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Front de Gauche : Les raisons d’un échec

par Frédéric B.

Dimanche soir, sur TF1, on eût pu croire que Mélenchon était sous Temesta* ou qu’il venait de s’extraire des débris fumants d’un crash aérien.

Interviewé en visioconférence avec Marine Le Pen, l’homme à la cravate rouge, hirsute, hagard, déconfit, hésitait entre la grimace d’une gargouille et les ricanements du Joker de Batman.

Voir lci.tf1.fr

Même si son corpus intellectuel l’empêche de saisir toutes les raisons de sa défaite, le Leader Mínimo finit par concéder « Elle (Marine Le Pen) a un travail de dix ans devant des incapables et des bons à rien (les socialistes d’Hénin Beaumont) qui n’ont pas su endiguer sa progression ». L’art d’éluder ses responsabilités sur autrui n’acquitte jamais les opportunistes de devoir rendre des comptes devant les électeurs. Un jour ou l’autre.

Outre le sort personnel de Jean-Luc Melenchon, expulsé dès le premier tour comme un mauvais greffon, c’est toute la stratégie du Front de Gauche qui s’est, dimanche dernier, fracassée sur les raisons objectives et subjectives d’une défaite annoncée.

Les origines de ce fiasco sont multiples et leur combinaison redoutable. Tout commence au départ par une série de mauvais calculs.

*****

A la veille des dernières élections présidentielles s’est posée la question de savoir comment l’étrange attelage Parti de Gauche-PCF pouvait progresser indépendamment de ses encombrants alliés socialistes. Il s’agissait, sans doute, de ne pas "trop" combattre l’UMP en espérant qu’une défaite du Parti Socialiste ouvrirait un boulevard politique à Mélenchon et ses amis.

Symétriquement, comme il fallait bien ferrailler contre quelqu’un pour quelques sesterces du système, le choix de l’adversaire était tout désigné : Le Front National, éternel bouc émissaire des pharmacopoles de la Place du Colonel-Fabien.

« Combattre le Front National, c’est aussi combattre l’ump, ainsi je fais coup double » (dixit Mélenchon).

On connaît la suite de cette mauvaise plaisanterie.

Malgré des résultats aux Présidentielles, bien en dessous des ambitions annoncées (11,1 % au lieu des 15 attendus), la Direction du Front de Gauche a décidé de poursuivre son saugrenu combat "Front contre Front" et s’est lancée dans la bataille des Législatives sans véritables alliés (surtout pas les incapables et bons à rien du PS).

Avec 1,8 millions de voix et une douzaine de députés annoncés (contre 21 dans l’Assemblée Nationale sortante) le Front de Gauche risque de sortir sans groupe parlementaire et affaibli par cette aventure politique. Quant au Parti de Gauche, il voit tous ses candidats (ou presque) éliminés dès le premier tour.

Dans le cadre des institutions politiques de la Cinquième République, à l’instar du Modem, on peut considérer que la capacité de survie d’une formation politique étrillée, isolée et coupée de sa base sociale originelle, est plus qu’hypothétique. Bon épousseteur du capital moribond, le soldat Mélenchon a accompli la tâche confiée par ses maîtres avec un dévouement véritablement canin. En fin survivaliste, il saura écouter les conseils avisés de ses camarades du PC qui salivent depuis longtemps sur quelques marocains ministériels.

***** On constate là les limites de l’antifascisme anachronique et opportuniste des vieilles directions ouvrières en décomposition. Nous ne sommes pas en 1932, en Allemagne, sous le Gouvernement Brüning. Le Front National n’est pas le NSDAP. Quant au Front de Gauche, cadavre faisandé du boboïsme post-soixante-huitard, il est loin d’avoir l’assise populaire du PC allemand (KPD) sous la République de Weimar. Le cauchemar frénétique de conscientisation forcée des ouvriers par une direction d’intellectuels petit-bourgeois à un mauvais parfum d’infantilisation : Une bonne tapette à ces polissons égarés. Hop ! Qu’on fasse entrer dans les rangs du peuple de gauche le peuple d’en bas. Quant aux récalcitrants, ils n’auront qu’à raser les murs...

