Egalité et Réconciliation
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Scandale des expropriations illégales : plus fort que les Subprimes ?

Aux Etats-Unis, le scandale est immense. Depuis 2008, les banques US expulsent à tout va, dans l’illégalité la plus flagrante. Un scandale hors norme qui pourrait s’avérer aussi destructeur - sinon plus - que la crise des Subprimes.

144 milliards de dollars... les rémunérations de Wall Street battent un nouveau record, cette année.

Expulsions minute

Depuis 2008, les témoignages s’accumulent contre les plus grandes banques hypothécaires américaines : JPMorgan Chase, Bank of America, Ally Financial (ex-GMAC), Wells Fargo, Citigroup, Goldman Sachs, entre autres, auraient balancé des centaines de milliers d’ordre d’expropriations sans aucun fondement.

Et pour cause, certains agents taxés de "robots-signataires" ont validé jusqu’à 8000 ordres d’expulsions par mois. Soit 400 par jour, soit... presque un par minute. Or, légalement, un dossier d’expulsion doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, ne serait-ce que pour calculer le montant réel des dettes des proprios à la dérive.

L’avocate Linda Tirelli résume la situation : "Depuis 2008, je me bats contre des banques ayant recours à de faux documents pour saisir les propriétés de mes clients. Le phénomène est très répandu.

Dans 99% des cas que je traite, je tombe sur de faux documents : des déclarations sous serment signées sans avoir été lues et vérifiées, des documents inventés pour ne pas se donner la peine de retrouver les originaux… Souvent, l’organisme qui a émis le prêt n’existe plus mais on trouve malgré tout des documents signés après sa disparition !"

"Le marché immobilier va être gelé"

Quel est l’ampleur du scandale ? "Massif", explique-t-elle encore, "car cela porte sur des centaines de milliers de saisies en cours ou effectuées. De nouveaux avocats vont s’y mettre, on peut s’attendre à énormément de poursuites. Tout le marché immobilier va être gelé [...]

Dans les cas où les banques se sont basées sur des documents falsifiés, les saisies peuvent être annulées". Des règlements à l’amiable peuvent aussi avoir lieu, aboutissant à des versements de plusieurs centaines de milliers de dollars.

"La plus grande fraude de l’histoire des marchés de capitaux"...

C’est Janet Tavakoli, une spécialiste de la finance structurée, qui résume ainsi cette affaire. En 2008, lorsque la crise a éclaté, les banques se sont jeté sur le Congrès pour demander un allégement des règles comptables, des garanties sur les dettes, un financement à faible coût par la Fed... et plein d’autres joyeusetés. De l’autre côté, pour sauver les meubles, elles ont continué, voire amplifié, leurs activités illégales... créant ainsi une nouvelle bulle, sur le point d’exploser.

Dans le brouillard

Il n’y a, aujourd’hui, aucun moyen de connaître l’ampleur de la crise à venir. Les parlementaires se rebellent, les procureurs généraux lancent des enquêtes à tout va, les banques annoncent des moratoires (temporaires) sur les expulsions... et la presse nage pour s’y retrouver.

Totalement. En 2009, un million de foyers ont été expropriés, cette année, on en attend 200 000 de plus. Une grande partie de ces expulsions pourraient être remises en cause. Le marché immobilier américain va s’arrêter net. La pyramide des produits structurés va vaciller... Des centaines de milliards de dollars sont en jeu.