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Le catholicisme français a perdu le contact avec les couches populaires

Qu’on la considère ou non comme la « fille aînée de l’Église », la France a vu son histoire étroitement liée au catholicisme. Certains s’inquiètent aujourd’hui de sa « déchristianisation ». Il est vrai qu’à l’époque du curé d’Ars, d’autres voyaient encore dans notre pays une « terre de mission ». Le fait est, en tout cas, qu’aujourd’hui, les églises se vident et que les vocations se raréfient à un rythme encore jamais vu. Comment l’expliquer ?

 

Il y a quelques jours, vous citiez vous-même cette phrase de Bernanos : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »

C’est déjà une partie de la réponse. La modernité est inhospitalière à la transcendance, fût-elle immanente. Elle a consacré la montée d’un individualisme, dont les racines sont à rechercher du côté du nominalisme médiéval et du cartésianisme, qui tend à décourager les affiliations et les projets collectifs. L’anthropologie libérale fait de l’homme un être isolé, légitimé à toujours poursuivre son meilleur intérêt, c’est-à-dire un être égoïste. Sous l’influence de l’idéologie dominante, notre époque favorise le relativisme, l’hédonisme et le matérialisme pratique. Les gens s’habituent à l’idée qu’il n’y a rien au-delà d’eux-mêmes, que rien n’est pire que la mort, que rien ne vaut qu’on sacrifie sa vie pour une foi, une idée ou une conviction. Les Églises en pâtissent, et elles ne sont pas les seules.

Beaucoup de catholiques traditionalistes pensent que les choses ont commencé à se dégrader avec le concile Vatican II. Je pense qu’ils ont tort. Vatican II n’a pas été une cause mais une conséquence, parmi d’autres, d’une vaste transformation qui est à rechercher bien en amont. La cause la plus profonde de la « déchristianisation » est, à mon sens, la disparition du monde rural dans lequel, pendant des siècles, une religiosité populaire, souvent empreinte d’un paganisme résiduel, avait rythmé de façon massive la vie des hommes et l’alternance des saisons, constituant ainsi le socle de la vie et de la pratique chrétiennes. Cette mutation silencieuse a été rapide. Entamée avec la révolution industrielle, qui a provoqué le premier exode rural, elle s’est accélérée depuis la Seconde Guerre mondiale avec la généralisation du salariat (qui a supprimé le métier au profit de l’emploi). Devenus des « agriculteurs », puis des « producteurs agricoles », les paysans représentent, aujourd’hui, à peine plus de 3 % de la population active alors qu’ils étaient encore dix millions d’actifs en 1945. Les traditions populaires ont disparu du même coup, à commencer par les dévotions et les rites religieux. La majorité de la population vit désormais dans les villes, et les communes ne sont plus des paroisses.

 

Monseigneur Lustiger faisait remarquer en son temps que si l’assiduité à la messe n’est plus, aujourd’hui, un marqueur social, elle est en revanche, désormais, le signe d’une adhésion pleine et entière. Les pèlerinages continuent, d’ailleurs, à faire recette et la Manif pour tous a montré que le cadavre bouge encore. Chant du cygne ou possible renaissance ?

Un passage bien connu de la Bible (Ez 6, 8) évoque le « petit reste » (sheêrit) qui survit à toutes les difficultés. Plus les catholiques sont minoritaires, plus ils sont actifs, et comme ils cultivent beaucoup l’entre-soi, ils ont l’impression d’être encore nombreux. Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions. Le fait dominant reste ce que Marcel Gauchet a appelé la « sortie de la religion ». Cela ne veut nullement dire qu’il n’y a plus de croyants, ni même qu’il y en aura de moins en moins, mais que les valeurs dont l’Église était porteuse n’organisent plus de manière normative la société. Après avoir abandonné le césaro-papisme, l’Église a pris soin de distinguer le temporel et le spirituel, tout en continuant de subordonner le premier au second. Cette distinction s’est transformée en séparation et a abouti à ce qu’on appelle aujourd’hui la laïcité. La foi s’est ainsi trouvée privatisée et n’a plus, du même coup, que le statut d’une opinion parmi d’autres. Certains chrétiens se félicitent que leur religion ne se confonde plus avec le pouvoir. Je pense au contraire que la privatisation de la foi lui est fatale.

[...]

