Pour pondérer cette excellente vidéo : je donnerai quelques exemples (peut-être des exceptions qui confirment la règle) ; le film "Chevalier" avec Heath Ledger, assez léger et drôle, sans bûcher aux sorcières, qui se passe en 1374 environ et qui revisite les origines de Ulrich von Liechtenstein et qui montre une femme forgeron qui travaille à son propre compte (elle est veuve il me semble), des serviteurs d’un chevalier qui ne sont pas maltraités par leur maître.
Il y a la série anglaise "Les piliers de la terre" se déroulant en Angleterre pendant la guerre civile opposant les arrières-petits-enfants de Guillaume le Conquérant : Mathilde l’Emperesse et Etienne de Blois ; série assez manichéenne (il y a de gros méchants et de grands gentils) mais qui est pourtant bien moins simpliste et anti-chrétienne que Inquisitio : si le gros méchant est un évêque corrompu jusqu’à l’os et affublé de presque tous les défauts, le héros est un prêtre très pieux qui parvient à obtenir le droit à la construction d’une Cathédrale autour de laquelle beaucoup de gens vont graviter. De plus, il y a quelques notes historiques intéressantes : à la fin, l’évêque se fait lyncher par la foule des "gens honnêtes" ; or, on est pas très loin de l’époque où les évêques, qui gouvernaient les villes, furent combattus parfois violemment par les pouvoirs laïcs comme à Laon en 1112.
En France, on a la série Kaämelott : d’accord, Elie Semoun y joue un inquisiteur aussi peu drôle que simpliste, néanmoins, on ne le voit plus trop à la fin. Ceci dit : les rapports entre seigneurs & paysans sont assez honnêtement représentés (le paysan cultive (et se plaint), le seigneur protège leurs terres). Le père Blaise n’est pas montré comme un fanatique ou un idiot et il y a quelques subtilités comme les accords du Diable qui expliquent que certaines façon de jouer de la musique ou de chanter étaient vu comme d’un parfait mauvais goût. Plus triste, le passage dans la saison 5 où une paysanne explique qu’elle a déjà perdu 3 enfants (triste réalité de la mortalité infantile).
Enfin, en dehors du cinéma américain où français, vous avez le cinéma transalpin dont deux comédies très bonnes : l’Armée Bancaleone et Brancaleone s’en va aux croisades qui montre des rapports intéressants entre un chevalier désargenté et des paysans qui ont trouvé un acte nobiliaire et qui se mettent d’office sous ses ordres en l’incitant à accepter ce titre et leurs services (pour peu qu’il y ait rémunération à la fin).