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Le traité Mercosur défendu par Moscovici signe la mort des petits éleveurs français

« Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé le 4 juillet sur Radio classique que l’accord UE-Mercosur était bon “sur le plan agricole, économique et environnemental”, alors que les polémiques s’enchaînent depuis sa signature le 28 juin dernier. » (RT France)

Ce traité Mercosur entre l’UE et les 4 pays d’Amérique du Sud est une petit hypocrisie de plus dans le champ de la mondialisation : ça fait un bail que les vaches (ou plutôt les zébus) brésiliennes sont importées en Europe et même en France où elles arrivent par des voies détournées.

 

 

Quand des enfants mangent un steak haché à la cantine, il a une chance sur deux, si l’on peut dire, de provenir de ces grands élevages intensifs, que ce soit en Europe de l’Est (les anciennes fermes communistes désormais gérées par la Grande Allemagne) ou au Brésil.

L’Europe, malgré sa politique agricole commune, importe beaucoup de viande du Brésil, au second rang mondial dans le domaine. Le zébu brésilien mange du tourteau de soja (OGM arrosé de pesticides), soja qui pousse sur les terres gagnées par la déforestation, le zébu est abattu tôt (rentabilité), les exploitations sont immenses et les politiques sanitaires pas très regardantes. Tout pour l’export, et tant pis pour la qualité.

En face, l’éleveur moyen français qui possède 100 vaches n’a aucune chance de résister à ce rouleau compresseur. Le Brésil est à l’agriculture ce que la Chine est à l’industrie : le grand fournisseur mondial imbattable sur les volumes et donc les prix.

 

 

Les fourches se lèvent dans les campagnes

Les éleveurs français ont raison de se lever contre cette levée de la barrière douanière, qui va profiter aux grands groupes (grâce à leur lobbying bruxellois et strasbourgeois) mais pas aux petits exploitants, comme toujours dans les décisions de l’UE. C’est pourquoi Moscovici pousse en faveur de l’accord, qui n’a pas encore été ratifié. Mais vu la composition du Parlement, il ne fait aucun doute que les députés ne voteront pas contre cette énième ouverture... au profit.

« Les lignes rouges sont franchies. Les #agris le vivent comme 1 véritable guet-apens. » (Tweet de la FNSEA)

La présidente de la FNSEA était l’invitée de Bourdin ce vendredi 5 juillet 2019 :

L’agriculture française pour la première fois a importé plus qu’elle n’a exporté. C’est le résultat de 50 ans de PAC (politique agricole commune) et de mondialisation. Les petits producteurs ne sont pas protégés, sauf par leurs syndicats, qui n’ont souvent plus que la violence pour (ré)agir. Mais le politique n’entend pas, ou alors il n’entend que les puissants lobbies. Il n’entend que d’une oreille.

Pour info, les quatre pays concernés par le Mercosur et qui vont pouvoir vendre leurs produits avec des droits de douane réduits en Europe et donc en France sont le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Moscovici avance que l’UE va économiser 4 milliards de droits de douane et la France 800 millions. En revanche il ne dit pas combien d’éleveurs vont faire faillite, une faillite programmée, calculable.

 

Bonus : zébu et science

« La récente finalisation du génome du bœuf zébu par un groupe de chercheurs de l’UNESP donne espoir aux éleveurs de produire le super bœuf et ouvre la porte à des combinaisons jusque-là impossible, entre qualité supérieure, résistance aux parasites et aux températures élevées. »

Voici ce qu’on pouvait lire sur la compétitivité agricole du Brésil le 9 juillet 2013 sur le site du ministère de l’Agriculture :

« Le Brésil est en 2011 le second exportateur mondial de viandes et fournit respectivement 70 % et 40 % des importations européennes de volailles et de bœuf. Par ailleurs, le Brésil n’exporte pas de viande porcine vers l’Europe mais reste un acteur de premier plan sur le marché mondial du porc. Sa compétitivité se base sur trois piliers : le coût limité des facteurs de production et des intrants, une industrie puissante et concentrée soutenue par les pouvoirs publics, et des réglementations sanitaires “à la carte”.
Si certains écarts de compétitivité avec l’Union européenne s’érodent, ils ne sont pas en voie de résorption à moyen terme. Les exportations brésiliennes de viandes devraient ainsi continuer à progresser, toutefois freinées par un marché intérieur en développement. Vers l’Union européenne, marché le plus rémunérateur pour les viandes, elles dépendent exclusivement de l’évolution des barrières tarifaires et non-tarifaires. »

Déjà, l’invasion du zébu brésilien n’était qu’une question de barrières tarifaires. Elles sont désormais presque levées, il faudra attendre la ratification du Parlement européen et des parlements nationaux.

Dans ce reportage de TF1, on voit la différence d’échelle entre l’élevage français moyen (100 bêtes) et l’élevage brésilien moyen : 15 000, avec des pointes jusqu’à 200 000.

L’agriculture à bas coût attaque, sur E&R :

 






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