Egalité et Réconciliation
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Pour en finir avec l’affaire Harkis-Duprat

Mise au point de Michael Guérin

C’est avec étonnement et déception que, comme un certain nombre de militants E&R, j’ai été informé de la divergence politique apparue entre Alain Soral et Marc George, (ex) secrétaire général du mouvement.

Cette discorde survenue à la suite d’une éventuelle commémoration de la mort d’un des pères du nationalisme révolutionnaire français François Duprat – projet commémoratif n’émanant pas d’Alain Soral, il convient de le préciser, et auquel je n’ai pas participé non plus (1) – a donné lieu à des controverses et accusations, certains médias stigmatisant Égalité et Réconciliation, organisation supposée « incohérente » si l’on en croit par exemple les politologues auto-proclamés du journal « Le Monde ».

Selon Mestre et Monnot, François Duprat serait admiré (2) d’Alain Soral, ce dernier ayant applaudi lors d’un discours au début duquel je rendais hommage à l’une des icônes du nationalisme français. Je me permets donc d’intervenir à mon tour à ce sujet.

Rappelons à ceux qui ont la mémoire courte ou sélective qu’Alain Soral, comme d’autres, a salué et applaudi ce jour là divers orateurs provenant d’horizons différents qu’il s’agisse du nationalisme, de la gauche révolutionnaire ou de l’islam traditionnel, orateurs et militants qui souhaitaient gommer leurs différences pour mener une lutte commune. Ainsi donc c’est l’ouverture d’esprit, la résistance, le courage et la volonté de contestation que comme Soral, nous saluâmes tous ce jour là...

Certes en tant que nationaliste révolutionnaire il ne m’a pas été agréable, de prime abord, de voir Duprat exclu de notre panthéon ou qualifié de militant « d’extrême droite », terme que je préfère réserver pour ma part aux marginaux folkloriques que l’on trouve dans certaines brasseries nazillonnes parisiennes – ou dans les rangs de la droite parlementaire pour les plus malins, les (re)convertis.

En effet, François Duprat fut celui qui posa les bases d’un nationalisme « de gauche », authentiquement anti système, ambition qu’Égalité et Réconciliation a fait sienne aujourd’hui. C’est lui qui, au racisme réactionnaire qui anime encore une partie de la droite nationale, substitua une critique anti-libérale de l’immigration. C’est encore lui qui par sa clairvoyance idéologique refusa l’occidentalisme débridé et atlantiste, et orienta les nationalistes français vers un idéal de coopération avec les peuples en lutte, au Moyen-Orient notamment.

Enfin, c’est François Duprat qui dans son manifeste NR (entre autres) condamna l’ultra-capitalisme moderne et l’économie de marché au nom de la paix, de la justice sociale et de l’indépendance nationale. C’est en cela que Duprat peut représenter une inspiration ou un guide pour ceux qui comme moi, proviennent des rangs de la droite nationale. Pour autant, personne n’a jamais prétendu que la ligne de François Duprat avait été adoptée par Égalité et Réconciliation, mouvement de résistance contemporain souhaitant se délester de certains fardeaux idéologiques passéistes ou caducs.

Nationaliste, je n’oublie pas qu’il convient de séparer chez François Duprat l’œuvre politique de son travail d’historien qui ne nous concerne pas. Révolutionnaire, je sais que la vision de Duprat correspond, quant à certains aspects, à celle du nationalisme des années 60 et 70 qui l’a conduit notamment à soutenir l’empire colonial européen – ou ses vestiges – en prenant le parti du capitalisme occidental au Congo en la personne de Moïse Tshombé, contre Lumumba, symbole d’un peuple en lutte, qu’Égalité et Réconciliation a choisi d’honorer, notamment par le biais de notre propagande.

Il en va de même pour l’importance du combat anti-marxiste chez Duprat ; de telles luttes, symboles d’un nationalisme encore impérial et quelque peu « cocardier » n’ont pas ou plus lieu d’être au 21ème siècle.

Le néo-nationalisme d’Alain Soral et des membres d’E&R, dont je suis, est au contraire républicain, social et assimilationniste, et tend la main à toutes les composantes de la nation française désireuses d’œuvrer pour son redressement et son salut, le tout comme le nom de notre mouvement l’indique sur une base égalitaire et réconciliatrice.

En conséquence de quoi il est absurde et malhonnête de prétendre qu’Égalité et Réconciliation se place sous le « patronage » de François Duprat ou de quiconque. E&R reste E&R, notre avenir étant devant nous.

En ce qui concerne « l’affaire des harkis », je fus, lors de ma présence au FNJ, l’un de ceux qui s’opposèrent fermement aux ringards et imposteurs qui, Louis Aliot en tête, persistaient à analyser la politique française par le biais du prisme « Algérie Française ».

La nostalgie d’une certaine frange de la droite nationale – droite dont Égalité et Réconciliation, faut-il encore le rappeler ne fait pas partie – si elle peut se comprendre lorsque l’on considère la vieille garde et les anciens combattants tributaires d’un vécu tout à fait particulier, n’a absolument pas lieu d’être et ne peut être tolérée dans le cadre d’une lutte de libération nationale française, européenne et contemporaine, particulièrement lorsque l’on songe aux nouvelles générations qui n’ont pas connu cette période. Sans remettre en question le drame subi par les différents acteurs de cette guerre – dont les harkis et les pieds noirs souvent prompts d’ailleurs pour des raisons historiques à l’atlantisme insensé – nous préférons donc cesser de déterrer de vieilles haches et nous tourner là encore vers l’avenir ; nous entendons tirer un trait sur le passé, ce qui est le meilleur moyen de mettre un terme aux repentances incessantes et dans cette optique, nous ne choisirons pas en 2010 entre OAS ou FLN.

Nous nous adressons donc aujourd’hui aux maghrébins (descendants de harkis ou non) comme aux français de souche pour leur expliquer que l’État français, vendu aux lobbies et aux agents du nouvel ordre mondial est avec ce dernier solidairement responsable des dégâts et souffrances subies par nos peuples, que ce soit aujourd’hui ou à l’époque de la quatrième République.

(1) L’hommage émouvant et sincère rendu par Jean-Marie Le Pen, qui fut un de ses camarades de lutte, ravira ceux qui se réclament de Duprat

(2) Voir le blog des scribouillards en question http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/

Michael Guerin

E&R Rhône Alpes (auteur du discours « d’éloge à Duprat » prononcé en juin 2009)