Avec la fin du monde rural, le catholicisme français, qu’il soit traditionnel, libéral ou progressiste, a perdu, en se repliant sur les villes, le contact avec les couches populaires (d’autant que c’est de l’État-providence que celles-ci attendent désormais qu’on leur fasse la « charité »). En 1929, le pape Pie XI disait : « Le plus grand scandale du XIXe siècle, c’est que l’Église a perdu la classe ouvrière. » Le « catholicisme social », l’Action catholique, la JOC et la JEC, les « prêtres-ouvriers », tout cela est derrière nous, et même les patronages ont presque tous disparu. Là où la France rurale fournissait des bataillons de prêtres et de religieux, c’est des milieux de la bourgeoisie que proviennent l’essentiel de ce qui reste des vocations sacerdotales, et c’est aussi ce qui explique la sociologie très homogène de la Manif pour tous. L’endogamie y est la règle et c’est à Versailles que l’on enregistre le plus fort taux de pratique de toute la France. Le plus grand risque, de ce point de vue, serait pour le catholicisme de devenir une religion de classe.

Lire l’article entier sur alaindebenoist.com

Le remplacement de l’Église, sur E&R :

 






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38 Commentaires

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  • #2479625
    Le 8 juin 2020 à 14:15 par le moine vengeur
    Le catholicisme français a perdu le contact avec les couches (...)

    Les livres du Père Brune expliquent fort bien cette désaffection des français pour la religion.Il n’y va pas avec le dos de la cuillère .A la fin de sa vie,il s’est converti du catholicisme à l’orthodoxie.
    Ceci dit,ce n’est pas parce que les français ne vont plus à l’église qu’ils ont pour autant perdu leur spiritualité,celle-çi reste profondément ancrée dans leurs moeurs,leur morale,leur façon de vivre et leurs pensées,même si les apparences sont trompeuses.car après la jeunesse toutes ces questions refont surface dans un petit coin de leur esprit un jour ou l’autre...

     

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  • #2479627

    C’est peine perdue d’essayer de capter l’héritage des pauvres, il vaut mieux tenter de capter l’héritage des riches .

     

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  • #2479650

    J’ai l’impression que les hommes d’Eglise on été tellement humiliés par les campagnes médiatiques, académiques, philosophiques (etc) anticatholiques qu’ils ont peur d’être accusés de prosélytisme s’ils se manifestent sur le terrain, c’est pas bon du tout. Dans ma commune, une petite ville de Saône et Loire, j’ai croisé plusieurs français de souche en grande détresse (précarité, handicap mental et physique, orphelins, etc.,) qui ont été soutenus et intégrés dans la communauté musulmane. Il est clair qu’il s’agit d’une forme d’adoption par défaut, personne d’autre ne leur ayant tendu la main, c’est un vrai problème et une remise en question que l’église doit assumer, il faut qu’elle regagne la bataille du terrain et se réaffirme sans honte comme puissance spirituelle forte !

     

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  • #2479688

    Petit rappel historique :
    Du 8eme siècle au 11eme siècle, les "seigneurs" chrétiens carolingiens déportent les gaulois réfractaires à Verdun, pour les vendre en esclavage aux musulmans par l’intermédiaire des juifs.
    Pour les moyennement réfractaires acceptant la conversion, c’est le servage. un esclavage mais de luxe !
    Monothéistes abrahamiques, main dans la main depuis 2 000 ans pour réduire l’Europe en esclavage.

     

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    • #2479835

      faux, le marché de Verdun est un marché d’esclaves exclusivement slavons païens importés. la derniere population européenne mise en esclavage de guerre est les saxons (païens) fin du 8ème siècle. pour la gaule, elle est totalement chrétienne et donc sous la juridiction de l’Eglise qui interdit l’esclavage pour un chrétien.l’esclavage est remplacé en europe chrétienne par une autre forme d’exploitation : le servage : le serf a des droits et il est lié à la terre, pas l’esclave. (le cas de l’empire Byzantin est différent)

       
  • #2479704

    Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne veux pas qu’on te fasse.

    ça c’était avant, maintenant c’est inversé.

     

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  • #2479710

    Le catholicisme n’a pas perdu le contact avec les couches populaires. Ce sont les couches populaires qui ont perdu le contact avec la réflexion religieuse. Au-delà du catholicisme, notre époque devrait pourtant être celle du choix conscient de sa propre croyance. Pourquoi ?

    La première raison est que la transmission culturelle de la religion disparaît. La croyance peut ainsi redevenir un choix libre et personnel.

    La deuxième raison est que l’information circule comme jamais. Il devient possible de corréler les croyances des uns et des autres à leurs actions publiques, d’apprécier la sincérité ou l’hypocrisie des religieux, de confronter les idées et les croyances, d’observer les conséquences des croyances dominantes sur l’état des pays et du monde.

