur imagination et leur audace pour glisser une quenelle strasbourgeoise à M. Elkouby et à ses compères.
