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Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

par Antoine S.

AteliER
Article initialement publié dans l'atelier E&R

Si le progressiste est obsédé par l’avenir, le réactionnaire voue un culte au passé. La série James Bond a connu son apogée de scientisme avec l’acteur Pierce Brosnan. Gadgets improbables, cascades absurdes, technologies au centre de tout constituaient le cocktail un peu amer, à l’instar de la vodka martini, qui a fait décrocher tant de monde de la célèbre enseigne britannique.

Concurrencé par les très efficaces films sur l’espion amnésique Jason Bourne, 007 a dû revenir aux recettes anciennes afin de retrouver sa crédibilité originelle. Depuis Casino royale, Quantum of Solace et maintenant Skyfall, l’agent secret britannique a troqué les bagnoles invisibles et autres foutaises contre des kilos de muscles et son Walther PPK. La simplicité a remplacé la complexité de la technique. Le retour aux sources a été préféré à la confiance aveugle dans l’avancée scientifique.

Les James Bond incarnaient l’idéologie du progrès à merveille. Selon cette optique, se retourner équivaut à mourir à petit feu. Avec Roger Moore, James Bond était le type même de l’homme moderne. Sûr de sa domination technique, il pouvait se permettre une désinvolture et un certain mépris pour les prouesses physiques. Les blagues et la technologie ont pris le dessus sur la force morale et physique.

Dans les trois derniers épisodes de la série, on remarque un James Bond au bord du doute, à la recherche incessante de l’alliance nécessaire du corps et de l’esprit. Les méthodes simples, « à l’ancienne », sont privilégiées. Le dernier opus, Skyfall, joue parfaitement sur cette nostalgie du passé. Le MI6 a commis de nombreuses erreurs qui ont mis en danger la couverture de ses agents. Il faut donc faire appel à l’agent en bout de course Bond.

Là encore, le film va à l’encontre des codes contemporains qui déifient la jeunesse et méprise grassement la vieillesse, forcément décadente puisque n’ayant plus qu’un pied dans l’avenir. Victoire de Bond, l’ancien, sur les jeunes crétins de l’agence. Retour à l’enfance, aux racines du passé permettant seules de s’ancrer durablement dans l’avenir. C’est en puisant dans ses origines que Bond va réussir à terrasser son ennemi. Cette sanctification du passé est peut-être aussi le doux espoir britannique de rêver à nouveau à la gloire des années passée, au temps où l’Union Jack flottait sur tous les océans et continents du globe.

Le nouveau James Bond n’est plus un gamin prétentieux et insolent. Il a grandi et muri, rentrant ainsi sereinement dans l’âge adulte. Il assume clairement sa virilité à l’inverse de la promotion inquiétante et actuelle de la fiottasserie androgyne. Il n’hésite pas à recourir à la violence et à défier l’autorité contrairement aux petits kapos contemporains qui se baignent dans la compromission et dans le recours permanent à la violence indirecte.

Il a fait sienne la maxime de Buffon « Le style est l’homme même. » C’est pourquoi, on voit Daniel Craig arborant un style vestimentaire classique car indémodable. À la fin, accoutré de son Barbour, il dégaine un vieux fusil de chasse. Ce vieux chasseur qui défend sa terre ne correspond absolument pas à l’obsession moderne pour le déracinement et l’abolissement des frontières.

Au fond, James Bond trouve toujours son public parce que l’homme moderne rêve à travers lui de redevenir un homme au sens des philosophes grecs, du chevalier ou de l’honnête homme du XVIIème siècle. En clair, un homme alliant une maîtrise corporelle et morale, maniant aussi bien la force physique que la force de l’esprit et qui trouve dans la connaissance du passé la force de vivre le présent et d’affronter l’avenir.

Tout le contraire de la sensiblerie actuelle aboutissant à transformer l’homme contemporain en une demi-femme ne respectant ni les valeurs du passé, qui sont nécessairement réactionnaires, ni son corps, à travers l’apologie de l’androgynie, ni son esprit, le désir et sa satisfaction immédiate ayant remplacé tout effort de lecture et d’apprentissage du monde qui l’entoure. C’est en regardant le célèbre espion qui subit ces contraintes à sa place qu’il peut s’endormir tranquille dans les bras de Morphée à la recherche du rêve où il pourra enfin être l’homme qu’il ne sera jamais.