Après des décennies de trahison de la gauche cosmopolite et immigrationniste, beaucoup, qui comme moi sont issus d’un milieu dit "populaire", en ont assez des petits instituteurs rouges et de leur fantasmagorie antifasciste. C’est le sens du vote des électeurs de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais au 1er tour des Législatives. Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre que la Nation est le seul rempart, l’unique repère qui subsiste pour des millions de personnes déracinées de leur terre natale ou acculturées dans leur propre pays par la mondialisation. L’échec du Front de Gauche préfigure la déroute de leurs cousins socialistes avant la fin de la prochaine législature. La crise économique qui gronde soulevera un rejet croissant et viscéral d’abandonner son clocher pour aller danser au bord d’un cratère avec les pantins Mélenchon, Hollande et Coppé.

*Médicament de la famille des anxiolytiques.

 






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20 Commentaires

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  • #167818
    Le 12 juin 2012 à 14:00 par Doggz
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Ce pauvre guignol est bien parti pour disparaitre définitivement comme l’autre facteur aux joues de hamster.
    Peut-être qu’au prochain coup ils nous sortiront un nouveau idiot utile du placard, qui à mon avis pourrait s’appeler Poutoux.

    Tous les jours, une nouvelle carte tombe de ce château grossier, et peut-etre qu’une fois tout par terre, quelque chose de nouveau pourra être reconstruit.

     

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  • #167848
    Le 12 juin 2012 à 14:39 par Markovitch
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Et il a fait plonger avec lui le PC qui aura encore moins de députés ...

     

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    • #167943
      Le Juin 2012 à 16:57 par Phoenicia
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      Bizzarement les sondages donnent 13 à 18 sièges pour le FDG et 0 à 3 pour le FN.

      Il faut dire que sans le PS, l’extrême gauche n’existerait pas.

       
  • #167851
    Le 12 juin 2012 à 14:44 par Mehrunes
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Je pense que ce mec a été envoyé par l’empire non pas pour combattre le FN, mais pour nous faire hurler de rire à chaque élection et du coup détourner notre regard de la catastrophe électoral que subit notre pays.

    Mais d’un autre coté, c’est tellement bon...je crois que j’avais pas autant ri depuis l’arrestation de DSK.

     

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    • #167990
      Le Juin 2012 à 17:52 par gherito
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      ben pardon, mais vous ne riez pas souvent alors... quelle tristesse...

       
    • #168038
      Le Juin 2012 à 19:42 par Mehrunes
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      Ce qui est triste c’est surtout de lire des commentaire comme le tiens...tu crois vraiment qu’on peut rire 1 fois par an ? le second degrés, l’exagération ça évoque des choses pour toi ? ou tu fais juste partis de ces personnes qui viennent poster sur le net uniquement pour dénigrer ou "troller" ?

       
  • #167986
    Le 12 juin 2012 à 17:47 par Heizen
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Bel article :)

    Cette phrase résume tout :
    « Après des décennies de trahison de la gauche cosmopolite et immigrationniste, beaucoup, qui comme moi sont issus d’un milieu dit "populaire", en ont assez des petits instituteurs rouges et de leur fantasmagorie antifasciste. »

     

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  • #168167
    Le 12 juin 2012 à 23:09 par Axel74
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Bravo pour cet article. La nécessaire" bouc-émissairisation" du FN pour maintenir l’intégrité de la coalition hétéroclite du FdG est bien vue. Peut-être que Frédéric B. pourrait étoffer un peu son article et donner quelques détails sur la composition du FdG ? Je ne connais pas la proportion de trotskistes de staliniens repentis, de déçus du ps etc... Sinon article de meilleure qualité que ce qu’on trouve généralement sur la presse en ligne à mon avis.

     

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  • #168219
    Le 13 juin 2012 à 00:41 par Indépendances nationales
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Je voudrais défendre ici l’idée que la défaite de Mélenchon n’est qu’apparente et que son véritable objectif (qui n’était ni d’être élu président de la République ni même député du Pas-de-Calais) est parfaitement atteint. Car il s’agissait tout simplement de ratisser pour le PS, en plusieurs étapes :

    - D’abord on travestit ce que dit Marine Le Pen. Par exemple, dans presque tous ses discours, MLP a répété que le problème n’était pas les "personnes immigrées", mais le "phénomène immigration" qui les instrumentalise et qui est encouragé par les politiciens UMPS au service du grand patronat pour faire baisser les salaires dans les emplois non délocalisables. Ce qui devient dans la bouche de Mélenchon : "Non, Mme Le Pen, le problème ce ne sont pas les immigrés mais les banquiers !", comme si elle avait dit le contraire.

    - Après ce genre d’inversions, Mélenchon agite une "menace fasciste". Comme si MLP voulait mettre les immigrés dans des camps de concentration (voire des chambres à gaz ?), alors qu’elle ne propose que de réduire le flux annuel de nouveaux entrants de 180.000 à 10.000.

