Pour commencer, je tiens à dire que j’ai du respect pour Chouard, ne serait-ce que pour sa contribution lors du référendum concernant le projet de traité en 2005.
En ce qui concerne le RIC, j’ai bien compris son approche. Il me semble que le RIC est à l’organisation politique classique, ce que la coopérative est à une société classique.
Quand est-ce que la coopérative est plus intéressante qu’une société classique ? Quand son activité est invariante et qu’il s’agit de garantir à chacun sa part dans les bénéfices engendrés. Parce que dès qu’il y a des décisions à prendre en urgence, voire des décisions difficiles du genre provisionner pour investir au lieu de distribuer intégralement les bénéfices, la coopérative ne survit que rarement.
Chouard le dit lui-même, avec le RIC les décisions ne peuvent pas déplaire au peuple ! Mais depuis quand peut-on prendre des décisions sans tenir compte du réel ? Chouard esquisse la solution : créer de l’argent, vu que pour lui ce n’est pas, ce n’est jamais, un problème.
Alors effectivement, quand le pays va bien, comme la Suisse, qu’il n’y a que la routine à gérer, le RIC est sympa et sans inconvénients dans le réel. Mais dans un pays qui va mal, dont les dirigeants trahissent le peuple pour des intérêts qui ne bénéficient qu’à une infime minorité, je ne suis pas certain qu’en rajoutant de la démagogie ou en donnant le pouvoir à des opinions radicales qui transforment le pouvoir en un jeu de chaises musicales, on arrange les choses.
Rien n’oblige à voter pour une ordure et il faut des représentants pour être réactif. En cas de risque de conflit, on n’a pas ni les informations ni le temps de discuter pendant un an.
Le RIC rend les ’représentants’ irresponsables au point de pouvoir être tirés au sort. Question : où sont les garde-fous ? Qui est responsable, "on" ?
Chouard dit ’Nous le Peuple’, comme si tout le monde était vertueux comme lui. J’ai bien peur que le modèle d’humain qu’il a dans sa représentation mentale ne soit un peu surévalué par rapport à la réalité, il suffit d’observer une foule dans un stade pour s’en convaincre.
Pour finir, là où je suis d’accord, c’est la proposition qui interdit à un milliardaire de posséder un ou plusieurs organes de presse. En plus des journalistes propriétaires, les gens devraient pouvoir choisir chaque année les 10 médias (parmi TV - Radio - Presse - Internet) à qui la redevance médias serait reversée sous la forme de subventions étatiques.