 






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45 Commentaires

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  • #251949
    Le 1er novembre 2012 à 05:10 par HJ
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Se préoccuper de la virilité dans le monde réel est certes louable, mais quand on en fait un critère systématique d’évaluation des œuvres de divertissement cela peut vite tourner à l’absurde.

    Le James Bond d’avant était là pour le fun, avec ses sites de luxe, ses filles faciles, ses gadgets improbables, ses cascades vertigineuses, ses méchants de pacotille. Le nouveau James Bond en comparaison, incarné par James Craig, est sinistre, vulgaire, dénué d’humour ou de classe, et à vrai dire il ressemble à un assassin des James Bond d’avant.

    S’il faut abandonner sa virilité et donner dans la "fiottasserie androgyne" pour s’affaler dans le canapé et se marrer devant un bon James Bond d’avant, et bien soit. Au moins lui il se tapait des filles féminines, il se foutait des règlements écolo-sanitaires et se tapait Martini et cigares allègrement.

    Donc à Daniel Craig la virilité (si on veut appeler ça la virilité), à l’ancien James Bond le sourire et la bonne humeur.

     

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  • #252277
    Le 1er novembre 2012 à 17:40 par Romain
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Merci pour cet article. Il laisse cependant penser que le nouveau JB est réactionnaire alors qu’à mon très humble avis, il n’est que le miroir de l’époque qui le produit et de ce fait dans la norme. Les films de ce type étant à la fois, c’est juste, produit de constances et de tradition (l’homme viril) mais aussi issu d’une société qui le produit (avant d’être projeté les films hollywoodiens passent par des audiences avec choix entre plusieurs scènes pour atteindre le meilleur impact commercial). Le temps de la "fiottasserie androgyne" me semble être dépassé depuis longtemps (début 2000) et les costauds bien présents, du moins dans la filmographie américaine (Casino Royale, The Shield, Fast and furious, Transporter, etc...). Mais comme disait l’autre, l’Amérique a souvent 20 ans d’avance... en attendant le retour de la roue...

     

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  • #253754
    Le 3 novembre 2012 à 15:17 par loulou
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    bof
    comme dit Soral, j’ai arrêté de donner de l’argent à Mamon (i.e Hollywood)

     

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  • #254234
    Le 4 novembre 2012 à 12:03 par Jean
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    @THISISTHEZODIACSPEAKING
    N’empêche elle a raison la p’tite dame... :)
    Si les trois derniers JB du ciméma sont en fait les premiers écrit par Ian Fleming, alors cette analyse du héros réactionnaire tombe à l’eau. Ce nouveau JB ne cherche pas à renouer avec le passé, il faut voir en lui ce qu’il était à l’époque.
    Même si on adhère au style de D. Craig, le film ne concurrence pas ceux d’aujourd’hui en matière d’espionnage, ne revient pas aux anciennes recettes, JB n’est pas revenu à la simplicité, le retour aux sources n’est pas là...
    Normal qu’il soit au bord du doute, qu’il emploi des méthodes simples, il débute dans son métier ; pas de victoire sur les jeunes de l’agence donc ; il ne peut être nostalgique de son passé, il n’en a pas ; pas plus que de style vestimentaire.
    Les codes contemporains ne sont pas défiés, à son époque le respect de la vieillesse et la tenue de la jeunesse étaient de mise.
    Pire, le nouveau JB qui n’était pas un gamin insolent et prétentieux alors l’est devenu ; n’a pas grandi mais régressé.
    "Au fond JB trouve son public" parce que ce public est lui, nostalgique et réactionnaire des valeurs de l’époque de ces trois derniers JB : honnêteté, chevalerie, honneur, morale, esprit et contrôle de soi.
    Le dernier paragraphe est cependant très juste :
    "Tout le contraire de la sensiblerie actuelle aboutissant à transformer l’homme contemporain en une demi-femme ne respectant ni les valeurs du passé, qui sont nécessairement réactionnaires, ni son corps, à travers l’apologie de l’androgynie, ni son esprit, le désir et sa satisfaction immédiate ayant remplacé tout effort de lecture et d’apprentissage du monde qui l’entoure."
    Qu’en pensez vous ? :)

     

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  • #254665
    Le 4 novembre 2012 à 21:27 par Marc
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Ce qu’il faudrait inventer, c’est un James Bond russe, un peu inspiré par le héros des SAS, c’est à dire de vieille aristocratie russe, profondément orthodoxe, fanatiquement dévoué à la cause de la Russie éternelle incarnée par Vladimir Poutine, pour le reste, bien sûr, grand sportif, grand buveur, grand amateur de cigares, de caviar et de jolies filles (métissées ou pas, on s’en fiche, il y a de sacrées bombes dans le Caucase et au Moyen-Orient, sans compter évidemment et avant tout ses blondes compatriotes).
    Un héros auquel on pourrait s’identifier, car le service de l’axe Wall-Street-City, ça craint tout de même.