    - Agiter cet épouvantail "fasciste" imaginaire n’a qu’accessoirement pour objectif de détourner des électeurs de MLP. Mais d’abord et avant tout de faire peur aux électeurs "de gauche" devenus abstentionnistes parce que déçus par la gauche réelle (à laquelle Mélenchon appartenait...), qui les a trahi jusqu’à l’os de 1983 à 1995.

    - Cet électorat est donc remobilisé pour voter à nouveau, cette fois pour une prétendue "vraie" gauche, européiste et immigrationniste mais qui prétend pouvoir influencer en faveur du peuple le programme libéral du PS. Et quelques gogos y croient.

    - Enfin au second tour (de la présidentielle comme de la législative), tout en continuant à agiter l’épouvantail "fasciste", Mélenchon et ses amis se désistent en faveur du candidat PS, espérant que les mêmes gogos suivront. Et ils suivent.

    Ainsi, Mélenchon a l’air d’avoir pris deux râteaux, mais en réalité, il a lui-même servi deux fois très efficacement de râteau ! Hollande lui doit beaucoup pour avoir fait oublier (à certains) Jospin. Et dans le Pas-de-Calais, le dénommé Philippe Kemel lui devra beaucoup pour avoir fait oublier (à certains) Gérard Dalongeville. Finalement, pour un bon soldat du mondialisme, ces bons résultats objectifs doivent passer avant après l’amour-propre.

     

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    • #168271
      Le Juin 2012 à 02:02 par Luff
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      Petite précision : Mélenchon ne s’est pas retiré. Il a tout simplement été éliminé, il a fait moins de 12,5% des inscrits.

       
    • #168359
      Le Juin 2012 à 08:11 par micka
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      Mélenchon a bien joué le rôle que lui ont attribué les médias en effet, à savoir occuper l’espace médiatique accordé à Marine Le Pen pour qu’il se bouffent entre eux, et pendant ce temps, sarkozy et hollande pouvaient continuer leur petite campagne pèpère, sans réel contradicteur.

       
    • #170870
      Le Juin 2012 à 04:17 par tunisoral
      Front de Gauche : Les raisons d’un échec

      Mon Dieu, comme j’espère que les évènements vous donneront tort ! Votre analyse est tellement sensée, hélas.
      Marine a conscience de tout cela, mais que peut-elle faire d’autre que se battre contre tout le système, encore et toujours, avec la dernière énergie ?

       
  • #169331
    Le 14 juin 2012 à 16:07 par Jean TIL
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Il y avait même un merdia, lundi matin, pour annoncer que la merluche se désistait en faveur du candidat socialiste... Il n’y a vraiment qu’un con ou qu’un tapin (ce qui revient au même) pour oser ça car il n’a pas pu se désister vu qu’il n’a pas été qualifié pour le second round. On ne peut se désister en faveur de quelqu’un que si on en a le droit. Or, la baudruche qui a fait "pschitt" n’y avait pas droit au vu du son score minable qui lui a valu un bon coup de pied au cul dont il gardera longtemps des séquelles (quoique, n’ayant pas de figure, il a sûrement déjà oublié...). Il s’est fait viré comme un malpropre et puis c’est tout ! Ségo va suivre le même chemin et l’autre pestilent de sa raie publique qui ne devait pas se mêler des législatives s’est fait prendre par la patrouille en flagrant délire de mensonge et de promesse électorale non tenue. De plus, comme sa Valoche le couillemolise en direct live, en permanence et sans la moindre retenue, on n’a pas fini de rigoler. Je parie que dans très peu de temps, on regrettera la discrétion toute relative des Sarko... Un comble ! Vive la France.

     

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  • #170266
    Le 15 juin 2012 à 19:38 par Gigi72
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Le Front de Gôche, c’est comme les affaires « Ce n’est pas qu’elles se dégonflent, c’est qu’elles font « pschitt » (tonton bis).
    Ahahah, bien fait !

     

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  • #170299
    Le 15 juin 2012 à 20:40 par TeddyTed
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    Mélenchon est certes bon tribun et bon acteur, mais c’est aussi un plouc dont les discours accusent 20 ou 30 ans de retard. Nous ne sommes plus dans les années 80, les gens ont compris pas mal de choses depuis...

     

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  • #172574
    Le 19 juin 2012 à 23:43 par CheyMi
    Front de Gauche : Les raisons d’un échec

    D’habitude je suis du genre à m’allonger dans les commentaires, là pour le coup j’dirais juste

    Bravo.

     

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