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Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

Un empire qui n’a plus que la violence pour se faire respecter

Les 28 États membres de l’OTAN soutiennent sans réserve l’Ukraine, confrontée au pire regain de violences depuis deux ans dans l’est du pays entre l’armée ukrainienne et les rebelles prorusses, a affirmé jeudi la numéro deux de l’Alliance, Rose Gottemoeller.

À peine arrivé à la Maison-Blanche, Donald Trump avait ébranlé les alliés européens en prônant une ligne plus souple vis-à-vis de Moscou et en remettant en cause l’engagement de Washington, vieux de près de 70 ans, envers une alliance qu’il a qualifiée d’« obsolète » et de fardeau injuste pour le contribuable américain.

« Il y avait unanimité autour de la table du conseil OTAN-Ukraine, un soutien fort de tous les alliés à l’Ukraine », a déclaré à la presse Mme Gottemoeller à l’issue d’une visite au siège de l’OTAN à Bruxelles du premier ministre ukrainien, Volodymyr Groïsman.

L’Alliance atlantique, où les États-Unis occupent une place prépondérante, est au côté de l’Ukraine depuis que les « actions agressives de la Russie » ont commencé en 2014 et elle ne reconnaîtra pas l’annexion illégale de la Crimée au début de cette année-là, a ajouté la secrétaire générale adjointe de l’OTAN.

Les combats récents sont les pires depuis deux ans, a-t-elle affirmé, en reprenant le chiffre de plus de 10 000 violation du cessez-le feu en une journée avancé par l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui surveille le conflit sur place.

« Nous sommes profondément inquiets de la flambée de violence (...) Nous ne devons pas considérer cela comme normal », a estimé Mme Gottemoeller, en exhortant toutes les parties, et en particulier la Russie, à respecter les engagements pris dans le cadre dess accords de Minsk.

Le président américain Donald Trump avait assuré le 1er février, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Petro Porochenko, vouloir travailler avec Kiev et Moscou afin de mettre fin au conflit entre l’armée ukrainienne et les rebelles prorusses. Mais des craintes persistent qu’il ne préfère s’adresser directement au président russe Vladimir Poutine.

L’Américaine Rose Gottemoeller, une spécialiste de la Russie, a pris ses fonctions à l’OTAN en octobre 2016. Elle était auparavant sous-secrétaire d’État au contrôle des armements et à la sécurité internationale et a conseillé le chef de la diplomatie américaine démocrate John Kerry.

Lorsque Mme Gottemoeller avait été proposée en mars par le président Barack Obama au poste de secrétaire générale adjointe de l’OTAN, des élus républicains l’avaient accusée d’être trop souple avec la Russie de Vladimir Poutine.

Le premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman a de son côté estimé que le monde entier était conscient de « l’agression russe dans l’est de l’Ukraine ». « Nous accordons une grande valeur au soutien unanime des alliés », s’est-il félicité.

Interrogé sur une éventuelle évolution des positions en raison de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, M. Groïsman a affirmé ne pas avoir d’inquiétude.

« Je suis certain que le nouveau président (...) se battra toujours pour la démocratie et les valeurs démocratiques », a-t-il prédit.

« Je suis persuadé que les États-Unis soutiendront toujours la justice, et la justice est du côté de l’Ukraine », a-t-il conclu.

 


 

Dos au mur, Kiev rallume la guerre ukrainienne

 

Avec l’arrivé de Donald Trump au pouvoir, le président ukrainien risque de perdre le soutien politique et financier de Washington. C’est pourquoi il a commencé une nouvelle escalade du conflit ukrainien, explique le journaliste Bryan MacDonald.

 

Une vieille maxime de journaliste, « rapporter ce que vous connaissez et restez-en aux faits », était difficile à respecter lors du conflit ukrainien. Car, tandis que toute confrontation militaire se fait dans un « brouillard de guerre », ce conflit s’est enfoncé encore plus loin. Il y a une sorte de « nuage de guerre ». Et c’est un nuage gris très épais, qui enveloppe toute personne essayant d’y pénétrer de toutes sortes de boues, de crasses ou de fumiers.