    L’absence de choix est en soi un choix. C’est le plus courant et le plus néfaste. Sous couvert de laïcité, de neutralité religieuse, notre société est en effet dirigée selon des croyances faussement dissimulées sous les habits de la raison ou de l’universalisme. Il s’agit de foi maçonnique, que les tenants des religions monothéistes peuvent identifier comme satanique, et qui berne les naïfs.

    L’indifférence religieuse et l’athéisme sont en fait des consentements implicites à la foi maçonnique. Dans notre sphère culturelle, l’alternative est celle des religions monothéistes universalistes (christianisme dans ses diverses composantes, islam avec là aussi des variantes). Je note cependant le développement de la tendance suprémaciste blanche et sa recherche de fondements religieux païens et purement européens. Il serait trop long d’en discuter ici.

    L’important selon moi est d’étudier et de choisir en connaissance de cause, puis de valider son choix par les actes. L’orthodoxie me semble digne d’être étudiée, ne serait-ce que pour sa résistance au mondialisme. Chez les Catholiques, je conseillerais de s’intéresser aux traditionalistes en rupture, tels que l’abbé Rioult. Dans l’islam, la grande difficulté est de discerner la vraie Tradition parmi les interprétations accumulées au cours des siècles.

    Étude, choix intime indépendant des héritages culturels familiaux ou même nationaux, ouverture aux autres et dialogue, actes et parfois combat, telle est selon moi la voie à suivre. C’est celle de la paix intérieure à défaut d’être celle d’une victoire immédiate. C’est aussi celle de la restauration de notre pays, que ne permet pas une croyance superficielle sous couvert de tradition.

     

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  • #2479722

    "Le fait est, en tout cas, qu’aujourd’hui, les églises se vident et que les vocations se raréfient à un rythme encore jamais vu. Comment l’expliquer ?"

    Après une semaine de travail les gens préfèrent aller dans un temple de la consommation, se réfugier dans des jeux vidéos, sortir...
    L’univers religieux donne l’impression d’être poussiéreux, les prières sont remplies de mots latins incompréhensibles etc... La montée de l’ignorance, la promotion de la paresse, le fait aussi que l’Eglise aime les migrants de façon inconditionnel alors que certains violent, tuent et volent...

     

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  • #2479938

    les églises se vident, comment pourraient-elle se remplir puisqu’elle sont fermées à double tour ?
    Les églises autrefois, il y a vingt ans et plus déjà ! … quand elles étaient ouvertes, constituaient, au cœur des villes, grandes et petites, un « commun » comme disent et redécouvrent en ce moment plusieurs penseurs, venus de divers horizons, un espace qui était à tout le monde, un espace de beauté, où tout le monde pouvait entrer LIBREMENT, à peu près tout le temps, où on pouvait prier bien entendu, personne n’oubliait que c’étaient des lieux chrétiens et sacrés, et il était très important, vital pour un chrétien de disposer d’un tel lieu, partout, mais aussi pour tout un chacun croyant, athée ou autre pour visiter et contempler pour son esthétique, et aussi, last but not least ! (en Esperanto « krome kaj krone ») un lieu de silence, de paix, de recueillement, où, à tout moment de la journée, tout un chacun, pour des buts religieux ou pas du tout, pouvait entrer, sans aucun problème et à tout moment, et s’y reposer loin du bruit, réfléchir, pleurer, méditer son chagrin d’amour, sa peur, ses dilemmes, ou tout ce qu’on veut, se ressourcer, une pause dans la journée.
    C’était un lieu sacré, pour tous, même les athées et les indifférents, un lieu précieux et indispensable. Et disponible. Un « commun ».

    Aussi c’est un drame de première gravité, un scandale inadmissible de les voir maintenant presque toutes et en permanence fermées !!!        
    une immense et très grave perte pour la société et les êtres. Une tendance absolument inadmissible et lamentable de notre époque.

     

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    • #2480561
      Le Juin 2020 à 19:13 par Bertrand Dudéclin
      Le catholicisme français a perdu le contact avec les couches (...)

      Si les églises restaient ouvertes elles seraient vandalisées, pillées , profanées, saccagée ! N’oublies pas qu’on est dans un pays sataniste où on déboulonne les croix, on interdit les crèches et on brûle les cathédrales !

