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une directive secréte prépare de nouvelles guerres américaines au Moyen Orient et en Asie Centrale

Parue en septembre 2009, cette directive appelle à la création d’un réseau de corps expéditionnaires et d’unités de collecte de renseignement qui vont « pénétrer, perturber, vaincre ou détruire » n’importe quelle cible dans n’importe quel pays désigné par l’armée américaine. Ces forces vont mener des opérations clandestines qui « ne peuvent pas et ne seront pas accomplies » par d’autres moyens militaires.

Une fois entrées dans le pays ciblé, les forces américaines vont aussi « préparer l’environnement » à des attaques militaires de grande envergure. En plus du personnel militaire, dit le Times, la directive de Petraeus recrute « des hommes d’affaire étrangers, des universitaires ou autres » pour des efforts « de vigilance continue sur la situation », soit en d’autres termes pour l’espionnage.

Les Etats-Unis vont cibler des pays considérés comme hostiles ainsi que des pays avec lesquels ils entretiennent des relations amicales. Parmi les pays cités par le Timescomme cibles potentielles on compte l’Iran, l’Arabie saoudite et la Somalie. Le Times rapporte aussi que le document « semble autoriser des opérations spécifiques en Iran, très probablement pour la collecte du renseignement sur le programme nucléaire du pays ou l’identification de groupes dissidents qui pourraient être utiles pour une offensive militaire à venir. »

Tandis que le gouvernement Obama indique publiquement qu’il va contrer la soi-disant menace nucléaire iranienne en faisant appel à des sanctions plus importantes des Nations Unies et des embargos commerciaux, la directive de Petraeus donne clairement à penser qu’Obama a en tête quelque chose de bien plus sinistre encore. Le Times cite des représentants américains disant que la directive « autorise aussi des missions de reconnaissance qui pourraient ouvrir la voie à de possibles frappes militaires en Iran si les tensions concernant ses ambitions nucléaires s’intensifient. »

On pense déjà que cette directive secrète a constitué le travail préparatoire de l’offensive de l’armée américaine au Yémen qui a débuté en décembre 2009. Des soldats des Forces spéciales américaines avaient pénétré dans ce pays pour entraîner son armée et se joindre à elle pour attaquer Al Qaïda dans la Péninsule arabique que l’on dit être membre affilié d’Al Qaïda au Yémen. En décembre, le président Obama avait donné l’ordre de frappes aériennes sur des bâtiments abritant soi-disant des militants et qui avaient coûté la vie à des dizaines de civils. Des navires de l’armée américaines ont aussi envoyé des volées de missiles sur le pays.

Le Times reconnaît avoir accepté de ne pas révéler toutes les informations contenues dans le document de Petraeus, dont le journal dit avoir vu une copie. Citant des « inquiétudes soulevées par un représentant du Commandement central des Etats-Unis quant à la sécurité des troupes, » le journal rapporte qu’il a accepté de supprimer certains détails concernant les déploiements de troupes.

Ainsi, « le journal de référence »politiquement libéral joue son rôle dans la promotion des desseins agressifs de l’armée américaine et le maintien des Américains dans l’ignorance sur les détails les plus cruciaux de ces opérations secrètes. Bien que le Times n’en dise rien, cette directive d’opérations secrètes, qui va au-delà des directives similaires sous le gouvernement Bush, n’aurait pas pu paraître sans l’assentiment du président Obama. Ceci souligne le fait que le gouvernement Obama poursuit et amplifie la politique du militarisme et de la guerre menée sous Bush et se prépare à étendre les actes d’agression militaire américains bien au-delà des confins de l’Irak et de l’Afghanistan.

L’utilisation de forces d’opérations spéciales militaires comme agents du renseignement à travers le Moyen-Orient et l’Asie centrale permet au gouvernement de placer les opérations d’espionnage sous la juridiction du Commandement central des Etats-Unis et du général Petraeus. Contrairement aux activités de l’Agence centrale du renseignement (CIA), les opérations secrètes d’espionnage menées par l’armée ne nécessiteront pas légalement l’assentiment du président ni ne seront soumises au contrôle du Congrès