Egalité et Réconciliation
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Pôle emploi va confier 320.000 chômeurs aux cabinets privés

A compter du 1er juillet, les cabinets de placement privés se verront confier, pour trois ans, l’accompagnement de 150.000 licenciés économiques et de 170.000 chômeurs en difficulté. Le coût s’élève à 100 millions cette année.

Expérimenté depuis 2005, le suivi des chômeurs par des opérateurs privés va être renouvelé à nettement plus grande échelle à compter du 1er juillet. Pôle emploi, qui accueille près de 80.000 chômeurs supplémentaires chaque mois, vient de publier un appel d’offres pour confier aux opérateurs privés le reclassement de 320.000 d’entre eux. C’est une aubaine pour les entreprises et associations (Adecco, Altedia, BPI, Ingeus, Apec, etc.) qui se partageaient jusqu’alors le suivi de 46.000 demandeurs d’emploi. Ils ont un mois pour préparer leur candidature, le partage des lots devant avoir lieu courant mai. Obligation de résultat

Le projet est prévu pour une durée de trois ans, moyennant un coût de 100 millions cette année et de 200 millions les années suivantes. Cela permettra d’alléger la charge de travail des personnels de Pôle emploi, qui devrait par ailleurs obtenir 1.800 postes supplémentaires en équivalent temps plein.

Les cabinets sont soumis à une obligation de résultat : estimée à environ 3.500 euros par chômeur reclassé, la rémunération du prestataire est réglée en trois étapes jusqu’à présent. Dans le cas général, il perçoit un tiers lors de la prise en charge de l’allocataire, un tiers s’il signe un contrat en CDI ou en CDD de plus de six mois, et un tiers s’il a conservé son emploi les six mois suivants. Contrairement au Royaume-Uni, l’intervention des opérateurs privés est ciblée : ils prendront la responsabilité de 150.000 licenciés économiques, bénéficiant dans la plupart des cas de la convention de reclassement personnalisé (9.853 bénéficiaires depuis début janvier), que l’amélioration de son indemnisation par les partenaires sociaux devrait doper à compter d’avril. Les 170.000 autres seront sélectionnés parmi les personnes qui, parce qu’elles travaillent dans des filières en déclin ou présentent des difficultés personnelles, sont les plus susceptibles de sombrer dans le chômage de longue durée (1 an et plus). Organisé par bassins d’emploi, et non au niveau national, l’appel d’offres devrait permettre de donner leur chance aux petites structures locales au détriment des plus grands cabinets. « Pôle emploi ne joue pas totalement le jeu de la concurrence », estime l’un d’entre eux.