À partir de ce moment-là, presque tous les observateurs qui s’y sont frottés ont été contaminés et c’est pourquoi tout le monde – sauf les pauvres et malheureuses populations locales prises au piège sur le champ de bataille – s’est senti soulagé, quand les hostilités sont retombées après les accords de Minsk.

Mais maintenant, la situation a changé. Et dramatiquement. Depuis 2014, jusqu’à il y a deux semaines, la ligne de démarcation était claire. Le régime kiévien était soutenu et renforcé par l’administration Obama à Washington. Et les rebelles d’ethnicité russe, contre lesquels ils luttaient, ont été appuyés par Moscou.

Tandis que l’ancien président américain considérait évidemment l’Ukraine comme un mal de tête inutile, il s’en est remis à des personnages puissants qui avaient des intérêts dans ce jeu. Comme Joe Biden, dont la famille avait des intérêts commerciaux, et comme Victoria Nuland, un idéologue qui a aidé à créer le mouvement de Maïdan et qui a choisi les dirigeants qui sont arrivés à Kiev.

Il y avait aussi un soutien bi-partisan de la part de gens comme John McCain et d’autres républicains, qui continuaient à adhérer aux principes de l’époque de Bush à l’égard de l’expansion de l’OTAN. Sans mentionner le « confinement » (containment) de la Russie et la volonté permanente d’empêcher tout rapprochement potentiel entre Moscou et les autres pays européens, notamment l’Allemagne, qui pourrait présenter une menace pour l’hégémonie des États-Unis dans la région.

 

Nouvelles idées

Mais maintenant, un nouveau shérif est arrivé dans la ville. Apparemment, c’est quelqu’un qui n’a pas de temps pour le consensus qui a dominé depuis 1945, à savoir, dire que « la Russie est utile uniquement si elle faible ».

Aujourd’hui, du point de vue de Donald Trump, les menaces majeures pour la sécurité américaine n’émanent pas du Kremlin. Au lieu de cela, il y a le terrorisme islamique et la montée de la Chine. En plus, le nouveau président croit apparemment que la Russie peut être utile dans ces deux situations. Cela dit, Moscou qui a cultivé des relations étroites avec Pékin, ne vise qu’à coopérer dans le cadre de la première de ces missions.

En jetant de l’huile sur le feu, Donald Trump peut conduire ici une vendetta personnelle. Après tout, c’était une ingérence ukrainienne dans les élections de l’année passée, qui entraîné la chute de Paul Manafort, conseiller éminent. Et l’équipe de Petro Porochenko avait clairement énoncé ce qu’elle attendait de l’entrée d’Hillary Clinton à la Maison Blanche : qu’elle la finance durant les quatre années à venir. Quand Trump l’a battue, contre toute attente, cela a été un désastre pour Kiev.

Paul Simon chantonnait : « Bonjour obscurité, ma vieille amie, je suis venu te parler à nouveau. » Voilà à quoi ressemble la reprise de la violence en Ukraine. Parce qu’il n’y a rien à gagner. En bref, la Russie n’a pas de ressources, ni de volonté d’envahir ou de réprimer un pays entier. Et Kiev ne peut pas vaincre les rebelles d’origine ethnique russe dans l’Est, si Moscou ne décide pas de les abandonner. Ce qui est très peu probable.

Mais le problème maintenant, c’est que le régime de Petro Porochenko se sent coincé parce qu’il a peut-être perdu son sponsor principal à Washington. Les commentaires insipides dénués de réprobations arrogantes contre la Russie du département d’Etat sur la recrudescence de la violence [début février 2017] l’ont mis en évidence. En outre, le département d’État a également contredit les chiffres de Kiev sur le nombre de victimes.

 

Les alliés engagés ?

