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Syrie : la Russie et la Chine sur la même ligne

Ce mercredi 1er février, l’ambassadeur russe auprès de l’Union européenne Vladimir Tchijov a confirmé à son tour que son pays opposerait son véto à la résolution arabo-occidentale, tant que le dit texte ne comportait pas une mention explicite d’un rejet de toute intervention militaire en Syrie.

« Une chose importante manque (à ce projet de résolution) : une clause claire écartant la possibilité écartant la possibilité que cette résolution puisse être utilisée pour justifier une intervention militaire dans les affaires de la Syrie. Pour cette raison, je ne vois pas comment le projet pourrait être adopté« .

Et la Chine ne dit pas autre chose : Pékin a fait savoir qu’un éventuel recours à la force (étrangère) en Syrie « violerait l’objet et les principes de la Charte des Nations-Unies« . Un objet et des principes qui ont été déjà violés par les Américains et l’OTAN en Irak et en Libye.

Bref, et contrairement aux supputations de journalistes sous influence atlantiste, la Chine ne semble pas s’abstenir et fait au contraire corps avec la Russie, au Conseil de sécurité, sur le dossier syrien.

Ce qui est clairement en jeu

Clinton, Hague et Juppé, et jusqu’au ministre qatari Ben Jassem al-Thani, se sont efforcés de rassurer Moscou et Pékin, jurant la main sur le coeur – et en choeur – qu’il n’était pas question, et même qu’il n’avait jamais été question, d’une agression de l’OTAN sur le modèle libyen de fâcheuse mémoire. Mais la troïka atlantiste et belliciste souffre d’un grave déficit de crédibilité sur le sujet. Les mêmes ont même lâché du lest sur un point important : le texte du projet de résolution, dans sa toute dernière version, condamne explicitement « toute violence, d’où qu’elle vienne« .

Jusqu’à présent, les dirigeants occidentaux, et avec eux les médias occidentaux, ont nié, ou relativisé, la violence des groupes armés d’opposition, dont le rapport de la mission de la Ligue arabe avait au contraire souligné l’importance. Mais, et c’est un signe de la fermeté de Moscou sur le dossier, les Russes ne se sont pas laissés impressionner par cette concession symbolique importante.

Maintenant, Moscou pourrait-il se laisser convaincre par la simple adjonction de la clause demandée de « lâcher » Bachar al-Assad ? Non. Outre que Sergueï Lavrov a réaffirmé que son pays n’avait pas l’intention de pousser le président syrien à la démission, la direction russe sait très bien que si elle avalise le « retrait » de Bachar prévu par le « plan de paix » de la Ligue arabe, elle fera, à court terme, entrer les radicaux pro-occidentaux CNS/ASL dans le gouvernement de Damas, et la Syrie sera alors perdue pour Moscou.

En attendant que tombent d’autres alliés objectifs des Russes comme l’Iran et le Liban. Cet effondrement des positions russes dans le monde arabe n’aurait pas seulement des conséquences militaires et économiques : elles constitueraient surtout une formidable perte de prestige et de crédibilité pour la Russie, qui avait ces dernières années remonté de façon impressionnante la pente des années Eltsine.

Et nous ne croyons pas que Poutine, actuellement lancé dans une campagne présidentielle (un peu) plus difficile que prévue, peut se permettre un revers pareil. La Syrie et la Russie sont liées l’une à l’autre. Par la géographie, l’histoire et l’actualité, plus encore que par la simple « amitié « traditionnelle » diplomatique.

 






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