       
    • #2480630

      Il suffirait que l’Église trouvât des choses à faire dans ses bâtiments 24/7 pour qu’aucune salle ou nef ne restât inoccupée, ne serait-ce que de prendre soin des sans-logis dans les cryptes et de louer les choeurs à des groupes de cours de chant et de musique classiques, ou encore des répétitions de latin. Les locaux séculiers sont devenus tellement hors de prix pour ce genre d’activités d’entretien de tous les formes de cultures étant allées de pair autrefois avec la religion que je ne vois pas en quoi cela serait infaisable.

      Excusez-moi mais l’église contemporaine, pas seulement la catholique mais plus ou moins toutes les sectes qui se disent chrétiennes sont devenues sous l’influence excessive de la théologie vétéro-testamentaire remise à l’honneur par les anglicans, les calvinistes puis le Concile Vatican II si proches de la révolution culturelle prolétarienne maoïste autant que du capitalisme marchand en matière culturelle que je crois que c’est peine perdue que de faire cette demande. La plupart des dignitaires du catholicisme et des autres dénominations dites chrétiennes sont soit maçons, soit sionistes théologiques, soit les deux.

      Je crois que l’Église catholique a dit pas mal tout ce qu’elle avait à dire pendant sa longue existence (certains vont dire deux mille ans mais je crois que cette église n’est devenue reconnaissable comme les Européens l’ont connue qu’à peu près depuis Saint Augustin, époque où l’habitude exeptionnelle jusque là s’est prise de baptiser les enfants, en contraste avec l’époque de Constantin où le baptème ne s’administrait qu’au terme d’une longue période de probation et bien souvent à l’article de la mort tant on le considérait incompatible avec une vie mondaine dite normale) et qu’elle est rendue à peu près au même point, maintenant que le dépôt de la foi a été compilé dans une masse de documents disponible partout et ayant exploré à peu près toutes les questions partout sur la planète ou presque, où était le judaïsme lors du premier siècle, une religion qui une fois la Bible compilée et diffusée avait fait son temps : ce n’est pas un hasard si aujourd’hui les establishments du judaïsme et du christianisme se sont rapprochés à un tel point, c’est une même obsolescence qui les réunit et non pas le partage de quoi que ce soit de positif.

      Un seule preuve a suffi pour me faire décrocher de ce qu’est devenu l’Église catholique : les canonisations de personnages indignes faites depuis Vatican II.

       
  • #2479958

    J’ai lu récemment qu’il n’y avait aucun cardinal français en fonction actuellement en France ?!?!?

     

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  • #2481559

    "Là où la France rurale fournissait des bataillons de prêtres et de religieux, c’est des milieux de la bourgeoisie que proviennent l’essentiel de ce qui reste des vocations sacerdotales, et c’est aussi ce qui explique la sociologie très homogène de la Manif pour tous. L’endogamie y est la règle et c’est à Versailles que l’on enregistre le plus fort taux de pratique de toute la France. Le plus grand risque, de ce point de vue, serait pour le catholicisme de devenir une religion de classe."

    Malheureusement, il y a une grande part de réalité et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais été à l’aise avec les Paroissiens notamment ceux de la Tradition.
    Par ailleurs, j’avoue qu’on sent la distance avec certains Prêtres, là encore, se ressenti est surtout palpable avec ceux de la "Tradition".

    Comment expliquer simplement... Quand nous venons de la banlieue et que nous croisons des couples de Paroissiens qui se vouvoient, même si nous avons la même religion, le décalage est là, réel et présent.
    On se sent mal à l’aise et parfois même "jugés" par une certaine façon de parler (ton hautain, sec, parfois même humiliant, bref, rien à voir avec la façon de parler d’un gars issu des "classes inférieurs").

    Mais je ne pense pas que les Catholiques Traditionalistes Français (je ne connais pas ceux de l’étranger) et leurs Prêtres puissent se remettre en question. Leurs Eglises sont froides, dans tous les sens du terme et on n’y ressent pas beaucoup l’Amour. C’est le constat que je fais après plusieurs années.

    C’est triste car je pense que s’ils avec plus d’Amour, de Bienveillance, de Communication, d’Empathie et de Chaleur, ils progresseraient davantage.
    En tout cas, s’ils avaient la capacités de Défendre ces valeurs comme ils défendent "la Tradition", nous en serions certainement pas là.
    Là, ils progressent mais ils progressent entre eux.

    A l’inverse, dans les couches Populaires, l’Islam se développe et progresse énormément et ce n’est pas qu’une question de promotion ou autres.

    Je me demande ce que pense Alain Soral de tout cela ? Peut-être qu’il avait déjà eu l’occasion de s’exprimer là dessus.

     

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