Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

A côté de notre futur, le roman dystopique 1984 était une promenade de santé

« Je m’en fiche, j’ai rien à cacher ! », soit la phrase la plus bête du monde. En effet, si tu n’as rien à cacher, pourquoi justement violerait-on ton droit à la vie privée ? Pour vérifier que tu n’aies pas soudainement des choses à cacher ? Car, au rythme où vont les choses tu pourrais rapidement avoir quelque chose à cacher. Et là tu auras toujours un plus con que toi qui te dira : « Et alors, je m’en fiche, j’ai rien à cacher ! ». La vigilance c’est aussi la vigilance par solidarité et par anticipation.

 

 

Tout d’abord, la vie privée, ce n’est pas simplement cacher des actes répréhensibles. Il s’agit plutôt du droit fondamental à choisir ce que l’on souhaite partager ou non. Sinon, pourquoi ne mettrions-nous pas une caméra dans les vestiaires des filles, franchement « elles n’ont tout de même rien à se reprocher, non ? » !

D’autre part, une surveillance permanente modifie profondément notre comportement, même inconsciemment. Comme dans le modèle du panoptique, le simple fait de se savoir potentiellement observé nous pousse à l’autocensure et à la conformité. Nous devenons plus méfiants et nous évitons tout propos ou comportement qui pourrait être mal interprété. La société devient paranoïaque tout en s’abrutissant...

Et puis, au-delà des lois qui évoluent et pourraient rendre délinquant voire criminel un citoyen parfaitement innocent (par exemple dans la nuit du 12 au 13 juillet 1990), on n’est jamais à l’abri d’une défaillance technologique, d’une information fautive ou d’une interprétation erronée. Et là, c’est le début de l’enfer (que l’on songe par exemple à ceux qui se retrouvent ensevelis sous les contraventions puis les saisies bancaires simplement parce qu’à l’autre bout de la France un malandrin usurpe une plaque minéralogique...).

 

Dire qu’on se fiche de sa vie privée parce qu’on n’a rien à cacher, c’est comme dire qu’on se fiche de la liberté d’expression parce qu’on n’a rien à dire !

 

Ainsi, cette phrase, « je n’ai rien à cacher », est quand même d’un égoïsme rare ! Si tu n’as rien à cacher, peut-être qu’un ami, une personne de ta famille, ton voisin, un journaliste dissident a peut-être quelque chose à cacher ? Heureusement que les nazis n’avaient pas ces lunettes 3D inquisitrices, sinon c’est toi qui aurait pu finir par parler le boche. Car les résistants, eux, avaient beaucoup de choses à se reprocher... !

Enfin, c’est donner à soi-même une bien piètre valeur. Dire que l’on n’a rien à cacher, c’est se moquer de ce que valent nos informations personnelles, se moquer de sa propre dignité. Les entreprises ou les gouvernements peuvent donc exploiter nos informations personnelles pour influencer nos comportements, nos idées, notre façon de vivre, nous vendre leur prochaine camelote ? Plutôt crever !

 

Bref, tout ça pour dire qu’en ce XXIe siècle désenchanté déjà fort entamé, l’on est désormais bien loin du bon vieux temps où un homme pouvait jouir d’une bonne pipe dans le tout nouveau – et pas encore dégradé par des sauvages (qui n’existaient pas) – Train à Grande Vitesse (TGV) :

 

Portons tous des lunettes à moustache !

 






Alerter

62 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #3458297
    Le 27 novembre à 12:13 par Le radeau de la Méduse
    A côté de notre futur, le roman dystopique 1984 était une promenade de (...)

    Disons que "1984" d’ Orwell peignait le tableau d’une dictature vraiment impitoyable à visage humain. Je sais, ça fait oxymore comme phrase mais néanmoins la 2ème partie de 1984 relate le dialogue entre un opprimé, Winston, et son bourreau, O’Brien. Ce dernier trouve même que "Winston" est un cas intéressant. Quoi qu’il en soit ce dialogue ne vise qu’ à une chose : guérir l’opprimé qui est un homme malade. Le bourreau arrive toujours à ses fins. Vaincu l’opprimé accepte son sort, l’ idée qu’il soit malade et témoigne une reconnaissance éperdue au système qui l’ a écrasé puis guéri et enfin qui l’ écrase à nouveau avec son consentement enthousiaste . A la fin, révélation, "il aime Big Brother".
    Je ne pense pas qu’il y aura un dialogue entre chaque "gueux intéressant" (je ne parle pas des lobotomisés) avec un mec du Deep State. Le gueux en question crèvera avec son âme de rebelle et notre système crèvera de sa putréfaction naturelle car comme l’ expliquait Orwell, dans son monde les opprimés meurent reconnaissants au système qui les libère du fardeau de leur vie. A partir de ça, il n’ y a pas de martyrs. L’histoire fait place nette au totalitarisme total dont on doit imaginer l’ action par une botte écrasant perpétuellement un visage humain.
    Orwell avait imaginé la dictature parfaite, notre présent et notre futur en sont et seront à des balbutiements.