     

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  • #256743
    Le 7 novembre 2012 à 15:41 par clem
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    N’ayant pas vu les derniers suite au dégout des épisodes avec Brosnan, je remarque que le traitement est similaire à Dark Knight et autres productions actuelles : plus froid, peu d’humour et noir, plus "réaliste" avec des détonations qui t’éclatent les oreilles comme si tu tenais le flingue toi-même, et effectivement un retour à des dispositifs meurtriers "communs" (explosifs, informatique, radio ?! etc...).

    Encore une fois, pas besoin du rayon de la mort pour mettre la nation en danger - Joker dans Dark Knight fait part de son amour pour l’essence et les allumettes en raison de leur faible coût.

    James est fatigué, et après l’échec de sa collègue, s’isole sur une ile et se laisse aller à l’alcool et à la drogue qui lui laissera des séquelles - encore une fois tristement réaliste.

    Le retranchement dans le bunker de Churchill, la capture du méchant dans une prison à "verres opaques sur commande", et son évasion par les souterrains du métro - déguisé en flic rappelent des épisodes sombres de l’histoire récente.

    Bref, si j’ai passé un bon moment en famille, j’évite depuis un moment de soutenir les productions hollywoodiennes qui sont comme calquées sur la même recette, avec en commun un méli-mélo blasant même si cela correspond quelque part à l’époque actuelle (Batman géant du complexe militaro-industriel le jour / défenseur en collant suréquipé de la veuve et de l’orphelin la nuit). En gros, la schizophrénie des états du monde.

    La morale est floue, James n’est finalement qu’un bon soldat, qui a le seul mérite si s’en est un d’obéir aux ordres de la nation.

    Et je ne supporte plus les montages "cinema chaos" comme ils disent, où les plans ne peuvent durer plus d’une seconde par peur d’endormir le spectateur soi-disant en demande d’expériences cinématographiques stroboscopiques.

     

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  • #259652
    Le 12 novembre 2012 à 14:45 par Georges Smith patton
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Excusez moi mais là je dois intervenir, dire que Roger Moore est le meilleur Bond est une abbération. Revenons au sources avec Sean Connery qui imposait le respect, image d’un homme viril et limite misogyne, dans cette période là on a eu un excellent goldfinger et James bond contre dr.no, ensuite on a eu le george lazenby qui aurait pu faire plus de James Bond. Après la catastrophe arrive avec Roger Moore qui dit sans hésister "Je ne sais pas jouer les assassin, j’ai préféré jouer avec beaucoup d’humour" c’est à ce moment là qu’on a pu caricaturer le James Bond. Je lui concède que Vivre et laissez mourir, L’homme au pistolet d’or sont potable sauf après c’est une débande générale !
    Voyant un acteur vieillissant, Dans dangereusement votre il avait presque 60 ans !.

    Ensuite on a eu Timothy Dalton qui a pu remettre un peu de dignité dans ce james Bond et surtout avec l’excellent Permis de tuer ; un film rare ou on pouvait voir james bond un peu plus expressif.

    Après ce fut le tour de Pierce Brosnan qui a réussit la transition après la chute du mur de berlin avec Goldneye sauf Demain ne meurt Jamais qui a un très bon méchant le reste on voit un acteur s’autocaricaturé avec la bousasse "Meurs un autres jours"

    Enfin Daniel Craig qui a su pour moi changer la donne en installant un autre genre de personnage. Je ne suis pas d’accord Daniel Craig n’a pas le physique d’un terminator, dans Quantum of solace (Qui est la suite de casino royale mais dont les trou scénaristique sont nombreux avec Skyfall) je peux être d’accord je n’aime pas Marc Forster adepte de la caméra Nerveuse.
    Daniel Craig est je crois un des rares acteurs qui respire la virilité, qui inspire une crainte, qui a la classe, le style de l’homme lui même,
    Mais le bleuet Daniel Craig dans les trois derniers film il n’a pas de M249

     

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    • #263750
      Le Novembre 2012 à 17:36 par joseph
      Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

      daniel craig est de loin le plus viril, mais Sean Connery est le meilleur acteur de tous !
      les James Bond des années 60 étaient bien meilleurs- à tous points de vues : Skyfall est vide du point de vue scénaristique et la mise en scène est des plus plates...oui, décidément, les années 60 respirent un classicisme et une mise en scène épurés, à la différence des Bond des années 90 et 2000 ; on a l’impression que les cinéastes actuels ne peuvent plus filmer correctement, en dépit de moyens financiers colossaux !!!

       
    • #265745
      Le Novembre 2012 à 09:46 par Arnie
      Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

      Viril parce que torse-nu, usant du rasoir à la manière d’une pub Gillette, balafré, sombre et laconique ?
      Ce James Bond est une caricature symbolique de ce monde déchéant qui canonise à outrance les stéréotypes consuméristes. Daniel Craig n’a aucune classe, aucun charisme, il ne sourit jamais, froid comme du marbre, insensible.

      Votre conception de la virilité semble totalement superficielle, idéalisée.

       
  • #263451
    Le 17 novembre 2012 à 01:35 par Stalker
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Oui, les commentaires de Yannick, IRS et Atropos vont dans le bon sens.
    Cet article révèle une compréhension totalement à l’envers du film.

    Le message du film est pourtant assez clair : il s’agit de la mort de la mère patrie, l’Angleterre (M incarne on ne peut mieux, que ce soit par son propre nom, M comme mother, ou la manière dont c’est très largement souligné symboliquement dans le film). Et c’est bien d’ailleurs le méchant qui considère effectivement M comme sa mère.

    Tout dans ce film montre bien la disparition de la nation, et la nécessité, pour qu’il y ait un renouveau ("résurrection" comme le dit James Bond après avoir expérimenter la mort), de tirer un trait sur tout ce qui nous rattache au passé : la maison familiale (James Bond la faisant lui-même sauter en déclarant que de toutes façons il ne l’a jamais aimée), les valeurs affectives accordées aux objets et nous reliant au passé (la destruction de la voiture, du fusil paternel), K remplacé par un jeune geek surdoué, Moneypenny remplacée par une métisse (on peut y voir la nécessité du métissage de la monnaie, l’Angleterre devant enfin abandonner sa livre, pour une monnaie métisse, donc mondialisée), la destruction du lieu de travail, etc etc... James Bond tire un trait sur ce qu’il était, sur ce qu’il représentait. C’est la mise à mort de son identité. Il est marrant que ce soit cet acteur au physique typiquement américain (et qui n’a plus d’aucune façon le flegme britannique) qui interprète ce nouveau James Bond... Le film n’a d’ailleurs plus rien d’anglais (perdant la touche d’humour caractéristique des James Bond), mais est bien, totalement, un film américain.

    Le message me semble très clair : l’Angleterre doit disparaître en tant que nation. Sa mort est de toute façon inévitable. Elle restera dans nos coeurs, mais il faut se faire à l’idée que c’est terminé.

    On pourra sourire quant à la touche d’extralucidité du réalisateur (très certainement inconsciente, mais révélatrice), qui confie les clés de la nouvelle "région" britannique (car de nation il n’est plus question), à un bras cassé...

     

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  • #263468
    Le 17 novembre 2012 à 02:14 par Stalker
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    PS : il semblerait d’ailleurs que le prochain James Bond sera interprété par l’acteur Idris Elba (acteur charismatique d’ailleurs). Un James Bond noir donc.

     

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  • #268208
    Le 23 novembre 2012 à 12:42 par Ypo-polemarchos
    Skyfall : James Bond, réactionnaire ?

    Pour moi depuis que j’ai vu l’acteur Daniel Craig (c’était dans le JB précisement) j’ai pensé qu’il ressemblait beaucoup à Poutine.
    Tant par son style son expression sa froideur sa manière de regarder etc.

    Au fait je n’ai pas vu le film encore mais j’ai lu un compte rendu un peu "mystique" comme pour chaque filme de JB...et il parraît que le premier méchant qu’il elimine dans le film il s’appelle Patris.
    Si c’est comme ça cela, veut dire que la première victime (devinez de qui) sera la Patrie (patris en grec)
    Après il y a tout un tableau symbolique sur le chateau qui est son lieu de naissance ne serait ce que le nom pour commencer : skyfall
    Mais tout ça c’est une autre (et longue) histoire.

     

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