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Les deux tiers des Français n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner

Les deux tiers des Français (67%) n’ont confiance ni en la droite ni en la gauche pour gouverner le pays, selon la première vague du baromètre de la confiance politique réalisé par la Sofres pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), Edelman et l’institut Pierre Mendès France, présentée lundi.

Seules 14% des personnes interrogées ont "confiance dans la gauche pour gouverner le pays" et 16% "ont confiance dans la droite". 3% sont sans opinion.

Selon le directeur du Cevipof Pascal Perrineau, la gauche ne profite pas de son statut d’opposition, la confiance étant même plus forte à droite qu’à gauche.

Par ailleurs, plus des trois quarts des Français (78%) considèrent que "les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens", contre 22% qui estiment que les politiques s’en préoccupent "beaucoup ou assez".

Le baromètre souligne un succès de la décentralisation puisque le niveau local échappe à la défiance générale : 69% des personnes interrogées font confiance au conseil municipal, 65% au conseil général et 65% au conseil régional. En revanche ils sont 55% à ne pas faire confiance à l’Union européenne, 64% à l’Assemblée nationale, 65% à l’institution présidentielle, et 68% au gouvernement.

De la même manière, 69% font confiance à leur maire, 62% à leur conseiller général, 59% à leur conseiller régional, et 58% à leur député.

51% ne font pas confiance à leurs députés européens, 58% au Premier ministre actuel, et 64% au président de la République.

François Fillon est nettement plus populaire que son gouvernement, avec 9 points de confiance de plus, a relevé M. Perrineau.

Pour le directeur du Cevipof, les Français ont exprimé globalement une confiance dans les mécanismes de la démocratie, mais pas dans ceux qui l’exercent.

Toutefois, a-t-il estimé, la confiance dans le niveau local ne permet pas de faire des prévisions pour les élections régionales de mars. "Il faut qu’il y ait un important travail de conviction au cours de la campagne", a-t-il dit. "Dans les régions où ce travail de conviction aura été effectué, on aura une participation élevée".

Le baromètre souligne par ailleurs un degré important de confiance des Français en eux-mêmes et dans leur capacité de changer la société. A la question "pour la défense de vos intérêts, en qui avez-vous le plus confiance ?", 70% répondent en premier : eux-mêmes. De la même manière, 78% des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation : "les gens peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions".

Dans ces conditions, a estimé M. Perrineau, la grande question de la prochaine campagne présidentielle sera la capacité d’intégrer ce potentiel de changer les choses au débat. "Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou avaient su le faire pendant la dernière campagne, ce qui s’était traduit par une forte participation", a-t-il dit.

Ce baromètre de confiance sera renouvelé si possible avant la fin 2010, a indiqué M. Perroneau, puis son rythme augmentera à l’approche du premier tour de l’élection présidentelle de 2012.

Sondage réalisé du 9 au 19 décembre, selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon national de 1.500 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et inscrites sur les listes électorales, interrogées par téléphone fixe et mobile.