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L’Espagne de Zapatero veut rapatrier un million d’immigrés

Après la régularisation sans précédent de 600.000 immigrants en 2005, l’Espagne socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero se préparerait à battre un autre record, celui du renvoi le plus massif pour cause de crise économique. "Le gouvernement veut rapatrier, en les aidant, un million d’immigrés" annonce le 15 juin l’influent quotidien madrilène de centre gauche El Pais. Il cite le ministre du Travail et de l’Immigration, Celestino Corbacho.

Incitation financière au retour et durcissement du regroupement familial seraient les deux axes essentiels du revirement espagnol en matière d’immigration. Selon El Pais, les nouvelles mesures pourraient êtres appliquées dès juillet. Elles ciblent des immigrés établis légalement en Espagne qui ne sont pas ressortissants d’un pays de l’Union européenne (UE).

En présentant l’an dernier le rapport “Démographie des étrangers”, Antonio Izquierdo, professeur de sociologie de l’Université de La Corogne et expert de l’OCDE, estimait que l’Espagne comptait déjà en 2006 4,8 millions d’immigrés [légaux et illégaux de toute provenance, y compris de l’UE ; ndlr], soit 11% de ses 44 millions d’habitants.

Le gouvernement de M. Zapatero envisagerait de verser en deux paiements la totalité de leurs indemnités légales de chômage aux immigrés non communautaires qui perdront leur emploi et qui accepteraient leur rapatriement. Le ministre Celestino Corbacho estime que seraient affectés plus d’un million des 2,2 millions d’étrangers en situation régulière et qui ne sont pas citoyens d’un pays de l’UE. Parmi eux, les Marocains et les Equatoriens forment les contingents les plus importants.

Pour recevoir ces paiements, les immigrés devront renoncer à leurs permis de résidence et de travail et promettre qu’ils ne reviendront pas en Espagne pendant au moins trois ans. Après ce délai, ils pourraient solliciter leur retour, mais sans garantie d’une réponse favorable. Si le retour était accepté, dans le cadre d’un contrat devant être signé dans le pays d’origine, l’immigré retrouverait en Espagne la condition administrative dont il jouissait avant son rapatriement.

“La famille peut être très vaste”
, surtout “par rapport aux services que peut offrir l’Etat providence” estime par ailleurs Celestino Corbacho. Cela signifierait, explique El Pais, qu’en période actuelle de crise économique l’Espagne éprouverait des difficultés à accueillir un contingent croissant d’étrangers du troisième âge qui ne contribuent pas à la sécurité sociale, mais qui sont de gros consommateurs de services de santé.

Aussi le ministre pourrait-il proposer d’exclure du droit au regroupement familial les ascendants, parents et beaux-parents, des immigrés. El Pais note que le projet polémique de nouvelle directive européenne sur l’intégration des immigrés ne garantit que le droit au regroupement du conjoint et des enfants.

Commentaire Altermedia : Si cette nouvelle se confirme, ce serait , enfin, la première réaction positive et pragmatique d’un pays européen vis-à-vis du problème de l’immigration ; reste à voir maintenant les réactions qui ne vont pas manquer de se manifester après cette annonce, vraiment pas dans la ligne politiquement correcte.

Source : http://fr.altermedia.info