     

    Répondre à ce message

  • Il ne peut y avoir de liberté sans vie privée, et si l’on s’aventure à analyser ce qui reste de privé dans nos vies, c’est à dire la part d’interactions humaines qui ne passent pas par une intermédiation numérique, le constat est sans appel.

    Depuis les premières émissions télévisées de type Big Brother jusqu’au conditionnement au selfisme et à l’externalisation de tous les éléments d’identités, et la réduction de son identité à ce qui peut être jeté en pâture sur les réseaux sociaux, la vie intérieure a été déclassée et détruite, le bétail humain a été domestiqué, cuit à petit feu comme la grenouille dans sa marmite sur le feu totalitaire.

    Et personne n’ose faire le lien entre l’expérience totalitaire des confinements covidistes, avec le passage forcé par des moyens numériques de toutes les intéractions et activités de milliards d’humains, et les progrès fulgurants de l’IA suite à la plus grande collecte d’informations de l’histoire humaine.

    Personne n’ose faire le lien entre l’augmentation des prix de l’énergie, l’injonction concomitante faite aux humains de se restreindre, et la mise en concurrence énergétique des besoins humains avec les besoins exponentiels des datas centers qui stockent les données collectées à la volée et à l’insu du bétail démocratique.

    Personne ne se demande pourquoi la 6G est déjà en phase de test pour un déploiement en 2030, alors que toutes les promesses de la 5G ne correspondent à aucun besoin humain et à aucune demande du bétail humain.

     

    Répondre à ce message

  • Le châssis de la bagnole pourrie qu’est ce régime pourri va casser en route c’est sûr. La seule question qui demeure est de savoir à quelle heure et avec quels passagers (encore qu’on puisse d’ors et déjà en connaître quelques uns...) Suffit de rester assis au bord de la route pour voir l’épave basculer au fossé. Patience...

     

    Répondre à ce message

  • Au Paradis, il n’y a pas de vie privée.
    Tout les élus lisent les pensées de tout le monde.

     

    Répondre à ce message

  • Les TV sont connectées, l’IA établit un profil de chaque spectateur.
    Les bagnoles sont connectées.
    LA pharmacie est connectée, via les logiciels gratuits mis à dispo...
    Les mobiles, ordis, ...
    L’IA va établir un profilage et les drones s’occuperont du reste ... quand le moment viendra, comme pour les Palestiniens.
    Enfin, tant que le PQ n’est pas connecté ....
    monde de merde !

     

    Répondre à ce message

  • Ce qu’Orwell n’avait pas prévu, c’est qu’une bonne partie du peuple achèterait elle-même les caméras et que sa plus grande crainte serait que personne ne la regarde.

     

    Répondre à ce message

  • J’ai encore la paire de lunettes à gros nez style Groucho Marx, (la moustache a été perdue) qui illustre l’article. :-D

     

    Répondre à ce message

  • La problématique de la technologie basée sur la donnée, est qu’elle est fatale des deux côtés : si elle exige que tu sois vert et que, étant bleu, tu te fais passer pour vert, elle est baisée. Sauf à avoir quelque chose dans le corps (le sang ?) qui confirme le contraire

     

    Répondre à ce message

  • Le Régime Pourri c’est de l’hypercontrainte dans de l’hyperviolence ; de la déception dans de la coercition. Une machine a fabriquer des malheureux sous l’impérieuse domination de névrosés surorganisés dans l’intermédiation et l’aménagement de l’impunité intégrale, afin d’accaparement de la ressource par tous les moyens imaginables. Une tyrannie stupide et abjecte avec la collusion, la corruption et la trahison comme principes et comme carburant. Ses innombrables victimes neutralisées prises en otages, sont sensées n’avoir aucune limites comme variables d’ajustement indispensables à ses délires et a toutes les contradictions indépassables de son irrépressible et cynique avidité de richesse et de pouvoir absolu. Il ne se passe rien d’autre.

     

    Répondre à ce message

  • #3459387
    Le 30 novembre à 09:39 par Une tempête dans un ver d’not
    A côté de notre futur, le roman dystopique 1984 était une promenade de (...)

    Quincy "jaune" , quel scénart en 84, thriller, beat it et E.T. l’extraterrestre.

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents