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Les inquiétudes sur la dette portugaise demeurent vives

Moody’s a, à l’instar des deux autres grandes agences de notation financière, dégradé la dette souveraine portugaise en raison du faible potentiel de croissance.

La note de la dette souveraine du Portugal a été abaissée de deux crans, mardi, par l’agence de notation financière Moody’s, à A1 contre AA2, illustrant combien demeurent vives les craintes sur la situation budgétaire des pays, notamment méditerranéens, de la zone euro. Moody’s justifie cette décision par des perspectives de croissance toujours relativement faibles au Portugal et une détérioration de la situation des finances publiques.

Ce rappel a d’ailleurs brièvement pesé sur le cours de l’euro. Dans la foulée, Moody’s a précisé qu’elle abaissait d’un cran la note de huit établissements bancaires portugais. 90 % du PIB avant stabilisation

Moody’s, qui avait annoncé le 5 mai envisager d’abaisser la note du Portugal, dit s’attendre à une détérioration « pour au moins deux ans encore » des paramètres de la dette portugaise, dont le poids par rapport au PIB devrait atteindre 90 % avant de se stabiliser. Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a minimisé l’impact de cette décision, qui ne s’est d’ailleurs pas traduite par un recul de la Bourse de Lisbonne, en soulignant qu’elle était attendue et « une conséquence de la crise de ces dernières années ». Il a rappelé que Moody’s n’avait fait « que se mettre au niveau des autres agences » et tenu compte avec retard de ce qu’elles avaient constaté. Fitch a dégradé en mars la note du Portugal de AA à AA-et Standard and Poor’s a abaissé de deux crans la note du Portugal le 27 avril.

A l’époque, M. Teixeira dos Santos, avait dénoncé une « attaque » des marchés. Moody’s, qui dit également rester « préoccupée par le potentiel de croissance à moyen terme », a assorti sa note d’une perspective stable, ce qui signifie, souligne Lisbonne, qu’elle ne s’attend pas à une nouvelle dégradation à court terme.

Effectivement, la croissance portugaise devrait rester atone, puisque elle devrait rester inférieure à 1 % en 2010, très exactement à 0,9 %, selon une estimation révisée de la Banque du Portugal divulguée hier. Cette croissance s’avérerait légèrement supérieure aux 0,4 % estimés précédemment. L’an prochain, en revanche, la croissance devrait être quasiment nulle, à 0,2 % (contre 0,8 % précédemment). en raison notamment de l’impact des mesures d’austérité budgétaire mises en place.

Le Portugal, qui s’était engagé à ramener son déficit, le quatrième plus important de la zone euro en proportion (9,3 % l’an dernier) derrière l’Irlande, la Grèce et l’Espagne, sous la barre des 3 % en 2013, a annoncé il y a quelques jours son intention de le faire dès 2012, soit un an plus tôt que prévu, grâce à la mise en oeuvre d’un programme d’austérité fondé sur une réduction drastique de la dépense publique. Suite à l’annonce en février d’un premier programme d’austérité essentiellement fondé sur une réduction des dépenses, le gouvernement a décidé à la mi-mai de procéder à une hausse générale des impôts, en accord avec le principal parti d’opposition.