De plus, les pays d’Europe, à l’exception de la Suède, de la Pologne et des pays Baltes, ne se sont jamais trop intéressés à l’Ukraine. Personne ne peut démontrer qu’il y a eu un effort concerté pour la soutenir financièrement et on a compris que l’adhésion à l’UE ne s’est jamais retrouvée sur la table du plus pauvre – et probablement le plus corrompu – des État du continent. Au lieu de cela, les pays membres de l’UE ont obtenu des directives de Washington, mais ils ont exprimé sans entrain une solidarité limitée. Le meilleur exemple, c’est la tristement célèbre expression de Victoria Nuland [secrétaire d’État assistante pour l’Europe et l’Asie] « F**k the EU », qu’elle avait lancée à l’ancien ambassadeur américain, Geoff Pyatt. Ainsi, Kiev, a finalement atteint le stade où il n’y a rien à perdre. Et cela explique la soudaine escalade militaire. Petro Porochenko et les « bataillons de volontaires » ultranationalistes auxquels il doit se remettre, essaient de battre la noirceur jusqu’à ce qu’elle saigne de la lumière. Et c’est absolument inutile.

Nous savons que le président ukrainien s’est rendu à Berlin pour négocier avec Angela Merkel. Des sources à Berlin supposent que la chancelière l’a vertement réprimandé concernant la corruption et qu’il a invoqué la reprise des hostilités très opportune comme excuse [Petro Poroshenko a interrompu son séjour pour rentrer à Kiev], afin d’éviter tout sermon prévu par les responsables allemands pour le second jour de sa visite .

Kiev est tombé tout de suite dans l’hystérie, en insistant sur le fait que les rebelles auraient lancé une espèce d’attaque contre leurs forces. Mais cela n’a aucun sens, car les Russes ethniques n’ont rien à gagner d’une nouvelle offensive.

Et personne ne croit que Moscou qui cherche les moyens d’établir de nouvelles relations avec l’Occident, consentirait à une provocation quelconque à ce moment précis.

Ce qui semble s’être passé, c’est qu’une avancée rampante de l’armée ukrainienne vers la ville d’Avdievka a eu lieu presque sans difficultés, jusqu’au moment où les insurgés l’ont interrompue, en répondant avec leur artillerie. Cela a fait un grand nombre de victimes.

 

Difficile à accepter

Comme les autorités de Kiev jouaient les victimes avec succès depuis 2014, elles ont immédiatement rejeté la faute sur les rebelles. Mais il était clair qu’ils criaient au loup ce qui allait se savoir peu de temps après, grâce aux déclarations tellement niaises du vice-ministre de la Défense, Igor Pavlovsky, qu’il est nécessaire de présenter des excuse personnes niaises.

« À partir d’aujourd’hui, malgré toutes les circonstances, mètre après mètre, pas à pas, autant que possible, nos garçons avançaient », a-t-il déclaré aux médias locaux. Et de cette façon, tout simplement, il a détruit toute la thèse défendue par Kiev. En démontrant, comment le régime avait provoqué l’escalade. Même les médias allemands l’ont vu. Le journal Süddeutsche Zeitung, considéré comme un journal sérieux et de l’establishment, a décrit comment Berlin se laissait aveugler par les larmes de crocodile de Kiev.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, était d’accord. « Même la presse allemande partiale a reconnu que Petro Porochenko était derrière tout cela », a-t-il grommelé.

Pour sa part, Moscou est conséquente quant aux moyens de résoudre cette crise. Il faut mettre en œuvre les accords de Minsk, selon lesquels Kiev a consenti à accorder une semi-autonomie aux régions de Lougansk et de Donetsk, en échange du retour des territoires sous la juridiction de l’Ukraine après les élections. Le problème c’est que le régime – vulnérable aux nationalistes radicaux qui ont de plus en plus d’influence sur la police – ne peut pas appliquer ce qu’il a signé sans risquer de prendre un autre coup.

Petro Porochenko a reçu un coup de pied. Il a probablement perdu ses patrons américains et les Européens sont fatigués par son verbiage. En même temps, il ne peut pas parler avec Moscou, car ses propres partisans le lyncheraient. En fin de compte, Kiev a misé sur Hillary et a perdu.

(Source)

 


 

Ukraine : vague de morts mystérieuses chez les séparatistes pro-russes

 

Occuper des fonctions importantes chez les séparatistes pro-russes qui s’opposent aux forces gouvernementales ukrainiennes dans le Donbass (sud-est de l’Ukraine) peut s’avérer très dangereux. Et, visiblement, les services secrets ukrainiens sont sans doute moins à craindre que les rivalités internes et les ambitions des uns et des autres.

