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Perpignan : mise en examen requise pour fraude électorale

Le procureur de la République, Jean-Pierre Dreno, a demandé mardi la mise en examen de Claude Garcia, électricien à la retraite de 58 ans et président d’un bureau de vote de Perpignan, dans le cadre d’une information judiciaire pour "fraude électorale", à la suite d’ irrégularités constatées dimanche lors du second tour des municipales.


Placé en garde à vue dimanche soir, l’homme, frère de Manuel Garcia, le colistier du maire sortant, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de rencontrer des personnes présentes dans le bureau de vote. Au moment des faits, Claude Garcia portait sur lui sept enveloppes contenant cinq bulletins de la candidate PS Jacqueline Amiel-Donat, tête de la liste de gauche-MoDem, deux autres de Jean-Paul Alduy, ainsi que quatre bulletins sans enveloppe de la liste du maire sortant. D’après le code pénal, l’auteur de fraude électorale est passible d’une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 22 500 euros.

Jacqueline Amiel-Donat, candidate PS à la tête d’une liste gauche-MoDem dénonce "le système mafieux de Jean-Paul Alduy" et accuse le sénateur-maire de l’UMP, réélu à 574 voix près, de fraude électorale. Elle a déclaré avoir relevé, avec l’aide de 12 juristes "plusieurs centaines d’irrégularités" dans des documents du scrutin de dimanche dernier.

Pour pouvoir effectuer ces contrôles, "il a fallu faire appel à la Commission d’accès aux documents administratifs [Cada] pour que la mairie accepte de nous donner accès aux documents de procuration. Parmi les cas les plus notables relevés par les juristes qui travaillent avec moi, nous avons trouvé des procurations de personnes décédées, et même celle d’une personne qui n’est pas encore née", explique-t-elle avant de préciser avoir reçu le témoignage de nombreux citoyens affirmant avoir été témoins d’irrégularités dans les bureaux de vote de la ville.

Jean-Paul Alduy a, lui, annoncé avoir déposé plainte contre la candidate PS "en diffamation publique".

Le maire UMP avait été réélu dimanche au second tour lors d’une triangulaire avec 45,48 % des suffrages. Jacqueline Amiel-Donat avait réuni 44,11 % des voix et le candidat FN Louis Aliot 10,42 %.

Manuel Silveira da Cunha

Source : http://www.lepoint.fr