Gilets jaunes / Colère des peuples : Ce que le GEAB annonçait en juin 2016.
La colère des peuples anticipée dans le GEAB dès la fin 2011 comme la conséquence logique d’une crise sans précédent historique, multi-directionnelle et de dimension globale à laquelle les niveaux de pouvoir « démocratique » nationaux sont structurellement incapables de répondre tandis que les structures de gouvernance les plus aptes à y mettre en place des solutions, structures internationales et transnationales, sont dénuées de toute légitimité politique, cette colère des peuples est maintenant là. Or, la légitimité politique s’acquiert de deux manières uniquement : par la force ou par la démocratie[1].
(...)
En réalité, notre équipe a récemment pris conscience de certains faits évidents. C’est encore le Brésil qui nous y a aidés. Nous nous demandions ce qu’il adviendrait de la participation du Brésil aux BRICS suite à l’éviction de Dilma Roussef. Un membre brésilien de notre réseau nous a alors expliqué que le Ministère des Affaires Étrangères, le tout-puissant Itamaraty, était en quelque sorte un État dans l’État, immune aux aléas des élections démocratiques. C’était a priori une bonne nouvelle pour la stabilité de la politique étrangère du Brésil par rapport aux BRICS.
Mais cette information enclenchait une série de constats sur tous ces instruments de la souveraineté nationale échappant en fait désormais au contrôle démocratique national : les banques centrales sont indépendantes, les affaires étrangères – nous en avons alors pris conscience – sont également partout « protégées » des choix démocratiques, nos armées – la plupart du temps intégrées à des structures transnationales – sont hors du champ démocratique, nos ministères de l’économie sont essentiellement des organes d’exécution des politiques décidées par l’UE et l’OMC (entre autres), etc.
Or, les citoyens du monde, s’ils veulent survivre au XXIe siècle, doivent absolument comprendre qu’il est en effet impossible de laisser des citoyens nationaux guider des politiques de portée de facto transnationale.
Tous les lieux de décision, donc de pouvoir, sont désormais transnationaux. Seuls les citoyens sont restés enfermés dans le niveau national, parce que les partis politiques et les médias censés les représenter n’ont pas eu la vision, la volonté ou la capacité d’organiser leur sortie des frontières pourtant ouvertes par la régionalisation et la globalisation.