Ainsi, le 8 février, le colonel Mikhaïl Tolstykh, alias « Guivi », le chef d’origine abkhaze du bataillon « Somali », qui s’était illustré lors des combats visant à prendre le contrôle de l’aéroport de Donetsk, en 2014, a été tué par une explosion survenue dans son bureau. Et, a priori, ce ne serait pas accidentel.

« Je confirme qu’un acte terroriste a eu lieu. Et Guivi est mort. Nous allons élucider cela », a confié à l’AFP, Edouard Bassourine, un haut responsable de la république populaire autoproclamée de Donetsk.

La mort de « Guivi » est survenu quatre jours après celle du colonel Oleg Anachtchenko, le « chef des milices du peuple » de la république populaire autoproclamée de Lougansk (LNR), autre fief séparatiste. Lui aussi a été tué par une explosion, en l’occurrence celle de sa voiture.

Pour les séparatistes de Lougansk, il ne fait aucun doute que les services secrets ukrainiens sont derrière cet attentat. Du moins, c’est ce qu’a affirmé Andreï Marochko, un porte-parole. « Nous allons traquer les auteurs de cet acte monstrueux et ils recevront la sanction appropriée », a-t-il dit.

Cela étant, Kiev a évidemment nié toute responsabilité, tout en avançant que la mort du colonel Anachtchenko serait liée à une lutte interne pour le pouvoir.

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6 Commentaires

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  • #1662796
    Le 10 février 2017 à 17:57 par fd
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    Bien sur la fausse Gauche et la non moins fausse Droite aux USA et maintenant en Russie, sans parler de l’Europe a fortiori, ne veulent absolument pas une revision de Yalta. C’etait la raison d’etre de l’OTAN. C’est leur cauchemard ! C’est cela qui se cache derriere toute la geo-politique anti-europeenne depuis 1945. Seulement voila, il faudra bien regarder le probleme un jour de face et le regler. Revoir le TMI de 1946 a Nuremberg. Seuls les nationalistes eclaires d’en haut, s’il y en a, seront capables de tour de force. Il y a du pain sur la planche. Voyons ce que Trump fera. Il y des indices tres serieux a bien recadrer chez lui, pour ceux qui connaissent de quoi il en retourne.

     

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  • #1662806
    Le 10 février 2017 à 18:18 par Andreas
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    Peut-etre je suis mal informé, mais comment l’OTAN peut manifester son soutien à un pays qui n’est pas membre de l’OTAN ? N’est pas que l’OTAN est devenue une organisation terroriste ?

    Bonsoir à vous tous.

     

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  • #1662922
    Le 10 février 2017 à 20:34 par badaud
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    Ils ne veulent pas plus reconnaître "l’annexion" de la Crimée à 80% russe qu’ils n’admettèrent l’ "Anschluss" de l’Autriche à 100% allemande .

     

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  • #1662929
    Le 10 février 2017 à 20:39 par Yehoudi
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    " Que les Criméens russes aient décidé de leur sort sans en référer aux Autorités sionistes c’est proprement inacceptable ! "

     

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  • #1663038
    Le 10 février 2017 à 23:03 par Gud
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    Trop fort la tronche de ce secretaire, y en a qui doivent se marrer comme des baleines

     

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  • #1663120
    Le 11 février 2017 à 04:01 par temps incertains
    Kiev rallume la guerre, l’OTAN lui manifeste son soutien

    en même temps, le pouvoir de Kiev n’est pas indépendant, il travaille pour ses patrons qui sont toujours aux États-Unis aujourd’hui. D’ailleurs le parti républicain de Trump est le coeur même des néo-cons et des ultra vendus a Israël par leurs cotés protestants évangélistes donc compatibles au sionisme. Je me souviens des discours des deux Bush avec leur ’’God Bless America’’ en permanence et du fait que ces types ont été les plus sionistes pure jus de tout les présidents américains.

     

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